dimanche 27 décembre 2015

Revival, de Stephen King

Le genre : roman picaresque et quasi fantastique américain L'histoire : Jamie a 6 ans et vit dans le Maine lorsqu'il fait la connaissance du jeune révérend Jacobs, passionné de religion et d’électricité. Mon avis : j'ai été gênée par plusieurs aspects non crédibles à mon sens tout au long du roman, notamment les sentiments du narrateur pour Jacobs, et même le personnage de ce dernier d'ailleurs. Je n'ai pas non plus aimé la fin. Mais force est d'admettre que j'ai une fois de plus dévoré ce pavé rondement mené avec beaucoup de plaisir. Et même si je l'aurais sans doute vite oublié, il m'a fait passer un bon moment.

La Quête de Wynne, de Aaron Gwyn

Le genre : rman américain sur la guerre en Irak et en Afghanistan et les chevaux. L'histoire : Russell aime et connaît les chevaux mieux que personne depuis son enfance dans l'Oklahoma. Engagé en Irak, il est filmé à son insu alors qu'il tente de sauver un cheval. De là, il est envoyé en Afghanistan auprès du charismatique et énigmatique capitaine Wynne afin de dresser des chevaux pour une mission secrète dans les montagnes. Mon avis : très bien. Ce roman tient du roman d'aventures, du western, du roman de guerre. Le personnage principal est particulièrement attachant, en raison de son humilité, de sa droiture, de ses souffrances cachées, de son amitié avec son compagnon. Cette fois, on n'est pas en Amérique, mais on voyage à nouveau dans des grands espaces et on s'éprend des rudes paysages de montagnes comme des chevaux tant affectionnés par le narrateur.

Un Privé à Babylone, de Richard Brautigan

Le genre : policier absurde américain L'histoire : le narrateur est un détective privé complètement fauché qui doit, qui passe son temps à rêver à Babylone et attend un rendez-vous de boulot. L'histoire : décalé et sympa. On suit la journée de cet anti-détective ultra fauché avec un sourire amusé en permanence. C'est pathétique et drôle, à rebours des personnages de romans policiers traditionnels et des enquêtes à suspense.

mercredi 23 décembre 2015

Molosses, de Craig Johnson

Le genre : roman policier américain L'histoire : le shérif Walt Longmire doit retrouver le propriétaire d'un pouce abandonné mais aussi faire face à l'imminence de la démission d'un de ses adjoints ainsi qu'à la pression de la femme qu'il aime malgré lui. Mon avis : toujours délectable, d'humour, de tendresse, de suspense, et de grand espace. Il fait froid dans cet épisode hivernal, mais on n'en perçoit pas moins les personnages avec chaleur et sympathie.

dimanche 20 décembre 2015

Rosy & John, de Pierre Lemaitre

Le genre : policier L'histoire : le commissaire Verhoeven enquête sur une bombe qui a explosé dans le XVIIIe arrondissement et dont le responsable ne veut parler qu'à lui. Mon avis : pour cette mini enquête qui s'ajoute à la trilogie Verhoeven, Pierre Lemaitre, comme toujours décidément, assure. Et nous afflige d'un goût de trop peu encore plus cruel que cet épisode supplémentaire ne fait que 140 pages. C'est déroulé une fois de plus avec virtuosité, on se laisse emmener, captiver, surprendre. Et on quitte l'équipe avec un sourire et l'oeil humide.

La Ballade de Rikers Island, de Régis Jauffret

Le genre : roman sur l'affaire de DSK à New York Mon avis : pas vu l'intérêt ni même l'objectif de ce texte épais, qui fourrage entre élucubrations et réalités sur un événement scabreux, avec une délectation néanmoins très palpable. On y suit DSK, (jamais nommé), en porc minable et imbu, Anne Sinclair, pathétique et grotesque (jamais nommée non plus), et Nafissatou Diallo (elle est nommée, tiens !), en victime triste et traquée (par l'écrivain entre autres). Fiction ? Enquête ? Dénonciation ? Réflexion sur la nature humaine ? Il y a sans doute de tout cela, sans que non, décidément, je n'y ai trouvé finalement le moindre intérêt.

lundi 7 décembre 2015

Lettres pour un monde sauvage, de Wallace Stegner

Le genre : recueil de réflexions et de récits autobiographiques sur l'ouest américain, les grands espaces, la nature. Mon avis : très beau. A tous ceux qui ont envie de voyager dans différents états méconnus de l'Amérique du Nord, qui sont épris d'espaces vierges, de nature séculaire, voilà un livre à lire. C'est évoqué avec beaucoup de poésie. Récits personnels et descriptions donnent à voir, presque, ces immensités dont beaucoup ont disparu aujourd'hui.

