mercredi 31 mars 2010

L'Eté de cristal (Trilogie berlinoise, 1), de Philippe Kerr


Le genre : roman policier anglais sur Berlin en 1936.

L'histoire : un ex-policier devenu détective privé est engagé pour en quêter sur l'assassinat de la fille d'un riche industriel et la disparition de bijoux.

Mon avis : sans l'avoir fait exprès, voilà encore un livre qui offre un éclairage différent sur la seconde guerre mondiale puisqu'ici on vit (même si l'auteur est anglais) le IIIe Reich à Berlin. Et c'est un des intérêts du roman : percevoir ce que cette période a pu être pour les allemands civils (le narrateur fait un séjour en camp de concentration, à Dachau). Pour ce qui concerne l'aspect policier, rien de très original en revanche, et d'ailleurs je n'ai pas tout bien compris ! L'autre caractéristique de ce récit c'est son humour : beaucoup de dérision et même d'humour noir (sans mauvais goût) dans le personnage et narrateur du détective. A l'occasion, je lirai les tomes suivants.

dimanche 28 mars 2010

Un temps pour vivre, un temps pour mourir, d'Erich Maria Remarque


Le genre : roman historique allemand sur la seconde guerre mondiale.

L'histoire : un soldat allemand sur le front russe obtient une permission. Il revient dans son village mais il a été bombardé et ses parents ont disparu.

Mon avis : même si je n'ai pas été "happée" autant que par A l'ouest rien de nouveau, j'ai trouvé cette lecture... édifiante. Un peu comme pour L'Elu, de Chaïm Potok, on relit un pan d'histoire dont on ne connaissait en gros qu'un point de vue. Ici, on se rend compte que certains allemands ont eu la vie dure et ont beaucoup souffert. C'est peut-être une évidence de le dire, mais là on a le sentiment de le vivre : la surveillance n'épargnait personne, et donc l'angoisse non plus. Se savoir du mauvais côté n'était sans doute pas évident non plus. Ce récit est en outre une très belle histoire d'amour, à travers laquelle l'auteur exalte sa foi en certaines valeurs humaines. C'est historique, poétique et émouvant. Un très beau roman.

mardi 23 mars 2010

Ni d'Eve ni d'Adam, d'Amélie Nothomb


Le genre : autobiographie

L'histoire : de retour au Japon, l'auteure vit une histoire d'amour avec un japonais en même temps qu'elle redécouvre le pays de son enfance.

Mon avis : voilà bien longtemps que je n'avais pas relu d'Amélie Nothomb, sans doute depuis l'écœurement d'Acide Sulfurique. Aucun sentiment de rejet ici, mais je n'ai pas retrouvé le plaisir de l'inégalable Métaphysique des tubes. Curieusement, il m'a même semblé qu'elle utilisait toujours la même langue fluide, pleine d'autodérision, mais que je n'y accrochais pas, percevant plutôt une espèce de tristesse. Enfin bref, j'y ai aimé l'évocation tellement amoureuse du Japon, surtout.

vendredi 19 mars 2010

Vole avec moi, de Richard Bach


L'auteur de "Jonathan Livingston le goéland" vient de faire paraître un nouveau roman qui allie une nouvelle fois ses thèmes de prédilection. L'aviation, d'abord : Richard Bach a été pilote de l'US Air Force et le narrateur de "Vole avec moi" est lui aussi pilote. Et puis bien sûr la réflexion sur soi-même, qui est au coeur de sa célébrité. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Richard Bach professe des directives toutes simples de méditation, de regard sur soi, de réconciliation avec son environnement, de paix intérieure. Nul mysticisme, nul dogmatisme, simplement une foi en la nature humaine et en le bonheur. Ainsi ce roman ne prend-il la fiction que comme prétexte de départ pour évoquer la puissance de l'esprit de chacun d'entre nous. Le personnage sauve une jeune femme contrainte de poser un avion en détresse, simplement par la parole. Une rencontre énigmatique va ensuite lui rappeler une séance d'hypnose qui l'avait beaucoup perturbé et il va être amené à réfléchir sur le pouvoir que l'on a sur notre existence. Une belle leçon de vie, et un hymne à la liberté.

Critique publiée sur le blog livres de Paris-Normandie

mardi 16 mars 2010

Cinquante ans dans la peau de Michaël Jackson, de Yann Moix


Insupportable. Je m'arrête à la moitié d'ailleurs. Non seulement l'auteur se prend très au sérieux, mais pire que cela : il prétend faire l'analyse psychologique de Michaël Jackson, sous prétexte de le défendre. A grands coups de clichés, de discours pseudos scientifiques, voire philosophiques, la lecture devient grotesque puis franchement insupportable. Dans son éloge, l'auteur devient aussi puant que les détracteurs imbéciles : le niveau est le même. J'espérais un hymne personnel, subjectif, le seul que quiconque me semble en droit de faire d'une vedette dont on ne connaît que l'image, comme tout le monde. Mais non. Pauvre Michaël Jackson.

lundi 15 mars 2010

Je ne vous aime pas, d'Eric Cherrière


Le genre : thriller français.

