dimanche 30 mai 2010

La Tour de Tokyo, de LILY Franky


Le genre : autobiographie japonaise.

L'histoire : l'auteur est un artiste touche-à-tout né en 1963 qui raconte ici sa vie et surtout sa mère.

Mon avis : d'une grande élégance et très émouvant. En espérant ne pas tomber dans le cliché j'ai quand même l'impression qu'il y a dans la culture japonaise l'art du raffinement et de la sensibilité, quel que soit le sujet abordé. Pas de tabou comme chez les français, et pourtant tout est dit avec liberté, simplicité et énormément d'émotion. Cet homme qui se raconte le fait sans ostentation et sans atermoiement, il n'a aucune prétention, et son récit se révèle de plus en plus bouleversant (j'ai pleuré !): un père présent épisodiquement, une enfance pauvre, une adolescence erratique, un âge adulte sans ambition, et tout au long la présence discrète et puissante d'une mère. La quatrième de couverture insiste sur l'intérêt sociologique de son histoire, mais je ne suis pas assez au fait de l'histoire du Japon pour y avoir été sensible. J'ai un peu pensé à La Promesse de l'aube, de Romain Gary, car le sujet est un peu le même : l'hommage à l'amour inconditionnel d'une mère. Mais dans mon souvenir celle de Gary est assez insupportable !

mardi 25 mai 2010

Une rivière sur la lune, de Barbara Kingsolver


Le genre : roman américain

L'histoire : Codi, la narratrice, revient dans son petit village natal de l'Arizona pour soigner son père atteint de la maladie d'Alzheimer, tandis que sa soeur dont elle est très proche, est partie pour le Nicaragua.

Mon avis : si j'ai retrouvé un peu le style que j'ai tant aimé dans L'Arbre aux haricots et sa suite, ce roman-là m'a beaucoup moins séduite, sans que je me sente capable d'expliquer précisément pourquoi. Les ingrédients sont les mêmes, mais comme délavés : l'humour, le lyrisme, l'intelligence, mais sans l'intensité. Dommage.

vendredi 21 mai 2010

Ecrits de la maison des rats, de LAO She


Lao She est un écrivain chinois né à la toute fin du XIXe siècle, et qui s'est distingué notamment par le fait qu'il mettait en valeur dans ses œuvres les "petites gens". Ecrits de la maison des rats se présente comme un recueil d'articles ou de pensées (dommage qu'on n'en sache pas un peu plus sur la provenance) sur des thèmes très divers, mais tous assez personnels. Humour discret, visions fugitives de Pékin, nostalgies d'enfance, fantasmagories chinoises... L'ensemble est charmant et se lit avec beaucoup de plaisir. Il y a chez cet auteur une très grande simplicité et beaucoup d'esprit. Qu'il tourne en dérision son envie d'écrire son autobiographie, qu'il vilipende avec tendresse la vie de famille, qu'il traite des fantômes ou des chats, qu'il s'interroge sur le définition de poète, qu'il rende hommage à sa mère, Lao She se montre invariablement d'une grande finesse. Un bel ouvrage qui donne envie de lire son œuvre romanesque et dramaturgique.

Critique publiée sur la page "livres" de Paris-Normandie

jeudi 20 mai 2010

Kafka sur le rivage, de Haruki Murakami


Le genre : roman japonais semi-fantastique

L'histoire : un jeune garçon de 15 ans fait une fugue pour fuir son père et une étrange prédiction. Il trouve refuge dans une bibliothèque. Parallèlement, un vieil homme simple d'esprit poursuit une étrange quête qui le dépasse lui-même.

Mon avis : magnifique. Même si la fin devient un peu trop fantastique et énigmatique à mon goût, ce roman tient de la pure merveille tant il est plein de poésie, de douceur, d'érudition, d'émotion, de drôlerie aussi. La révélation de Beethoven au jeune routier et son affection pour le vieil homme, l'hermaphrodite généreux, le jeune garçon et sa soeur, les dialogues avec les chats, l'amour immortel de Mademoiselle Saeki, la pierre qui change de poids... J'aimerais garder en mémoire plein de morceaux de ce livre dense et magique, et ses personnages qui sont tous profondément émouvants, chacun pour des raisons différentes. J'ai lu d'autres livres de Murakami, mais celui-là est à ce jour incontestablement mon préféré.

Au sud de nulle part, de Charles Bukowski


Le genre : nouvelles réalistes / fantastiques / autobiographiques

Mon avis : bof. Il paraît que cet auteur est un génie, mais je n'en ai pas perçu la teneur. Ce sont des courtes nouvelles, assez disparates, souvent autobiographiques semble-t-il, où il est très fréquemment question d'alcool et de sexe. C'est plutôt triste, voire dur, ou totalement farfelu. Même si je l'ai lu sans déplaisir, je n'en ai pas vu le charme. Pétard mouillé.

dimanche 16 mai 2010

La Faute à pas de chance, de Lee Child


Le genre : thriller américain écrit par un anglais.

