dimanche 29 juillet 2012

L'Affaire Galton, de Ross Macdonald

Le genre : policier américain L'histoire : le détective Lew Archer est engagé par un avocat pour rechercher un hériter de grande famille disparu depuis longtemps. Mon avis : sans intérêt. Je cherche de nouveaux auteurs de polars et je ne trouve pas chaussure à mon pied. Ce récit fait partie d'une série écrite dans les années 50-60. Je n'y ai rien trouvé de vraiment intéressant : ni dans le personnage principal, dont on cerne peu le caractère, ni dans l'intrigue, relativement convenue, ni dans le contexte, assez passe-partout.

Les Jolies choses, de Virgine Despentes

Le genre : roman français sur la jeunesse L'histoire : Claudine mène une vie dépravée à Paris en espérant percer quelque part. Sa soeur jumelle, Pauline, est son opposé. La première fait néanmoins venir la seconde pour profiter à son propre compte de ses talents de chanteuse. Mon avis : si en filigrane j'ai retrouvé quelque chose du mélange de brutalité, de crudité et de tendresse que dans Apocalypse Bébé, j'ai bien moins aimé celui-là. Pour une raison précise : la jeunesse branchée/dépravée, c'est un sujet qui m'ennuie profondément.

mercredi 25 juillet 2012

Les Mots pour le dire, de Marie Cardinal

Le genre : autobiographie et récit d'analyse L'histoire : l'auteur et narratrice raconte comment, de plus en plus menacée par la folie, elle finit par aller chez un psychanalyste, auprès de qui elle mettra 7 ans à se guérir. Mon avis : magnifique. Au Panthéon de tout ce que j'ai lu sur les récits d'analyse, ce livre est incontestablement dans le peloton de tête. Pour la beauté poétique de son écriture. Pour sa crudité, sa sincérité, son courage, qui ne le rendent pas moins beaux. C'est un livre bouleversant sur une femme à la reconquête d'elle-même, un somptueux éloge de l'honnêteté envers soi-même, et bien sûr une très belle pierre apportée à la psychanalyse.

lundi 23 juillet 2012

Une Veuve de papier, de John Irving

Le genre : roman américain sur les liens familiaux, l'amour, et la création littéraire. L'histoire : Eddie a 16 ans lorsqu'il passe l'été chez un auteur à succès et vit une histoire d'amour avec sa femme. La fille du couple, alors âgée de 4 ans, va devenir elle aussi un auteur connu, marquée, comme Eddie, par la disparition de sa mère à la fin de cet été. Mon avis : du grand Irving. Non seulement cet auteur a l'art des intrigues incroyables et crédibles, ordinaires et épiques, mais il y a chez lui un ton savoureux qui en fait au moins autant le prix. Ses personnages masculins, attendrissants à force de faiblesse, me font un peu penser à ceux de Woody Allen. Les femmes y sont tragiques et puissantes. Le mélange de gravité et de dérision me rappelle cette phrase de Ionesco : "Le comique est tragique, et la tragédie de l'homme, dérisoire". Il me semble que cela s'applique assez bien à l'univers d'Irving. C'est riche de plein de choses, aussi complexes que délectables. A lire !

La Parabole du tueur, d'Andre H. Japp

Le genre : policier français L'histoire : au nord-est des Etats-Unis, un enquêteur du FBI et une mathématicienne s'acharnent à traquer un tueur en série, pour des raisons qui leur sont à tous les deux très personnelles. Mon avis : bof. Mais à la décharge de ce livre, si je ne lui ai pas prêté beaucoup d'attention, c'est sûrement pour des raisons qui ne lui sont pas inhérentes, au moins en partie. Le duo d'enquêteurs, qui n'en est pas un car ils travaillent beaucoup chacun de leur côté et se méfient l'un de l'autre, est plutôt une idée intéressante. Les deux portraits ne sont pas non plus superficiels ou tout à fait ordinaires. Mais bref, je n'ai lu cela que d'un œil et il fera partie de ces policiers que j'aurai oublié le mois prochain.

vendredi 20 juillet 2012

Dead Winter, de William Tapply (VO)

Le genre : policier américain L'histoire : 8ème aventure de l'avocat Brady Coyne, qui vient cette fois en aide à un ami dont le fils est accusé du meurtre de sa femme. Mon avis : toujours excellent. L'intrigue se déploie avec lenteur mais sans ennui, le personnage principal est toujours savoureux, avec son humour pince-sans-rire et son amour pour la pêche. Il y a là vraiment un habile mélange d'aventure et de suspense, d'humour et aussi de gravité. C'est un excellent personnage, que celui de Brady Coyne, et une délicieuse série.

jeudi 12 juillet 2012

Brazzaville Plage, de William Boyd

Le genre : roman anglais avec pour cadre l'Afrique et les chimpanzés L'histoire : la narratrice, Hope, est une chercheuse venue en Afrique pour étudier le comportement des chimpanzés, et échapper à son ex mari. Mon avis : pas mal mais pas impérissable. On voyage en Afrique, en en apprend sur les chimpanzés et l'histoire en elle-même n'est pas inintéressante. Rein de bouleversifiant mais rien de désagréable. Un roman dont on n'a pas grand chose à dire à part qu'il nous fait passer le temps et qu'il nous emmène sur un autre continent.