Trompe-la-mort, de Jean-Michel Génassia

Le genre : roman français inclassable L'histoire : Tom Larch est né en Inde d'une mère indienne et d'un père anglais. Déraciné à l'âge de 8 ans, il e fait mal à l'Angleterre qu'il quitte à 18 ans pour s'engager dans les Marines. Mon avis : très bien. Récit passionnant et foisonnant où l'on suit les aventures à la fois ordinaires et extraordinaires du personnage principal entre l'Inde et l'Angleterre, l'armée et la vie civile, l'amour et la famille, etc.

dimanche 22 novembre 2015

Le Destin miraculeux d'Edgar Mint, de Brady Udall

Le genre : roman d'apprentissage américain L'histoire : Edgar Mint a sept ans lorsqu'il se fait rouler sur la tête et échappe miraculeusement à la mort. Commence alors pour lui une vie étrange et difficile. Mon avis : excellent. J'ai dévoré ce roman de 550 pages en vingt-quatre heures. L'histoire de ce demi-Indien abandonné par sa mère, soumis à d'incroyables souffrances physiques et morales, se lit sans un temps mort, avec émotion et sourire aussi. Non seulement le personnage principal, ce gamin maltraité par la vie, est incroyablement attachant, mais les personnages secondaires sont passionnants et le tableau de l'Amérique qui se dessine au gré de ses voyages n'en est pas moins fascinant. Je le répète : excellent !

Il pleuvait des oiseaux, de Jocelyne Saucier

Le genre : roman canadien sur la vieillesse, la solitude, l'amitié et l'amour. L'histoire : Une photographe part à la recherche d'un homme qui a survécu au Grands Feux de 1916 et se serait réfugié dans une cabane perdue en forêt. Elle découvre qu'il est mort mais vivait en reclus auprès de deux autres vieux hommes singuliers et attachants, loin de tout. Mon avis : Magnifique roman. Si je n'ai pas complètement adhéré au mode de narration, qui voit se succéder les points de vue et les intermèdes un peu lyriques, il n'en reste pas moins que l'histoire est profondément originale et émouvante sans ostentation. C'est une très belle histoire loin de tous les clichés auxquels ont pourrait s'attendre. Une très belle lecture.

Funny girl, de Nick Hornby

Le genre : roman anglais humoristique L'histoire : Dans les années 60, la jeune Barbara quitte sa province anglaise qui vient pourtant de la couronner reine de beauté pour tenter sa chance à Londres où elle voudrait faire une carrière dans la comédie. Mon avis : Il est loin, très loin, le Nick Hornby de Haute fidélité et La bonté mode d'emploi. J'ai lu la moitié de ce roman, péniblement, avant de laisser tomber. Je n'ai trouvé ça ni drôle ni même intéressant. Plutôt carrément poussif et creux. Une grosse déception.

Les Nuits de Reykjavik, d'Arnaldur Indridason

Le genre : roman policier islandais L'histoire : Il s'agit des débuts d'Erlendur dans la police, alors qu'il patrouille de nuit, âgé d'une vingtaine d'années, et qu'il s'intéresse de près à la mort, apparemment accidentelle, d'un vagabond qu'il connaissait vaguement. Mon avis : très bien. Le personnage d'Erlendur apparaît ici dans toute sa singularité, sa solitude, sa ténacité, au travers de cette histoire comme Indridason sait les déployer, lentes et froides.

