dimanche 30 décembre 2012

Paperboy, de Pete Dexter

Le genre : roman américain de moeurs L'histoire : en Floride, dans les années 60, deux frères travaillant dans le journalisme acceptent de s'occuper d'un condamné à mort. Hillary van Wetter a tué un shérif mais reçoit le soutien d'une femme éprise de lui, que les journalistes ont décidé d'aider. Mon avis : pas aimé du tout. A aucun moment je ne suis parvenue à m'intéresser à l'histoire, aux personnages ou encore au style. Je n'ai pas vu ni même entrevu ce que l'on peut apprécier là-dedans ou à quel niveau on peut être accroché. Je suis péniblement arrivée au bout. Très déçue.

samedi 22 décembre 2012

Cinq ciels, de Ron Carlson

Le genre : roman américain sur l'amitié L'histoire : trois hommes de générations différentes et blessés chacun à leur manière se retrouvent sans se connaître en Idaho pour un travail de construction au bord d'un canyon. Mon avis : mitigé. C'est une belle histoire d'amitié entre trois hommes dont on apprend peu à peu l'histoire, au rythme de leur construction. Le tout jeune voleur, le menuisier bourré de culpabilité à cause de la mort de son frère et le vieil homme meurtri par la disparition de sa femme tissent des liens pleins de pudeur et de force. Mais les descriptions incessantes et ultra minutieuses de leur travail est abscons et pénible, et noient l'histoire.

Malaise dans la civilisation, de Sigmund Freud

Le genre : essai de psychanalyse sur la société des hommes Mon avis : passionnant. Il s'agit d'un ouvrage relativement court et assez ardu, dans lequel Freud s'interroge surtout sur la recherche du bonheur. Partant du constat que la religion est un leurre notamment parce qu'elle nie l'individualité en affirmant que le même bonheur est accessible à tous, il décortique nos tentatives pour être heureux, ainsi que ses obstacles. Il essaie de déterminer la notion même de civilisation et ses origines : le travail et l'amour. Il montre que la civilisation nécessairement réfrène à la fois notre sexualité, notamment en nous "obligeant" à la tourner vers les autres membres de la communauté, ce lien libidinal étant une condition sine qua non, et réprime également notre pulsion de mort afin d'éviter sa destruction (par le Surmoi, la conscience morale, le sentiment de culpabilité). Comme l'individu, la civilisation procède de ce combat entre les deux pulsions fondamentales : libido et mort. A lire et à relire.

vendredi 21 décembre 2012

Le Songe de Monomotapa, de Jean-Bertrand Pontalis

Le genre : réflexions personnelles et générales sur l'amitié Mon avis : pas transcendant, pas inintéressant non plus. Pontalis passe en revue, dans de courts chapitres, différents souvenirs d'amitié pour essayer d'en comprendre l'essence, sans vraiment y parvenir, mais ce n'était sans doute pas le but : amitiés d'enfance, amitiés imaginaires, amitiés fugaces, amitiés trahies, amitiés spontanées, etc. Le tout fait un livre plaisant, pour lequel on sent que l'auteur s'est fait plaisir en essayant de saisir les visages de ce phénomène humain tellement important dans la vie de chacun, mais dont on ne parle pas beaucoup et qui recèle bien des mystères et bien des beautés.

Le Laboratoire central, de Jean-Bertrand Pontalis

Le genre : recueil d'entretiens sur la pratique psychanalytique et notamment les liens avec l'écriture et la littérature. Mon avis : intéressant. Pas tous les entretiens, mais certains particulièrement. En général, le propos n'est as abstrus mais parfaitement accessible et Pontalis dit bien - et joliment - combien la psychanalyse est une pratique complexe, une expérience comparable à nulle autre, tant du côté de l'analyste que de l'analysé. Il parvient à décrire, ou à esquisser, ce qui est indescriptible. Ce ne sont donc pas les rapports entre psychanalyse et littérature que j'ai retenus de cet ouvrage, car c'est loin d'être le seul propos, ni à mon avis, pas le plus enrichissant.