L'histoire : Ce thriller (le premier de son auteur, Eric Cherrière) raconte la traque d’un flic toulousain à la poursuite d’un abominable tueur en série.

Mon avis : Difficile de dire qu’on aime une histoire aussi atroce. Néanmoins, et c’est peut-être là tout l’art de l’auteur, on lit jusqu’au bout. Faut-il parler de catharsis ? Peut-être.
Rien d’extraordinaire dans l'intrigue pour un thriller. Sauf que là, vraiment, la noirceur est poussée à son comble, voire à la limite du soutenable, bousculant notamment nos idées réconfortantes selon lesquelles il y a les bons d’un côté et les mauvais de l’autre, et qu’on ne peut être les deux à la fois. Quel est l’intérêt, me direz-vous, en dehors d’une attirance morbide ? La fascination qu’exercent certains livres ne joue pas toujours sur nos meilleurs sentiments, et sans doute qu’invoquer Aristote est rassurant ! Espérons donc que s’immerger dans l’horreur par la lecture nous purge de notre part d’ombre…

Critique publiée sur le blog livres de Paris-Normandie

samedi 13 mars 2010

Le Corps rebelle d'Abigail Tansi, de Chris Abani


Le genre : roman nigérian

L'histoire : L'auteur narre le parcours d'une jeune nigériane sur qui s'acharne le destin : hantée par une mère morte en lui donnant la vie et par un père qui ne s'en remet pas, Abigail est envoyée à Londres chez un cousin qui va l'enferrer encore plus dans la solitude, la douleur et l'horreur.

Mon avis : Je ne suis pas parvenue à vraiment entrer dedans, mais je ne crois pas que la faute en soit au récit, mais plutôt au fait que certains romans ont besoin d'une attention, d'une concentration, et c'est sans doute le cas ici. Voilà un roman qui ressemble fortement à une atroce histoire vraie... Dans un récit qui alterne le passé et le présent du personnage, l'auteur nous immerge dans une histoire particulièrement sombre et dure, par petites touches qui sont autant de gifles. Etonnant que l'auteur soit un homme et investisse autant l'âme blessée d'une toute jeune femme belle et perturbée, qui découvre la sexualité dans l'amour et dans le viol, qui se mutile et qui aime.

Critique publiée sur le blog livres de Paris-Normandie

lundi 8 mars 2010

La Petite robe de Paul, de Philippe Grimbert


Le genre : roman français sur le couple

L'histoire : Paul est marié à Irène depuis de longues années et tout baigne. Un jour il se prend de passion pour une petite robe blanche d'enfant, ce qui va bouleverser sa vie de couple.

Mon avis : voilà un petit roman à l'intrigue originale, qui aurait vite pu devenir ridicule, mais qui se révèle tout à fait prenante. L'auteur est psychanalyste, et on le sent, avec la récurrence des symboles. C'est en réalité l'histoire d'un traumatisme et de ses résurgences, mais rien de démonstratif ni de trop facile là-dedans. Le crescendo est subtilement mené, bref, voilà une belle lecture.

dimanche 7 mars 2010

Amelia Earhart, de Jennifer Lesieur


Le genre : biographie

L'histoire : Amelia Earhart fut une aviatrice célèbre dans les années 20, qui a multiplié les records au-dessus des océans

Mon avis : je ne connaissais pas Amelia Earhart et je ne m’intéresse guère à l’aviation. Mais j’ai lu avec un certain intérêt la biographie de cette femme qui a multiplié les défis, jusqu’à y laisser sa vie.
Le personnage est attachant, et l’on suit vraiment sa vie de bout en bout. En dehors de l’aspect purement biographique, le livre vaut aussi beaucoup pour sa plongée dans une époque, celle de l’entre-deux-guerres, aux Etats-Unis, et du combat d’Amelia Earhart pour l’émancipation de la femme. Elle a manifestement, grâce à son comportement beaucoup plus que par ses discours, contribué à changer l’image de la femme. Icône aux Etats-unis, je suis contente d’avoir appris à la connaître !

Critique publiée sur le blog livres de Paris Normandie

samedi 6 mars 2010

Malronce, de Maxime Chattam


Le genre : roman fantastique adolescent, proche de l'heroïc fantasy.

L'histoire : trois adolescents traversent un monde ravagé après la Tempête, qui les a vus se doter de pouvoirs, mais dans lequel les adultes pourchassent les enfants qu'ils considèrent comme les responsables de leurs maux.

Mon avis : puéril. Si j'ai lu ce deuxième tome (sans avoir lu le premier, par hasard), c'est sans aucun enthousiasme. Les personnages sont banals, et le "message" convenu. Si le livre vaut sûrement pour les amateurs de fantastique, et s'adresse, à l'image de ses héros, aux adolescents, je n'y ai vu pour ma part aucun intérêt. Pourtant, de Maxime Chattam, j'ai adoré la "Trilogie du mal" et peut-être plus encore Le Sang du temps, mais celui-là, à l'instar d'autres dont j'ai même oublié les titres, est décevant, comme si cet auteur était capable de génie, mais aussi de caricaturer ses qualités au point de les faire disparaître.