Ubik, de Philip K. Dick

Le genre : roman américain de science-fiction L'histoire : difficile à résumer ! Le personnage principal est Joe Chip, employé dans une société, dans un monde futuriste où certaines personnes ont des pouvoirs de précognition, où la mort n'est pas vraiment la mort, et où tout est automatisé. Mon avis : je voulais lire ce roman, réputé comme la bible des amateurs d'anticipation. Et, à ma grande consternation, je n'ai pas compris grand-chose. Je n'ai sans doute pas mis la concentration nécessaire pour comprendre cet univers à multiples dimensions, extrêmement fouillé et complexe. Et dont certains aspects sonnent de façon très familière.

samedi 24 octobre 2015

Seul dans la nuit, de T. Jefferson Parker

Le genre : polar américain L'histoire : le personnage central Joe Trona a 24 ans et est gardien de prison. a 9 ans il a été défiguré au vitriol par son père puis adopté par une famille qu'il adore. Mais son père adoptif est bruatleemnt tué sous ses yeux. Mon avis : des personnages intéressants et un style qui l'est également. J'ai regretté en revanche que l'intrigue soit inutilement complexe, et même embrouillée à la fin.

Donne-moi tes yeux, de Torsten Pettersson

Le genre : polar suédois L'histoire : Dans une petite ville de Finlande, , une femme est retrouvée mutilée. Le commissaire Lindmark mène l'enquête. Mon avis : pas mal. Le procédé narratif et les personnages sont fouillés et intéressants. Du polar de bonne facture, qui donne à voir un pays méconnu : la Finlande.

samedi 3 octobre 2015

La Rose noire, de Philip. M. Margolin

Le genre : thriller américain L'histoire : des femmes disparues, des cadavres découverts, un promoteur immobilier inquiétant et une avocate féministe : voilà les ingrédients de base. Mon avis : pas mal si on n'est pas exigeant. C'est médiocrement écrit ou traduit, le début est très conventionnel, mais ça gagne en intérêt et en subtilité avec la longueur. Au bout du compte, pas un grand cru mais un thriller plutôt bien ficelé.

mercredi 16 septembre 2015

Azami, d'Aki Shimazaki

Le genre : roman japonais sur l'amour L'histoire : Mitsuo est un jeune trentenaire qui a une vie paisible entre son travail et sa famille. Un jour un ancien camarade d'école reprend contact avec lui et, par son biais, retrouve son premier amour d'école. L'histoire : très beau. C'est tout en simplicité, impudeur et pudeur à la fois, douceur et subtilité. Ce court roman m'a séduit pour ce ton, cette manière japonaise de parler de l'amour et de la sexualité.

Une si longue angoisse, de G.J. Arnaud

Le genre : roman français L'histoire : des membres d'une famille sont réunis dans la demeure familiale pour évoquer la mise en vente de celle-ci mais ils ont comme obstacle la disparition d'une jeune fille qui y a eu lieu quelques années plus tôt et dont ils n'ont jamais parlé. Mon avis : pas mal. Il y a un côté Dix petits nègres dans cette enquête à huis clos où tout le monde se soupçonne. Le style est sans intérêt mais le récit est bien rythmé. Je me suis surtout dit que cela ferait une excellente pièce de théâtre.

Expo 58, de Jonathan Coe

Le genre : roman anglais humoristique L'histoire : thomas Foley, jeune papa et employé du ministère ed l'information à Londres est envoyé à Bruxelles pour l'Exposition universelle de 1958 afin de chapeauter le pub anglais qui y est présente pour représenter la Grande-Bretagne. Mon avis : bof. Je ne me suis pas vraiment ennuyée mais je n'ai pas trouvé grand intérêt à cette histoire à peine farfelue, vaguement drôlatique.

lundi 31 août 2015

Le dernier homme bon, de A.J. Kazinski

Le genre : polar danois L'histoire : A travers le monde, des hommes et femmes bienfaisants meurent dans d'étranges circonstances et notamment une marque dans le dos. Un policier vénitien et un policier danois sont les seuls à s'intéresser à cette affaire, liée de près semble-t-il au mythe juif des "36 justes". Mon avis : bien. Personnages intéressants, intrigue nourrie qui fait voyager, de l'ésotérisme sans excès, une touche proche du fantastique, des rebondissements et un rythme soutenu pendant 700 pages. Un agréable moment de lecture.

