lundi 31 janvier 2011

Tombouctou, de Paul Auster


Le genre : roman canin américain

L'histoire : Mr Bones est le chien d'un hurluberlu au grand coeur illuminé par la grâce du Père Noël, mais qui a la mauvaise idée de mourir, laissant son toutou livré à lui-même.

Mon avis : chez Paul Auster, il y a vraiment à boire et à manger. Ce récit où le narrateur est un brave chien ne fait assurément pas partie des meilleurs. Certes, cela se lit sans déplaisir, et même, j'ai été un peu sensible à son errance et à sa quête d'amour. Mais bon, il n'y a pas là de quoi casser trois pattes à un ... toutou.

Nocturnes, de Kazuo Ishiguro


Le genre : nouvelles sur fond de musique

Mon avis : bof. Je m'attendais à quelque chose de lyrique, de véritablement musical, et finalement, si ces nouvelles évoquent la musique, cela m'a semblé plus un prétexte qu'autre chose. Ce sont de petites histoires vaguement étranges, parfois vaguement grotesques, ou vaguement sentimentales. Comme celle de ce musicien qui se laisse convaincre d'avoir plus de succès en se faisant refaire le visage et rencontre lors de sa convalescence une demi mondaine du show biz... Une lecture déjà oubliée.

samedi 29 janvier 2011

L'homme inquiet, de Henning Mankell


Le genre : polar suédois

L'histoire : Wallander, âgé maintenant de 55 ans, a déménagé et s'interroge sur sa vie. Et il mène l'enquête sur la disparition soudaine du beau-père de sa fille Linda.

Mon avis : remarquable, comme toutes les autres aventures de Wallander. On y retrouve, plus que jamais sans doute puisque c'est la dernière et que tout est écrit pour nous signifier qu'on est au bout du parcours, la personnalité du personnage principal et qui le rend si attachant : ses fragilités, ses instincts, son honnêteté, son irascibilité, etc. La fin, bien que préparée, est un peu expédiée du genre : bon allez, j'en ai marre, stop on arrête là la série. Quel dommage ! Mais on ne peut que louer Mankell d'avoir su tenir sans faiblir (ou presque) un personnage et des histoires sur une si longue période. La finesse de l'analyse, la profondeur des personnages, le rythme des intrigues, sont ici des modèles inégalés à mon sens du genre policier.

Plateforme, de Michel Houellebecq


Le genre : roman français

L'histoire : le narrateur, prénommé Michel, rencontre lors d'un voyage en Thaïlande une femme. Lui, le solitaire plutôt misanthrope tombe amoureux.

Mon avis : j'ai beaucoup aimé. Pas autant que La Carte et le territoire, parce qu'il n'y a pas autant d'humour, mais j'ai vraiment apprécié. Surtout parce que j'y ai vu un roman d'amour et une saine vision de la sexualité. Alors je n'ai vraiment pas compris la polémique que ce roman a suscité ! Même sans adhérer aux pratiques décrites, il y a fondamentalement dans cette histoire un réel respect des corps, de leurs désirs et de leurs besoins, tant du côté féminin que masculin. C'est une très belle histoire d'amour.

dimanche 16 janvier 2011

Pig Island, de Mo Hayder


Le genre : polar anglais

L'histoire : le narrateur, un journaliste, se rend sur une île d'Ecosse pour retrouver le gourou d'une secte auquel il s'était attaqué vingt ans plus tôt.

Mon avis : bof. Et j'ai même progressivement détesté au fur et à mesure de ma lecture. Plusieurs personnages et relations ne sont pas crédibles, comme la vindicte que poursuit le gourou contre le narrateur, comme les relations entre ce dernier et sa femme, une cruche intégrale. De plus, le roman aborde un sujet délicat, à savoir la difformité physique et s'empêtre là-dedans à mon avis. Grosse déception, après avoir bien aimé Rituel.

lundi 10 janvier 2011

Hier, de Agota Kristof


Le genre : roman poétique

L'histoire : le personnage principal est un réfugié (on ne sait d'où ni où il est) qui travaille à l'usine. Profondément malheureux, il rêve d'écrire et se remémore son enfance auprès de sa mère prostituée, et aussi sa camarade de classe.

Mon avis : résumer l'histoire de ce petit livre ne reflète pas du tout le contenu. Son charme réside dans l'écriture, souvent onirique, et constamment proche du poème en prose. Le style est lapidaire, et contribue à un sentiment global d'étrangeté. Il est difficile d'en parler, même si mon impression est moins forte que la trilogie du Grand secret, lue il y a quelque temps, et qui m'avait fait l'effet d'un morceau de métal incisif et froid (sauf le dernier tome, que j'avais trouvé très inférieur aux deux précédents). Je ne peux pas dire que j'ai vraiment aimé, il me semble même que le récit manque d'unité, mais il n'en reste pas moins qu'il a le mérite d'être assez atypique.

