lundi 18 août 2014

Flic tout simplement, de Martine Monteil

Le genre : autobiographie L'histoire : Martine Monteil a été la première femme commissaire à diriger la Brigade des Stupéfiants de Paris, puis la Mondaine, puis la Crime, puis le grand Banditisme, et la première toujours à diriger la PJ. Mon avis : passionnant. Ce récit d'une carrière est l'occasion de revenir sur le métier de commissaire de police et de "flic", sur les différents services avec leurs spécificités, mais aussi sur des affaires célèbres vues de l'intérieur : Guy Georges, la mort de Lady Di, l'arrestation de Françoise Sagan et celle de Madame Claude, etc. Si le fait d'être une femme et la première à l'être dans tous les postes qu'elle a occupés est le point de départ de l'écriture de ce livre, Martine Monteil n'a de cesse de dire que cela ne change rien à la fonction, et ce n'est finalement pas ce qu'elle met en avant dans son récit. Le ton est simple, humble, direct. Passionnant pour qui veut vivre quelques décennies de la police de Paris.

Flic un jour flic toujours, de Christophe Gavat

Le genre : récit autobiographique L'histoire : Christophe Gavat, ex-commissaire de police aujourd'hui en disponibilité et en examen, revient à la fois sur son amertume face à la justice qui l'accuse, et sur ses 25 années de métier. Mon avis: très intéressant. L'auteur donne l'impression de se parler à lui-même, et d'être en effet pris entre un métier qui l'a passionné, et la profonde douleur de se sentir trahi. Il analyse ses sentiments et raconte notamment différentes histoires vécues : son expérience la plus récente en mission dans la jungle en Guyane à la poursuite des orpailleurs ; un vol à main armée ; un policier qui tue sa femme devant sa femme ; l'amitié joyeuse avec ses collègues de la financière ; le coup de folie d'une vieille dame fan de Claude François, etc. Très humain, très personnel, et très intéressant.

Mes Conversations avec les tueurs, de Stéphane Bourgoin

Le genre : série de récits de rencontres avec des tueurs en série américains Mon avis : Une grande partie de ce que raconte l'auteur est dit dans le premier mot du titre : "mes". A l'image des très mauvaises photos (en noir et blanc) qui émaillent le livre : surtout des photos souvenirs de l'auteur devant telle ou telle prison ou à côté de tel ou tel tueur, et des photos de scènes de crimes floues et indistinctes. Le ton, au présent quand est raconté le parcours du tueur, fait penser à Détective. Il y a donc quelque chose de très racoleur. Il n'en reste pas moins qu'à ma connaissance, Stéphane Bourgoin est la seule personne à avoir effectivement rencontré tous ces tueurs hors-normes : si l'on peut légitimement penser à une fascination morbide, je crois qu'il y a aussi quelque chose de très humain à rappeler que ces monstres existent. C'est trop facile, voire même peut-être dangereux, de se dire qu'ils sont une "race" à part.

L'Expertise criminelle, de Michèle Agrapart

Le genre : essai sur le travail du psychologue dans le cadre des affaires criminelles Mon avis : clair et très intéressant. Cet ouvrage explique les différentes facettes du travail du psychologue dans le cadre des affaires criminelles en France. Très loin des images véhiculées par les séries américaines, le travail du psychologue en France est essentiellement centré sur ce travail d'expertise, nécessaire pendant le procès. Travail difficile, effectué en parallèle de celui du psychiatre, voire d'autres psychologues. L'auteur explique ainsi un métier méconnu, et répertorie aussi, au regard de son expérience, les principaux cas de criminels, en étayant son propos de cas réels. Instructif.

Cadres noirs, de Pierre Lemaître

Le genre : roman de moeurs L'histoire : le narrateur, ancien DRH, est au chômage depuis 4 ans et fait des petits boulots minables jusqu'au jour où il est enfin retenu pour une offre d'emploi qui correspond à son métier. Sauf que l'épreuve qu'il doit passer pour obtenir le poste est une simulation de prise d'otages. Mon avis : excellentissime ! Si le récit fait bien sûr penser au Couperet de Donald Westlake, également très bon, on n'est pas dans la redite. Les raisons d'aimer ce livre sont multiples. Le style d'abord : il est percutant, il est poignant, mais sait aussi être plein d'humour. L'histoire : très, très bien menée de bout en bout, avec des rebondissements inattendus (ce livre est classé dans les polars, mais pas selon moi). Pour le propos enfin : car ce récit fait réfléchir sur le monde du travail et de l'argent dans lequel nous vivons, sur nos valeurs, sur ce qui nous motive. Véritablement excellent à tous points de vue.

La Vie est ailleurs, de Milan Kundera

Le genre : roman tchèque sur la famille, l'amour, l'art, l'histoire tchèque L'histoire : Jaromil est l'enfant unique d'une mère très envahissante. Dans un pays en train de se transformer politiquement, il cherche à grandir, à devenir adulte et poète. Mon avis : ce roman a été pendant longtemps, il y a de cela un paquet d'années, parmi mes livres de chevet. C'est donc par curiosité que j'ai souhaité le relire. Et j'ai été déçue. Je me suis même ennuyée, ai été agacée au fil des pages, tant par le style que par les personnages. Il paraît que derrière ce que l'auteur raconte, il y a un autre discours. Il faut croire que je suis restée à la surface.

vendredi 8 août 2014

La Vérité sur l'affaire Harry Quebert, de Joël Dicker

Le genre : roman sur l'écriture et l'amour. L'histoire : Marcus Goldman, jeune Américain, a écrit un premier roman qui a connu un immense succès mais l'inspiration lui manque cruellement pour son second livre. Il trouve refuge chez son ancien mentor, Harry Quebert, lui aussi auteur d'un roman à succès, chez qui on retrouve bientôt les restes d'une jeune fille disparue quelque trente ans plus tôt. Mon avis : très mitigé. Si j'ai lu en trois jours ce pavé et que je ne me suis pas ennuyée, il n'en reste pas moins que j'ai été très déçue par rapport aux éloges dithyrambiques dont ce livre fait l'objet. Oui, c'est bien ficelé, plein de péripéties, et également plaisamment humoristique. Mais quelle accumulation de clichés de bout en bout ! En termes de style tout autant que de réflexions sur l'écriture, comme pour le thème de l'amour, c'est d'une platitude totale.