Le cinquième jour, de Maud Tabachnik

Le genre : polar français (se déroulant aux Etats-Unis) L'histoire : Un meurtrier particulièrement abominable sévit à New-York. Un flic au caractère bien trempé, père de famille, est chargé de l'enquête. Mon avis : très bien, mais âmes sensibles s'abstenir ! Les pratiques du meurtrier vont assez loin dans l'horreur... Mais ce roman met en scène des personnages qui ont de l'épaisseur et l'intrigue est bien menée, jusqu'au bout.

Scream Black Murder, de Philip McLaren (VO)

Le genre : roman policier australien L'histoire : Un couple d'Aborigènes est découvert assassiné dans un quartier de Sydney. Deux policiers, un homme et une femme, appartenant à la toute nouvelle unité criminelle dédiée aux Aborigènes, doit mener l'enquête. Mon avis : bien. Le vocabulaire est complexe et la langue australienne n'est pas tout à fait la langue américaine mais j'ai réussi à suivre et à m'intéresser à cette histoire qui, bien qu'étant une fiction, se fonde sur des faits réels. J'y ai appris, entre autres, que des enfants aborigènes avaient été régulièrement enlevés à leur famille pour être "éduqués" à servir les Blancs... Plus que l'intrigue, c'est le racisme qui est le sujet de ce livre.

lundi 17 août 2015

Juste avant le crépuscule, de Stephen King

Le genre : nouvelles à suspense Mon avis : Ce n'est sans doute pas du grand Stephen King et mon intérêt a été assez inégal. A noter qu'il raconte dans la préface son parcours d'auteur de nouvelles (surtout au début de sa carrière) et qu'à la fin pour chacune, il en explique la source.

mercredi 12 août 2015

Fleshmarket close, de Ian Rankin

Le genre : roman policier écossais L'histoire : deux faux squelettes sont retrouvés dans une cave d'un bar. L'inspecteur Rebus et Siobhan Clarke enquêtent. Mon avis: je ne peux rien en dire dans la mesure où j'ai "lu" ce roman (600 pages quand même) sans avoir jamais réussi à me concentrer. Je ne suis pas sûre que ce soit de la faute du livre, qui ne m'a pas semblé moins bon que d'autres qui m'ont fait passer un moment agréable.

L'Equilibre du monde, de Rohinton Minstry

Le genre : roman indien sur l'Inde. L'histoire : Arrivent dans le même temps dans une grande ville indienne des années 80 deux intouchables et un étudient, et retrouvent une jeune veuve et un cul-de-jatte mendiant. Mon avis : très bien. Ce n'est pas le style qui vaut le détour, mais l'histoire, en forme de fresque, intéressante de bout en bout (près de 900 pages !) qui permet de suivre les différents destins des personnages, issus de castes différentes. On voyage dans l'Inde contemporaine, on apprend à mieux la connaître, la comprendre. Un vrai dépaysement dans cette société pleine de contrastes et de couleurs, attirante et répulsive à la fois.

mardi 21 juillet 2015

Marie Stuart, de Stefan Zweig

Le genre : biographie. Mon avis: excellent. Je vais néanmoins commencer par une critique : il y a chez Zweig une tendance récurrente à un certain maniérisme, autrement dit à des descriptions qui frisent le ridicule. Mais il n'en reste pas moins que cette biographie est à nouveau passionnante, très documentée, très riche, et qu'on suit avec un très grand intérêt le parcours incroyable de cette reine d'Ecosse. A noter que Zweig y dépeint aussi un autre personnage, celui d'Elisabeth I, reine d'Angleterre. On sort du livre avec l'impression d'avoir vécu ce XVe siècle et d'avoir appris à connaître ces deux femmes extraordinaires. Si Zweig se permet quelques conjectures sur certaines scènes et sur les personnalités, il est aussi d'une grande honnêteté intellectuelle qui le fait évoquer les controverses et les spéculations.