Le Tailleur de pierre, de Camilla Läckberg


Le genre : polar suédois

L'histoire : une petite fille est retrouvée noyée et il s'avère que c'est un assassinat. Et il s'agit de la fille d'une amie et voisine d'Erica, femme du policier Patrik Hedström, couple principal du roman.

Mon avis : très bien. Côté intrigue, impec : rythme soutenu sans être trépidant, juste ce qu'il faut pour avoir envie de tourner les pages. Côté personnages, je suis moins enthousiaste : les "méchants" notamment, frôlent la caricature et sont moyennement crédibles. Le couple héros en revanche (que l'on retrouve dans d'autres romans) est plutôt attachant. Bref, du plutôt bon polar.

dimanche 9 janvier 2011

La Lenteur, de Milan Kundera


Le genre : roman (?)

L'histoire : un homme qui voyage avec sa femme, une réminiscence de roman libertin du XVIIIe siècle, un jeune homme soucieux de son apparence,...

Mon avis : il fut un temps où Kundera était mon auteur fétiche, "La Vie est ailleurs" ayant même été hissé au rang de livre de chevet pendant de longues années. Comme quoi il ne faut peut-être jamais revenir en arrière... Ou alors je suis mal tombée. Toujours est-il que j'ai trouvé ce livre bête, creux, voire même erroné (il me semble confondre épicurisme et hédonisme, alors même qu'il fait la leçon sur le sujet). Tente-il de faire de l'humour ? Je n'ai trouvé que du grotesque. Quant à l'éloge de la lenteur, il en est vaguement question mais rien de ce qu'il raconte à ce propos n'est convaincant. En deux mots comme en cent, j'ai trouvé ce livre parfaitement nul.

vendredi 7 janvier 2011

L'homme qui partit en fumée, de Sjöwall et Wahlöö


Le genre : policier suédois (1966)

L'histoire : l'inspecteur Beck interrompt ses vacances pour partir sur les traces d'un journaliste mystérieusement disparu lors d'un voyage à Budapest.

Mon avis : il règne dans les polars de ces auteurs suédois une atmosphère assez étrange... au bon sens du terme. Une espèce de froideur, de lenteur, de neutralité, qui est pour beaucoup dans le charme du livre. On est loin d'effets de manche, de rebondissements saugrenus, de débauches d'hémoglobine, ou encore de psychologie intense ; on est tout au contraire dans la retenue. Le personnage principal, Beck, est vu souvent en quasi focalisation externe : on devine plus qu'on ne nous dit ce qu'il ressent. Ce qui le rend évidemment attachant. Oui, c'est vraiment pour l'atmosphère particulière qu'il faut lire ce polar.

mercredi 5 janvier 2011

L'Avenir dure longtemps, de Louis Althusser


Le genre : autobiographie

L'histoire : à la suite du meurtre de sa femme dans les années 80, le philosophe Althusser, considéré comme irresponsable et interné, écrit son histoire.

Mon avis : passionnant. Hormis quelques chapitres dans la deuxième moitié où il parle intensément de philosophie puis de politique, le récit et l'analyse qu'Althusser conduit sont étonnants et émouvants. Il ne cherche pas à justifier son geste mais à comprendre d'où il vient et le récit de sa vie s'adresse autant à lui-même qu'aux lecteurs. Pas de complaisance, pas d'apitoiement, mais une profonde lucidité porte son regard sur tout ce qu'il a vécu, ressenti, fait : une enfance douloureuse, une vie d'adulte partagée entre la réussite professionnelle et le désarroi sentimental, et des dépressions à répétition. Cet homme cherche à se comprendre et de là, même si son histoire est exceptionnelle à bien des égards, nous parle, comme disait Zweig : "celui qui a compris l'être humain qui est en lui comprend tous les humains".

dimanche 2 janvier 2011

Little Bird, de Craig Johnson


Le genre : roman policier, rural et américain

L'histoire : le shérif d'une petite ville du Wyoming doit résoudre le meurtre d'un homme, qui a participé au viol d'une jeune indienne.

Mon avis : publié aux éditions Gallmeister, dont le credo est les grands espaces américains, ce roman ne vient pas à la cheville de ceux de William G. Tapply ! Et pour voir et sentir le Wyoming, j'ai préféré Annie Proulx. Il n'en reste pas moins que ce livre se lit avec plaisir. Sa plus grande caractéristique, sinon qualité, est à mon sens dans l'écriture : le narrateur, le shérif Longmire, garde en permanence un ton caustique. De là vient la couleur dominante de ce livre : ce point de vue et cette personnalité qui imprègnent le déroulement de l'histoire, laquelle n'est d'ailleurs pas toujours drôle, loin de là.