samedi 30 juillet 2011

Beatriz et les corps célestes, de Lucia Etxebarria


Le genre : roman espagnol sur l'amitié, l'amour, l'adolescence.

L'histoire : la narratrice, Beatriz, a quitté Madrid pour faire ses études à Edimbourg. Elle y a rencontré Cat, avec qui elle a tenté d'oublier Monica, son amie d'enfance. Le retour en Espagne est l'occasion des récits croisés des différentes étapes de sa vie.

Mon avis : intéressant. Les périodes se mélangent constamment, mais avec assez d'habileté pour qu'on ne perde jamais le fil. Le récit est centré sur l'histoire de la narratrice, sa vie de famille éprouvante, sa passion pour son amie Monica, la drogue et les trafics, puis sa vie en Ecosse, entre isolement et histoire d'amour. La quatrième de couverture parle d'humour, mais je n'en ai pas perçu beaucoup : c'est plutôt triste et sombre au contraire. On s'attache à cette femme pleine de colères, d'amours, et de solitude.

Hypothermie, d'Arnaldur Indridason


Le genre : polar islandais

L'histoire : le commissaire Erlendur poursuit en solo une enquête sur le suicide d'une femme obsédée par la vie après la mort, tout en étant happé par une disparition inexpliquée depuis plus de 30 ans.

Mon avis : les enquêtes d'Erlendur ont peut-être de moins en moins à voir avec le genre policier. En tout cas, ce n'est décidément pas le plus attachant dans ses histoires. Dans ce récit, on est plus que jamais plongé dans l'intimité du héros puisque son obsession est au premier plan : celle des disparitions. Il y a quelque chose de froid et de doux en même temps chez ce personnage minimaliste. Le roman est lent et puissant. Vivement le prochain.

samedi 23 juillet 2011

Une certaine idée du bonheur, de Rachel Kadish


Le genre : roman américain sur l'amour et le bonheur

L'histoire : la narratrice est une trentenaire prof de littérature à New-York. Elle rencontre George et c'est le grand amour.

Mon avis : plus de 500 pages pour raconter les états d'âme de Tracy, confrontée au bonheur. Je ne peux pas dire que je me suis ennuyée, c'est vrai qu'il y a de l'humour et de la justesse dans ce que la narratrice évoque face à l'amour, le mariage, la question du bonheur. Mais les personnages secondaires sont moins convaincants : artificiels et caricaturaux. On reste un peu sur sa faim sur la fameuse réflexion sur le bonheur que proclame la 4ème de couverture et qui est le sujet de prédilection de la jeune prof. Bref, pas désagréable, voire même plaisant, mais pas impérissable.

vendredi 22 juillet 2011

Le Mec de la tombe d'à côté, et Le Caveau de famille, de Katarina Mazetti


Le genre : romans suédois contemporains sur l'amour et la famille

L'histoire : Désirée est bibliothécaire, Benny est agriculteur. Ils se rencontrent et tombent amoureux, mais tout le reste les sépare.

Mon avis : réjouissant. Qu'il s'agisse du premier volet, centré sur la rencontre amoureuse, que le second, sur l'évolution de la famille, tout est à la fois drôle et juste. Les deux personnages, dont on entend les voix tour à tour, sont attachants, ne versent pas dans la caricature, et suscitent l'agacement aussi bien que la sympathie. C'est très moderne, dans la confrontation des mondes que chacun d'eux représente, et en même temps intemporel, dans la description des sentiments amoureux. Une belle découverte !

mercredi 13 juillet 2011

Dernière nuit à Twisted River, de John Irving


Le genre : roman américain

L'histoire : celle d'un homme et de son fils, dans une petite ville du Canada, obligés de fuir, et celle des générations suivantes.

Mon avis : lu que la moitié. Il me semble qu'ici John Irving se caricature lui-même. Autant j'ai adoré certains de ses romans, il y a longtemps, comme Une prière pour Owen ou L'Hôtel New-Hampshire, pour le côté rocambolesque, le mélange d'humour et d'épique, mais là, bof. Je n'ai pas réussi à me plonger ni dans l'histoire ni dans le ton : à qui la faute ?

jeudi 7 juillet 2011

L'Envers du music-hall, de Colette


Le genre : fragments autobiographiques sur le monde du music-hall au début du XXe siècle.

Mon avis : Colette a publié ce recueil de textes (initialement parus dans des revues) en 1913, alors qu'elle vient de passer 6 années dans le monde du music-hall. Elle est la première à évoquer ce monde sous cet aspect, c'est-à-dire celui des artistes, de leur quotidien, pas toujours rigolo. On croise dans cet ouvrage la fille-mère, la caissière, les machinistes, les chiens savants, etc. Elle y parle des soucis d'argent, du rythme au quotidien en tournée, de la solidarité, etc. Il y a beaucoup de tendresse, mais surtout un souci de réalisme pour évoquer ce monde où la vie n'est pas toujours rose. De très beaux textes.

dimanche 3 juillet 2011

Les Vrignes de la vigne, de Colette


Le genre : recueil

Mon avis : divers et souvent magnifique. Une dizaine de texte compose ce recueil publié en 1908, alors que Colette s'est séparée de Willy et affirme peu à peu son indépendance, notamment au travers de sa relation avec Missy et ses débuts au music-hall. Ce sont des textes très courts, et plusieurs sont tout simplement sublimes : la sensualité et la tendresse ("Nuit blanche"), la mélancolie ("Rêverie du Nouvel an"), l'humour ("De quoi est-ce qu'on a l'air"), l'évocation autobiographique (dans "Le Miroir", elle évoque le succès des Claudine), la musique ("Une dame qui chante"), les animaux ("Toby chien parle") sont autant de thèmes traités avec une intense subtilité, une véritable poésie. Du grand Colette.

Kyoto limited express, d'Olivier Adam et Arnaud Auzouy


Le genre : méditation intime et poétique + photos

L'histoire : le narrateur revient à Kyoto, où il a connu le bonheur avec sa femme et sa fille et redécouvre divers aspects de l'univers de cette ville.

Mon avis : bof. On retrouve bien la tristesse inhérente à la prose d'Olivier Adam, sans véritable surprise. Mais il y manque cette fois à mon sens une histoire. On n'est pas dans le voyage proprement dit ni l'évocation véritable d'un lieu, ni dans un récit, et l'ouvrage perd de son intérêt. Quant aux photos, je ne suis pas très sensible au format en hauteur mais les triptyques sont magnifiques.

Les Particules élémentaires, de Michel Houellebecq


L'histoire : le récit retrace les destins parallèles de deux demi-frères, Michel, chercheur en biologie et Bruno, professeur de lettres.

Mon avis : ce n'est pas mon préféré, mais je reste sensible à l'originalité de Houellebecq, et au fait que le vrai discours se tient toujours en filigrane derrière le récit, affleurant plus ou moins. Et puis ce désespoir serein qui imprègne le destin de ses personnages. Ici, la récurrence des discours scientifiques m'a empêchée de m'immerger autant que dans les autres. Une citation : "la possibilité de vivre commence dans le regard de l'autre".