Soumission, de Michel Houellebcq

Le genre : roman d'anticipation sur la France des années 2020 L'histoire : le narrateur est un prof d'université de la Sorbonne, quarantenaire solitaire et sans joie, dans une France à la veille des élections présidentielles qui voient la montée du parti de la Fraternité musulmane, face à celle de l'extrême-droite. Mon avis : beaucoup aimé. Il y a pour moi quelque chose de jouissif dans, une fois de plus,le personnage central, tout en misanthropie fatiguée. Quant à l'histoire, elle joue habilement d'une impression double et contradictoire : que ça pourrait arriver et que c'est invraisemblable. Ce qui est très fort de la part de Houellebecq ! Enfin, sur ce qu'il pense vraiment derrière tout cela, je n'en sais rien, ce n'est pas évident du tout. La réaction que cela suscite chez moi en tout cas est proche du titre : j'ai tendance à y voir un appel à une forme de révolte, d'interrogation sur notre société, de non soumission, conçue comme le véritable fléau contemporain. Houellebecq a quelquechose de décomplexé que j'apprécie décidément beaucoup.

Charlotte, de David Foenkinos

Le genre : biographie de Charlotte Salomon, peintre allemande et juive, née à Berlin peu de temps avant la seconde guerre mondiale. Mon avis : très émouvant. Si les précédents ouvrages de Foenkinos m'avaient déçu par rapport aux premiers qui m'avaient beaucoup plu (Lennon, Le Potentiel érotique de ma femme...), celui-là me réconcilie avec lui. Sobre, pudique, il raconte avec une émotion palpable le destin tragique d'une jeune femme juive prise dans l'atroce absurdité du nazisme. Il dresse un portrait marquant de cette peintre sans mère, à l'histoire d'amour démesurée. Un beau livre.

lundi 13 juillet 2015

Fleur du désert, de Waris Dirie

Le genre : récit autobiographique L'histoire : Waris Dirie naît en 1965 dans le désert somalien dans une famille de nomades et s'enfuit à 13 ans. Elle deviendra top model et ambassadrice de l'ONU chargée de la question des mutilations sexuelles faites aux femmes. Mon avis : si l'intérêt littéraire est nul, celui de l'histoire est à l'autre extrême. On apprend beaucoup sur la culture somalienne, sa beauté et ses horreurs. La narratrice, qui s'est échappée de son milieu, ne renie pas du tout ses origines au profit du monde occidental, au contraire : ce qu'elle écrit notamment du rapport au temps et à la nature invite à réfléchir. Son témoignage sur l'excision, dont elle a été victime, fait avec beaucoup de courage, est poignant et important. Le parcours fascinant qui est le sien, raconté avec beaucoup d'humilité, est à lire.

La Fin de l'homme rouge, de Svetlana Alexievitch

Le genre : recueil de témoignages sur la vie en Russie, avant, pendant et après la perestroïka. Mon avis : passionnant. Je ne connais pas très précisément l'histoire de la Russie au XXe siècle, ce qui m'a sans doute empêchée de comprendre de nombreuses références historiques. De plus, il est souvent difficile de savoir qui parle, ce qui gêne un peu la lecture. Mais il n'en reste pas moins que ces témoignages de gens ordinaires, ce concert de voix qui parlent de leur vie est assez extraordinaire. La journaliste a invité ses interlocuteurs à parler du communisme mais aussi de l'amour, de la vie quotidienne. Se dessine ainsi non seulement un tableau des horreurs de l'époque stalinienne, de la déception de l'ouverture au capitalisme, mais aussi d'une certaine identité russe et de l'incroyable espoir (souvent persistant) qu'a représenté l'idéal communiste. On est très loin de la leçon d'histoire et pourtant au coeur de l'histoire telle qu'elle a été vécue et ressentie. edifiant.

Virginia Woolf, d'Alexandra Lemasson

Le genre : biographie Mon avis : très intéressant et très facile d'accès. Ce récit de la vie de l'écrivain anglais Virginia Woolf est intime et instructif. On apprend à connaître, même quand on n'a pas lu l'oeuvre, cette femme tourmentée et complexe. Si l'auteur ne cache pas son admiration, elle semble tout de même bien documentée et soucieuse de faire aller au-delà des clichés les plus fréquents.

lundi 29 juin 2015

Vernon Subutex 1, de Virginie Despentes

Le genre : roman français sur la société des années 70-80 et celle d'aujourd'hui. L'histoire : Vernon Subutex a été disquaire à Paris, grand fan de rock, intégré à un milieu un peu underground, avant de tout perdre peu à peu et de se retrouver à la rue, contraint de renouer avec d'anciennes connaissances. Mon avis : très, très bien. C'est cru et âpre comme du Virginie Despentes, mais en plus réfléchi et profond me semble-t-il que les autres romans que j'ai lus. La galerie de personnages est très intéressante, comme le tableau de tous ces mondes qui s'entrecroisent.