lundi 9 juillet 2012

Fukushima, récit d'un désastre, de Michaël Ferrier

Le genre : récit de la catastrophe de Fukushima, pendant et après. L'histoire : le narrateur et auteur, professeur de littérature à Tokyo, est sur place lorsqu'en mars 2011 se produisent le séisme puis le tsunami. Il se rend sur place un peu plus tard. Mon avis : excellent. Et pour plusieurs raisons. D'abord parce que c'est un témoignage de l'intérieur de la catastrophe, et qui parcourt plusieurs mois. Ensuite pour son écriture éblouissante : c'est pris sur le vif, mais c'est aussi extrêmement poétique, plein d'amour pour le Japon, et puis drôle souvent, et aussi très littéraire (beaucoup de références et de parallèles explicites ou implicites à des œuvres, sans aucun didactisme). Et enfin pour la dernière partie, qui consiste en un violent, imparable et magnifique réquisitoire contre le nucléaire. En bref, c'est puissamment beau et intelligemment instructif. A lire absolument !

Apocalypse bébé, de Virginie Despentes

Le genre : roman français sur l'adolescence d'aujourd'hui, et la sexualité L'histoire : la narratrice principale, Lucie, travaille pour une agence parisienne spécialisée dans la surveillance des adolescents. Valentine, la gamine de 15 ans dont elle s'occupait, a disparu : elle est chargée de l'enquête et s'associe alors avec une spécialiste, appelée La Hyène. Mon avis : cela faisait quelque temps que je voulais lire un ouvrage de Virginie Despentes, dont l'apparence à la fois fragile et intelligente m'avait émue lors d'une émission de télévision. Je n'ai pas été déçue : si on peut trouver bien des défauts à ce roman (trop rocambolesque, personnages pas toujours crédibles), il n'en reste pas moins qu'il y a là un mélange de brutalité, de mélancolie et de douceur qui lui confère un charme certain. Je n'ai pas trouvé cela thrash (un adjectif qu'on colle généralement à Virginie Despentes) même si c'est loin d'être naïf ; c'est souvent drôle, mais assez désespéré aussi. J'en garde une impression de tendresse féminine et d'inquiétude concernant l'adolescence d'aujourd'hui.

samedi 7 juillet 2012

Un Rêve américain, de Norman Mailer

Le genre : roman noir américain L'histoire : A New York, Stephen Rojack, obscur professeur paumé, a épousé une fille de riche avec qui il a une relation violente et sporadique. Un soir de dispute, il l'étrangle et maquille le meurtre en suicide. Mon avis : indescriptible. Donner des bribes de l'histoire ne prépare en rien à cette lecture. La prose de Mailer fait penser à de la poésie violente : on peut penser à celle de Houellebecq, à Lautréamont, à Bret Easton Ellis aussi. C'est fantastique au sens littéraire, halluciné. C'est fréquemment incompréhensible. Bref, cela ne ressemble à rien d'autre que je connaisse, je ne peux pas dire que j'ai aimé mais je peux comprendre qu'il ait été considéré comme un auteur novateur, important, voire bouleversant.

dimanche 1 juillet 2012

Le Livre noir de la psychanalyse (collectif)

Le genre : recueil de textes contre la psychanalyse et les psychanalystes et pour les thérapies cognitivo-comportementales Mon avis : pas franchement convaincant. Le ton est puant, d'abord, ce qui n'incite pas à adhérer, sauf pour ceux qui sont déjà des anti-psychanalystes et qui s'y retrouvent forcément. Sur le fond, il y a sans doute des questions qui méritent de retenir l'attention : pourquoi cette exception française de la psychanalyse ? Pourquoi a-t-on tant de mal à accorder une légitimité à autre chose ? Ce comportement conservateur est très français, me semble-t-il, mais c'est un autre débat. L'essentiel des arguments en revanche me paraît très excessif : si toute idolâtrie est évidemment suspecte, tout jeter aux orties me paraît tout autant crétin. Je veux bien croire que Freud n'est pas à prendre au pied de la lettre pour tout, que certains psys sont des charlatans honteusement enrichis, que la psychanalyse a sans doute du mal à évoluer. Mais pour ce que j'en sais, nombre d'allégations de ce livre sont fausses. Et surtout : sous couvert d'ouvrir l'esprit (ce qu'affirme l'introduction), je trouve son propos très péremptoire et accumulant nombre de clichés. Quant aux TTC, elles répondent au besoin contemporain de rapidité, d'efficacité, de résultat : des arguments spécieux qui sont pour moi très suspects également. Je crois en la psychanalyse et ce livre ne m'a pas fait douter ; je suis ouverte à d'autres formes de thérapies psychologiques, et ce livre ne m'a pas pas convaincue de leur suprématie.

A Fine Line, de William G. Tapply (VO)

Le genre : policier américain L'histoire : l'avocat Brady Coyne est cette fois confronté au meurtre d'un de ses amis, un passionné d'oiseaux, en possession de lettres anciennes d'une grande valeur. Mon avis : très bon. Décidément, les aventures de cet avocat bostonien me plaisent, d'autant que j'arrive à les lire (c'est en anglais et non encore traduit en français) assez aisément. Le personnage est attachant, plein d'humour et c'est sans doute ce qui fait l'intérêt principal, même si l'intrigue est bien ficelée aussi. Very pleasant !