samedi 24 novembre 2012

Trois Essais sur la théorie sexuelle, de Sigmund Freud

Le genre : essai de psychanalyse Mon avis : autre texte fondamental de Freud, ce triple essai évoque les déviances sexuelles, la sexualité infantile et la puberté. S'il est plus difficile que celui évoqué précédemment, il reste intelligible. Freud y met notamment en place une autre base aujourd'hui incontestée mais totalement novatrice à l'époque : celle de la vie sexuelle de l'enfant. Il définit entre autres la notion de libido, autrement dit de pulsion sexuelle, qui trouve son origine très tôt, et dont l'évolution complexe peut connaître des incidents de parcours qui créent névroses et perversions. S'il y a quelques archaïsmes concernant la psychologie féminine, ce texte qui a plus d'un siècle continue à être tout à fait moderne et mérite d'être lu pour qui veut comprendre comment notre être fonctionne, en faisant fi des préjugés de la morale qui aujourd'hui encore joue un rôle prépondérant sur notre façon de considérer notre sexualité.

Le Rêve et son interprétation, de Sigmund Freud

Le genre : essai de psychanalyse Mon avis : un an après la publication de L'Interprétation des rêves, Freud a publié ce petit livre-ci (rebaptisé Sur le rêve dans une traduction plus récente), considéré comme l'un des fondamentaux. Il explicite de façon très claire combien les rêves procèdent d'un mécanisme complexe mais analysable. Types de rêves, rêves d'enfants ou rêves d'adultes, impressions d'absurde ou d'éparpillement... Analysant ses propres rêves et reprenant de nombreux autres cas, il montre qu'un rêve n'est jamais anodin, combien au contraire il dit de choses sur notre être conscient et inconscient. Le rêve est selon lui toujours l'expression d'un désir, plus ou moins conscient, plus ou moins refoulé.

dimanche 18 novembre 2012

Corps étranger, de Didier Van Cauwelaert

Le genre : roman sur l'amour L'histoire : un critique littéraire parisien très célèbre pour sa plume assassine vient de perdre sa femme et le grand amour de sa vie. Surgit alors dans sa vie une étudiante belge, qui le contacte à propos d'un roman écrit avec sa femme sous un pseudonyme, 20 ans auparavant. Mon avis : l'histoire n'est pas très crédible de bout en bout, le ton oscille entre tragique, ironie, persiflage, sentimentalité. Je ne peux pas dire que j'ai aimé, mais il y a un style qui fait à lui seul l'intérêt de l'ouvrage. On est à la limite du pédantisme, mais il faut avouer que van Cauwelaert sait jouer de la plume et qu'il a le sens de la formule. On a du mal à savoir sur quel pied il danse finalement, et l'ensemble est un peu longuet, mais il y a... de jolies choses.

Une Mort très douce, de Simone de Beauvoir

Le genre : récit autobiographique L'histoire : Simone de Beauvoir raconte les dernières semaines de la vie de sa mère, alors qu'elle est à l'hôpital. Mon avis : C'est un court récit qui m'a fait l'effet de quelqu'un qui veut analyser ce moment de sa vie, pour ne pas l'oublier et pour tenter de le comprendre. Simone de Beauvoir dit bien d'ailleurs qu'elle n'a pas compris combien cette agonie et cette mort l'avaient bouleversée, et elle tente, me semble-t-il, de percer ce mystère (je n'ai pas eu le sentiment qu'elle y était parvenue). Elle revient sur cette relation distante, pleine d'incompréhension réciproque, avec le style qui la caractérise : beaucoup de pudeur et en même temps une franchise sans fard. Dans le genre, j'ai quand même préféré Rien ne s'oppose à la nuit, de Delphine de Vigan, qui va plus loin et m'a beaucoup plus émue. Mais c'est du Simone de Beauvoir : c'est très beau !

mercredi 14 novembre 2012

Sept Histoires qui reviennent de loin, de Jean-Christophe Ruffin

Le genre : nouvelles exotiques Mon avis : chaque nouvelle prend pour cadre une région du monde différente (Mozambique, île Maurice, France...) et possède sa propre tonalité. C'est donc un éventail de récits très variés, tous très agréables à lire pour des raisons différentes.

dimanche 11 novembre 2012

Coule la Seine, de Fred Vargas

Le genre : nouvelles policières Mon avis : Quand on aime Adamsberg et Danglard, on ne peut qu'apprécier ce court recueil de trois histoires fidèles au style et à la personnalité des héros. Personnages improbables, mystères singuliers, on est bien dans le même univers que les autres aventures de la série. Mais, peut-être à cause du format court, on oublie beaucoup plus vite ces aventures et on s'y attache moins. Le charme a à peine le temps d'opérer.

samedi 10 novembre 2012

Shantaram, de Gregory David Roberts

Le genre : roman d'aventures sur l'Inde L'histoire : le personnage principal, un Australien ancien héroïnomane qui s'est échappé de prison où il a été condamné pou vol à main armée, vient se réfugier en Inde, à Bombay. Mon avis : la vie de l'auteur a l'air très semblable à ce qu'il raconte dans ce roman, et on perçoit ici et là une envie de se faire bien voir, de se poser en héros aux nobles motivations, à l'âme trouble mais grande. A part cela, j'ai beaucoup aimé. C'est un pavé dense de près de 900 pages à l'écriture serrée, mais il est difficile de s'y ennuyer. Il paraît que cette histoire va être adaptée au cinéma ? Pas étonnant, car il y a beaucoup d'action, de rebondissements, de violence, en bref tous les ingrédients d'un roman/film d'aventures. Mais ce que j'ai le plus aimé dans ce récit, c'est le visage de l'Inde et des Indiens qu'il donne à voir. Je ne connais rien à cette culture, mais il émane du roman un profond amour et une fascination envoûtante pour ce peuple. Je ne sais pas si ce qu'il raconte est vrai, mais en tout cas, il m'a donné très envie de découvrir l'Inde un jour...

vendredi 2 novembre 2012

Claustria, de Régis Jauffret

Le genre : fiction documentaire ? L'histoire : L'auteur revient sur le fait divers qui a horrifié le monde entier, celle de ce père, en Autriche, qui a séquestré sa fille pendant 24 ans dans sa cave et lui a fait 6 enfants. Mon avis : atroce. A la limite du supportable et du lisible. Je me souviens avoir eu le même genre de réflexion après avoir vu le film de Haneke, La Pianiste : ce n'est pas une œuvre qu'on peut "aimer". C'est trop malsain, dérangeant. Pareil ici, surtout qu'il s'agit d'un fait réel. L'auteur se projette dans cette histoire, de façon morcelée, comme pour essayer de comprendre, en admettant que c'est impossible, ce qui s'est passé, pour cet homme, pour sa fille, pour sa mère qui vivait au-dessus, pour les enfants. C'est insoutenable. Immersion dans l'horreur absolue, ce récit a le mérite d'explorer ce que l'on voudrait croire impossible, irréel ; il n'est pas manichéen, il n'est pas complaisant, il n'est pas péremptoire. Simplement atroce pour qui veut regarder en face une histoire atroce.