L'Ecrivain national, de Serge Joncour

Le genre : roman français sur la vie de village, l'amour, le portrait d'un écrivain. L'histoire : le narrateur, un écrivain, est invité en résidence dans une petite ville de province, où vient de se dérouler un fait divers. Mon avis : très, très bien. J'ai aimé l'histoire, le personnage principal et tous les autres qui gravitent autour, et l'humour par petites touches ici et là. Une certaine douceur, une certaine mélancolie, une certaine autodérision.

Total Recall (et autres récits), de Philip. K. Dick

Le genre : nouvelles de science-fiction Mon avis : mitigé. Je n'ai pas du tout accroché sur plusieurs histoires, davantage sur d'autres. Mais il y a beaucoup d'idées assez folles et assez intéressantes dans ces projections dans le futur, où on peut se fabriquer des souvenirs, prédire les comportements, etc.

jeudi 18 juin 2015

Le Duel, d'Arnaldur Indridason

Le genre : polar islandais L'histoire : Marion Briem (mentor d'Erlendur) s'occupe du meurtre d'un jeune homme dans un cinéma, dans les années 70, en pleine guerre froide et alors qu'un duel d'échecs occupe deux grands champions, l'un américain et l'autre soviétique. Mon avis : bof. Je n'ai pas été prise par cette histoire à laquelle manque évidemment la présence de l'inspecteur Erlendur. Personnages moins étoffés ? Peut-être. En tout cas, ce n'est pas l'histoire qui est en cause, plutôt bien ficelée, comme d'habitude, mais qui du fait sans doute que je n'ai pas accroché aux personnages, m'a paru plus lente, plus fastidieuse à suivre.

mercredi 10 juin 2015

Les cerfs-volants de Kaboul, de Khaled Hosseini

Le genre : roman afghan sur la culture afghane, l'histoire afghane avant 2001, la famille, l'amitié. L'histoire : Le narrateur est Amir, un jeune garçon qui vit à Kaboul avec son père, et qui grandit avec Hassan, un Hazara qui est son serviteur mais aussi son ami. Mon avis : excellent, bouleversant. J'avais déjà lu ce roman il y a bien longtemps, mais je l'avais oublié et je me demande bien comment c'est possible. C'est une histoire cruelle, mais magnifiquement racontée. Et on découvre (en tout cas en ce qui me concerne) un pays, une culture, une histoire. J'ai pleuré comme une madeleine, mais les images de ce pays comme les personnages restent ancrés. A lire absolument !

lundi 1 juin 2015

La petite fille de ses rêves, de Donna Leon

Le genre : roman policier américain se déroulant à Venise L'histoire : Le commissaire Brunetti est confronté à la mort inexpliquée d'une petite fille, retrouvée noyée dans le canal, ainsi qu'à des soupçons concernant le gourou d'une secte. Mon avis : c'est la première aventure de la série que je lis. Je voulais surtout y retrouver Venise et c'est gagné : l'auteur (qui vit là-bas) prend manifestement grand plaisir à donner des explications précises sur le décor et l'atmosphère de Venise. En revanche, du côté de l'aspect purement policier, même si le commissaire m'a paru un personnage assez intéressant, la facture du roman est très conventionnelle, c'est assez lent, sans grand suspense. Je ne peux pas vraiment dire que je me suis ennuyée, mais pas non plus que j'ai été happée, loin de là. J'en tenterai néanmoins certainement un autre.