L'histoire : L'histoire est celle d'un ancien groupe de la CIA qui se reforme après 10 ans, lorsque l'un est retrouvé mort, balancé d'un hélicoptère : deux ex-collègues se retrouvent et partent à la chasse des autres et des assassins de leur ami.

Mon avis : Dans les thrillers on trouve de tout. Celui-là est un bon ! Ecrit par un anglais, mais se déroulant aux Etats-Unis, ce thriller a toutes les qualités du genre, sans ses défauts : une intrigue bien menée et pas trop truffée de rebondissements ; de l'action sans déchaînements d'hémoglobine ou de cascades invraisemblables ; des personnages attachants sans tomber dans la psychologie. On se laisse donc facilement happer par l'intrigue et on dévore le tout d'une traite. A conseiller pour un après-midi au soleil ou pour un voyage en train !

lundi 10 mai 2010

Requiem pour une étoile, de Jennifer D. Richard


Le genre : roman français d'anticipation et d'amour.

L'histoire : le narrateur revient de "la fournaise" où il a travaillé pendant un an pour gagner de l'argent et payer des études à ses enfants, mais à son retour chez lui il a presque complètement perdu la mémoire.

Mon avis : ce n'est pas de la science-fiction, ce n'est pas non plus une projection moralisatrice d'un avenir proche, même s'il y a quelques clichés agaçants ici et là, et même si c'est ce qu'affirme la 4ème de couverture. Il y règne une atmosphère étrange que j'ai beaucoup aimée et trouvée originale. L'histoire d'amour que l'on découvre au fil des pages n'est pas totalement nouvelle, elle, mais elle s'inscrit bien dans l'univers décrit. Et puis les personnages secondaires et les non dits sont particulièrement réussis à mon goût. Souvent, la qualité d'un livre tient à ce qu'il ne dit pas. Il y a de cela, dans ce roman.

Critique publiée sur la page "livres" de Paris-Normandie.

samedi 8 mai 2010

Le Magasin des suicides, de Jean Teulé


Le genre : roman français... d'humour noir ?

L'histoire : la famille Tuvache tient le "magasin des suicides", qui propose toutes sortes de produits pour ceux qui veulent mourir, mais le dernier fils perturbe la tradition en étant irrémédiablement joyeux.

Mon avis : voilà bien longtemps que je n'avais pas lu un livre qui m'ait semblé aussi mauvais. Bête, voire même prétentieux (bourré de vers de Baudelaire insérés (sans guillemets) dans des passages pseudo lyriques), caricatural, sans intérêt... Cela faisait pourtant longtemps que je voulais lire ce livre, l'idée de départ m'étant paru intéressante. Quel pétard mouillé ! Je ne sais pas si cela se veut drôle, mais je n'ai pas ri (aucun humour noir malgré le sujet qui l'est !) ; je me suis juste retenu de trouver cela franchement à mettre aux chiottes si cela se veut moralisateur...

vendredi 7 mai 2010

Origine suspecte, de Patricia Mac Donald


Le genre : roman policier américain

L'histoire : un incendie où une femme trouve la mort, où une petite-fille est sauvée in extremis, où le mari est soupçonné. La soeur de la victime qui refait surface après des années de brouille, et qui mène l'enquête.

Mon avis : voilà le genre de policier qui fait passer un après-midi et qu'on oublie sitôt la dernière page tournée. J'ai l'impression qu'en matière de romans policiers comme pour les films de même genre, la marque de fabrique américaine, c'est d'avoir un don pour l'efficace. Mais en règle générale, cela reste superficiel : c'est de l'immédiatement consommable, ça calme une faim ordinaire, mais pour qui cherche un peu de subtilité, de nuance, d'originalité, niet. Bien sûr, ce n'est pas la totalité, ni pour les livres ni pour les films, mais à mon sens c'est une large majorité. Les romans policiers de Patricia Mac Donald font partie de cette catégorie, sauf que parfois, l'aspect cliché est franchement énervant, mais il faut le reconnaître : c'est bien ficelé et ça se lit tout seul, et quand on ne cherche rien d'autre...

La Nuit des docks, de Philippe Huet


Le genre : roman policier havrais

L'histoire : Gustave Masurier, journaliste de la presse havraise, est contacté par le fils d'un de ses anciens collègues décédés : il est persuadé que son père a été assassiné. Le journaliste est sceptique, jusqu'au jour où le fils est retrouvé mort d'une balle dans la nuque.

Mon avis : l'intérêt premier de ce petit roman policier a été bien sûr de visualiser les scènes qui se situent au Havre, que j'ai tout récemment appris à connaître et à aimer. L'auteur a été journaliste au Paris-Normandie et est havrais, il connaît donc bien son sujet. Sans être une oeuvre révolutionnaire du genre policier, cela se lit sans déplaisir, et il aura l'avantage de faire un peu mieux connaître, aux havrais peut-être mais surtout aux autres, le monde des dockers...