samedi 15 décembre 2012

La Muraille de lave, d'Arnaldur Indridason

Le genre : roman policier islandais L'histoire : Sigurdur Oli, en l'absence du commissaire Erlendur, mène en solo une enquête à propos d'une femme assassinée, en lien avec un de ses amis de lycée. Mon avis : bof. Les adjoints d'Erlendur sont loin de le valoir. Même si ce dernier n'a rien d'un héros non plus, Sigurdur Oli n'a pas le charisme ni la sensibilité de son supérieur. Et j'ai eu du mal à accrocher sur cette enquête qui part dans plusieurs directions, qui ne m'a pas parue haletante mais parfois compliquée artificiellement, tandis que les errements du personnage principal à propos de son couple n'inspirent ni sympathie ni grand intérêt. Décevant.

Outwitting trolls, de William G. Tapply (VO)

Le genre : roman policier américain L'histoire : l'avocat Brady Coyne est amené cette fois à aider la femme d'un ancien ami qui vient d'être assassiné dans une chambre d'hôtel de Boston. Mon avis : une nouvelle aventure de Brady Coyne, la dernière publiée avant la mort de son auteur (snif) en 2009. C'est toujours plein d'humour discret, l'intrigue est simple et bien menée, et l'essentiel de la saveur réside dans ce héros attachant. Décidément, à quand la traduction en français ?

vendredi 14 décembre 2012

Mémoires d'une jeune fille rangée, de Simone de Beauvoir

Le genre : autobiographie L'histoire : Simone de Beauvoir évoque son enfance, sa famille et son milieu, jusqu'à son obtention de l'agrégation à 21 ans. Mon avis : passionnante autobiographie, comme La Force de l'âge, pour les mêmes raisons. Pour le regard sans concession, et mêlant à la fois pudeur et sincérité, que l'auteur porte sur elle-même, sa personnalité, ses choix. Pour le tableau d'une époque, d'un milieu social. Pour tout ce que l'on comprend de la naissance de la femme Simone de Beauvoir, de la manière dont elle s'est peu à peu éloignée de sa famille, des valeurs bourgeoises, pour choisir la liberté, la littérature et la philosophie. Parce qu'elle ne cherche jamais à faire d'elle quelqu'un d'exceptionnel, on perçoit toute la singularité de Simone de Beauvoir.

mardi 4 décembre 2012

Mémoire morte, de Donald Westlake

Le genre : roman noir américain L'histoire : Paul Cole, acteur, se fait tabasser pendant une tournée au point que sa mémoire s'en trouve altérée : il tente de reconstruire sa vie passée et présente avec les lambeaux de souvenirs qui lui restent chaque jour. Mon avis : c'est un roman très noir. On est immergé dans l'esprit de ce personnage perdu qui tente vainement de se reconstruire, accumulant les espoirs et les échecs, les pas en avant et les pas en arrière. J'avais beaucoup aimé Le Couperet, mais j'ai moins apprécié celui-là, sans doute parce qu'il est trop désespérant. Mais je ne me suis pas ennuyée, attendant à chaque page que ce pauvre Paul Cole retrouve une vie...

dimanche 2 décembre 2012

Drood, de Dan Simmons

Le genre : roman historique et fantastique L'histoire : en 1865, Charles Dickens, mondialement célèbre, est victime d'un accident de train lors duquel il rencontre un personnage énigmatique et terrifiant, Drood, qu'il entreprend de traquer, en y associant le narrateur, Wilkie Collins, ami et confrère. Mon avis : quel pavé ! Près de 900 pages que j'ai mis un temps fou à lire et avec un peu de mal. J'aime beaucoup Dan Simmons et les qualités inhérentes à ses meilleurs romans sont là : une documentation impressionnante, un souci du détail, un art indéniable de la narration. Mais c'est trop long. Certes, on vit avec Dickens, on apprend une foule de choses sur lui, son œuvre, l'époque. Mais c'est beaucoup trop long même pour tout l'intérêt que l'on peut reconnaître à cet ouvrage.