Les Arpenteurs, de Kim Zupan

Le genre : roman américain sur la solitude et le Montana. L'histoire : Val Millimaki est un jeune policier qui travaille de nuit à surveiller un vieil homme, auteur de nombreux meurtres, avec lequel il se lie. Mon avis : bien. Encore une belle trouvaille de chez Gallmeister. Des personnages pleins de richesses et d'ambiguïtés, une atmosphère singulière, sombre, et un cadre qui prend une place importante : ici le Montana.

mercredi 20 mai 2015

Le Club des incorrigibles optimistes, de Jean-Michel Guenassia

Le genre : roman français sur les années 60 L'histoire : Michel a 12 ans en 1959 et vit à Paris. D'abord grand joueur de baby-foot il se met à fréquenter un club d'échecs, qui rassemble des expatriés des pays de l'est principalement, mais aussi Sartre et Kessel. Mon avis : très bon. C'est une vraie chronique, voire fresque du début des années 60 à Paris, avec en toile de fond le rock'n'roll et la guerre d'Algérie, mais aussi le mystère de ce qui se passe au-delà du Rideau de fer. Comme pour La Vie rêvée d'Ernesto G., ce pavé est foisonnant et riche mais jamais bavard ou difficile à suivre mais au contraire plein de personnages forts, à la fois ordinaires et singuliers. Un bon moment de littérature.

vendredi 15 mai 2015

Le Désosseur, de Jeffery Deaver

Le genre : roman policier américain L'histoire : A New York, un cadavre est retrouvé enterré dans un état étrange. La police fait appel à un ancien criminologue au talent exceptionnel, devenu tétraplégique à la suite d'un accident et qui n'aspire plus qu'à mourir. Mon avis : très bon. L'intrigue est très bien distillée et franchement atroce, mais ce qui fait le sel supplémentaire de ce roman, ce sont les deux personnages principaux, riches psychologiquement et singuliers : celui du criminologue et celui de la jeune policière amenée à travailler avec lui.

Un Employé modèle, de Paul Cleave

Le genre : thriller néo-zélandais L'histoire : employé comme homme de ménage dans un commissariat, se faisant passer pour un idiot, Joe est en réalité un tueur en série qui s'en prend à des femmes de façon particulièrement sadique. Un meurtre qu'il n'a pas commis lui est attribué : il s'attelle donc à la tâche de démasquer l'autre tueur. Mon avis : très efficace. Dans la mesure où le lecteur adopte le point de vue du tueur, lequel est particulièrement atroce, le récit est très intense, voire éprouvant. Je ne vais pas m'en souvenir très longtemps, autrement dit ce n'est pas impérissable, mais dans son genre, c'est très bon.

vendredi 1 mai 2015

Le Royaume, d'Emmanuel Carrère

Le genre : essai sur le christianisme et la foi chrétienne. Mon avis : très bien, même si, comme toujours chez Emmanuel Carrère me semble-t-il, il y a un côté brouillon dont je me demande s'il est volontaire. Possible. On assiste ici au cheminement d'une errance très personnelle même si une grande part du livre est consacrée aux Evangiles, en particulier à celui de Luc. C'est une démarche très singulière et très intime et c'est ce qui fait le charme. Il oscille entre irrévérence, fascination, humour, anachronisme, Histoire et anecdotes, etc. Et il n'est pas étonnant qu'il se termine par "Je ne sais pas".

lundi 27 avril 2015

Travail soigné, de Pierre Lemaitre

Le genre : roman policier français L'histoire : c'est le premier volet des aventures du commandant Camille Verhoeven, aux prises avec un tueur en série qui mutile atrocement ses victimes, en prenant pour modèles des polars célèbres. Mon avis : excellent. Comme toujours avec Pierre Lemaitre, c'est haletant de bout en bout, parfaitement maîtrisé et les personnages sont attachants. Ce qui m'a gâché mon plaisir, c'est que j'ai lu dans le désordre les aventures de Camille Verhoeven : je connaissais donc déjà des éléments (majeurs) de l'intrigue. J'ai aimé quand même, mais je déconseille vivement de faire de même.

