jeudi 31 mars 2011

Haka, de Caryl Férey


Le genre : thriller français se déroulant en Nouvelle-Zélande

L'histoire : le personnage principal est un inspecteur de police dont la fille et la femme ont disparus 25 ans auparavant. Il enquête sur une série de meurtres de femmes au sexe scalpé, en compagnie d'une criminologue.

Mon avis : beurk. Non seulement l'histoire est tarabiscotée, mais à la fin, ce que la 4ème de couverture appelle chaos est en réalité un festival invraisemblable, une surcharge incompréhensible dans le cauchemar. Il y a bien des effets de style, - qui m'ont laissée de marbre ; et des efforts pour camper des personnages particuliers - qui ne m'ont pas intéressée. Quant à la couleur locale, on n'apprend de la Nouvelle-Zélande que les moeurs atroces d'anciennes tribus !

dimanche 27 mars 2011

Les Visages, de Jesse Kellerman


Le genre : thriller américain

L'histoire : le narrateur est un galeriste new-yorkais, qui tombe par hasard sur une série de dessins fantastiques. L'auteur est introuvable, mais bientôt un policier à la retraite s'aperçoit que figurent dessus des visages d'enfants enlevés.

Mon avis : pas mal du tout. Si le milieu de l'art contemporain fait un peu penser aux figures artificielles qui traversent American Psycho, c'est à la fois l'aspect le plus original et pas le plus intéressant. Le narrateur se révèle une figure bien campée, et l'histoire n'est pas menée tambour battant pour un thriller, mais évolue doucement et sûrement. Le personnage énigmatique du dessinateur que tout le monde recherche se révèle tout autant troublant et attachant. Sans être impérissable, un bon thriller à mon goût.

samedi 26 mars 2011

American darling, de Russell Banks


Le genre : roman américain / épopée féminine

L'histoire : le personnage central est Hannah Musgrave, qui a 59 ans au début du livre et s'occupe d'une ferme aux Etats-Unis. Elle décide de retourner brutalement en Afrique, au Liberia, où elle a vécu et fondé une famille, et raconte son histoire mouvementée de jeune bourgeoise rebelle à celle de femme mariée à un ministre libérien dans un pays en guerre.

Mon avis : au début, il est un peu difficile de se retrouver dans les allers-retours entre passé et présent de la vie de cette femme. Mais l'épopée se révèle plutôt captivante : on la suit dans ses aventures au Libéria, dans sa jeunesse militante qui lui vaut d'être recherchée par le FBI, dans ses amours homosexuelles, dans son travail avec les chimpanzés... C'est un récit très riche, centré sur une Américaine atypique au XXe siècle, qui nous fait voyager dans une conscience complexe, une époque dense, et une autre géographie. Une vraie épopée humaine, à la fois intime et historique.

vendredi 18 mars 2011

Malavita, de Tonino Benacquista


Le genre : roman français d'aventures, avec une pointe de loufoque

L'histoire : la famille Blake s'installe dans un trou perdu de Normandie. D'origine américaine, elle est protégée par des agents spéciaux à la suite du repentir du chef de clan mafieux.

Mon avis : si le récit fourmille de clichés et d'invraisemblances (le fils trop exceptionnel qui devient caïd en une demi-journée ; la fille trop parfaitement belle qui s'appelle justement Belle, notamment), il n'est reste pas moins agréable à lire. Le personnage du père, le mafieux repenti qui regrette surtout sa période faste au sein de la Cosa Nostra est plutôt rigolo. Même si on n'y croit pas beaucoup, à cette histoire qui tient du mauvais film d'action, une certaine dose d'humour la rend plaisante.

mardi 8 mars 2011

L'Homme intérieur, de Jonathan Rabb


Le genre : polar américain se situant dans le Berlin de la fin des années 20

L'histoire : l'inspecteur Hoffner enquête sur un suicide dans le milieu du cinéma.

Mon avis : le cinéma, Fritz Lang, l'apparition du parlant, la montée du nazisme... Les thèmes étaient alléchants ! Mais je n'ai accroché ni à l'histoire ni aux personnages. Je sus parvenue à le lire en entier sans jamais avoir l'impression d'être entrée dedans. Déception.

samedi 5 mars 2011

Colette, une certaine France, de Michel del Castillo


Le genre : biographie critique de Colette

Mon avis : l'intérêt de cette biographie est sans doute de ne pas en être tout à fait une, puisque la chronologie n'est pas tout à fait respectée, que l'auteur y mêle ses propres souvenirs et ses goûts. Et il y fait beaucoup la critique des autres biographes de Colette. Le résultat, c'est qu'on en apprend beaucoup sur le sujet, mais aussi pas mal sur les points de vue de l'auteur. Je n'ai pas franchement adhéré à un certain nombre de ses attaques, mais il a l'honnêteté de ne pas se retrancher derrière un genre qui pourrait avoir l'air objectif. Il vilipende notamment avec virulence une biographe de Colette, Michèle Sarde je crois, à cause de son parti pris féministe, mais je me suis souvent dit qu'on sentait bien dans son ouvrage à lui qu'il était écrit par un homme !

jeudi 3 mars 2011

Extension du domaine de la lutte, de Michel Houellebcq


Le genre : roman français désillusionné

L'histoire : le narrateur est un informaticien solitaire et généralement dégoûté par le monde et les gens qui l'entourent.

Mon avis : je crois décidément que j'aime Houellebecq. Si ce roman-là n'est pas mon préféré, il y a décidément dans l'écriture quelque chose qui me séduit profondément. Par sa subtilité, son équilibre entre cruauté et humour, dérision et noirceur. Il n'y a pas de violence, mais un dur détachement face au monde. Sans doute tous les romans de Houellebecq disent la même chose, campent le(s) même(s) personnage(s), mais il y a un style, au sens le plus fort et le plus pur du terme.