Les Morsures de l'ombre, de Karine Giébel

Le genre : thriller français L'histoire : Benoit, commandant de police, est enlevé et séquestré par une mystérieuse femme. Mon avis : mauvais. Bien que l'histoire en elle-même ne soit pas sans qualités, je n'ai pas aimé les personnages et surtout je n'ai pas aimé le style, avec cette manie des phrases nominales et des micro paragraphes de bout en bout.

samedi 18 avril 2015

Des Noeuds d'acier, de Sandrine Collette

Le genre : thriller français L'histoire : Théo vient de sortir de prison. Il a été condamné après avoir blessé son frère au point de le rendre paralysé à vie, parce qu'il avait couché avec la femme qu'il aimait. Il va se ressourcer dans un coin perdu et se retrouve captif de deux vieillards. Mon avis : atroce. Cet adjectif peut être pris comme un compliment ! Car l'histoire qui est racontée est tout simplement abominable, et très bien racontée de sorte qu'on la suit de bout en bout quasiment sans respirer, avec horreur. Je n'en ai pas fait de cauchemars, mais pas loin...

Hiver, de Mons Kallentoft

Le genre : roman policier suédois L'histoire : un cadavre mutilé est retrouvé pendu à un arbre pendant un hiver particulièrement rude. La jeune Malin Fors enquête. Mon avis : très bien. Même si l'écriture est un peu difficile à suivre parce qu'un peu décousue, avec une tendance stylistique à faire sans cesse beaucoup de paragraphes, c'est du policier riche en péripéties, en suspense et en épaisseur de personnages. L'enquêtrice principale, notamment, fait partie de ces personnages assez intéressants pour qu'on ait envie de connaître la suite de leurs aventures personnelles et professionnelles.

Storyteller, de James Siegel

Le genre : roman policier américain L'histoire : Tom Valle se retrouve dans une petite ville perdue après avoir été journaliste dans un grand journal new-yorkais où il a inventé des articles et avoir été condamné. Reporter dans un journal anonyme, il couvre un accident de voiture dont il soupçonne très vite qu'il s'agit d'un coup monté. Mon avis : de très bonne facture. L'histoire est très bien ficelée et le personnage est original et attachant de bout en bout, sans être totalement sympathique. Voilà du policier efficace qui fait passer un bon moment.

En souvenir d'André, de Martin Winckler

Le genre : roman sur la médecine, la mort, et l'accompagnement dans la mort. L'histoire : le narrateur est Emmanuel, un médecin qui se spécialise dans le traitement dans la douleur avant d'en arriver, presque malgré lui, à accompagner des gens qui choisissent de mourir en lui confiant leurs deniers mots. Mon avis : très bien. Le sujet est loin d'être gai et pourtant il ne s'agit pas d'un livre triste, plutôt émouvant sans verser dans le pathos. Il aborde une réalité avec une grande douceur, avec une grande pudeur tout en traitant de la question de l'euthanasie de front, en évoquant le point de vue des médecins, des patients, des familles. C'est court mais juste. A lire.

jeudi 9 avril 2015

Notre vie, disent-ils, de Jacques Attali

Le genre : roman sur le monde moderne, les relations internationales L'histoire : le narrateur est Tristan, ethnomathématicien, qui parcourt le globe pour évoquer sa science des nombres, et qui est en même temps douloureusement prescient, c'est-à-dire qu'il voit des catastrophes planétaires à venir. Il rencontre une mystérieuse femme qui l'encourage à utiliser son don. Mon avis : mauvais. On est à la fois dans le paranormal, dans l'histoire de la planète et des civilisations, des sciences mathématiques, dans l'aventure amoureuse... De plus, le personnage central est agaçant plus qu'intriguant et tout ce qu'il pourrait peut-être y avoir de réflexion sur notre monde contemporain est superficiel. Sans intérêt.

Conversations ordinaires, de Donald Winnicott

Le genre : recueil d'articles ou de discours sur différents aspects de la psychanalyse Mon avis : excellent. C'est clair, intelligent et instructif. Winnicott évoque entre autres le concept d'individu sain, l'importance de la mère, la question de l'adolescence, celle de la délinquance. C'est toujours éclairant, et très actuel, voire encore novateur, paradoxalement, alors que ce sont des textes rédigés il y a plusieurs décennies. Mais qui ont une grande importance et une résonance pour notre société actuelle.