lundi 27 février 2012

Le Jour où Lacan m'a adopté, de Gérard Haddad


Le genre : autobiographie d'un psychanalyste

L'histoire : l'auteur, juif tunisien, devient ingénieur agronome, avant de rencontrer Lacan et d'entamer avec lui une analyse.

Mon avis : passionnant. Si le trajet atypique de cet homme est très intéressant, ce qu'il l'est surtout c'est l'immense amour qu'il éprouva pour son analyste. Son témoignage sur le transfert est fascinant et l'évocation de Lacan est très attachante. Ce récit est un vibrant plaidoyer pour la psychanalyse et pour Lacan. Ce n'est pas si fréquent je crois de lire le témoignage d'un praticien sur sa propre analyse et sur ce lien tellement particulier qui lie les deux personnes nécessaires à l'analyse. On perçoit aussi plus ou moins implicitement quelles peuvent être les dérives d'un tel lien. Pour tous ceux que la pratique quotidienne de l'analyse intéresse !

vendredi 24 février 2012

Le Sillage de l'oubli, de Bruce Machart


Le genre : roman américain sur une famille paysanne du fin fond du Texas à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.

L'histoire : Vaclav Skala, Texan d'originaire tchèque, perd sa femme aimée lorsqu'elle met au monde leur quatrième fils, Karel. Il élèvera ses enfants avec une grande dureté, surtout le dernier.

Mon avis : dur et beau. La narration est intéressante car trois époques se croisent et sont racontées alternativement : celle de l'enfance de Karel, son adolescence, et l'époque où il est adulte. De manière assez similaire à Annie Proulx, on est plongé dans un monde rural âpre et brutal et pourtant imprégné de poésie. Dans ce monde très masculin où l'instinct domine, comme la survie, le travail de la terre, on trouve aussi des âmes blessées et tendres. Tant au niveau de l'écriture, que de la narration et des personnages, un beau roman.

vendredi 17 février 2012

The Last resort, d'Alison Lurie (VO)


Le genre : roman américain sur la femme et l'amour

L'histoire : un couple vient faire un séjour à Key West, station balnéaire réputée de Floride. Lui est un écrivain sur la nature réputé et vieillissant qui prévoit de se suicider car atteint d'un cancer incurable. Elle est plus jeune, dévouée depuis toujours à son mari. Su place vit une communauté d'habitants : une vieille dessinatrice, une hôtelière homosexuelle, un beau jeune homme gay.

Mon avis : excellent. Si j'y ai vu moins d'humour que dans Foreign Affairs, il y a là encore énormément de sensibilité et des portraits pleins de profondeur et de justesse de personnages qu'on ne rencontre pas souvent en littérature ou bien alors sous forme de caricature, me semble-t-il. L'amour en littérature concerne les jeunes gens : ici encore, comme dans Foreign Affairs, l'amour, les amours, concernent des tranches d'âges de gens qui ont déjà une vie. Leurs histoires n'en sont pas moins charmantes et émouvantes. Au contraire ! Je vais en lire encore d'autres de cette auteure, et en anglais toujours !

dimanche 12 février 2012

Le Cas Sneijder, de Jean-Paul Dubois


Le genre : roman français sur l'amour, la famille, ...

L'histoire : Paul Sneijder a été victime d'un accident d'ascenseur dont personne n'a survécu, sauf lui, même pas sa propre fille. Il en vient à reconsidérer son mode de vie et son entourage.

Mon avis : savoureux. C'est de l'excellent Dubois, cruel, cynique et juste. On partage la douleur et l'errance du personnage, sans pathos et non sans humour. Je n'avais pas été autant enthousiasmée par un de ses romans depuis longtemps. L'histoire est une fois de plus singulière et pleine de familiarité, et l'on s'attache terriblement au héros solitaire que l'auteur nous dépeint.

dimanche 5 février 2012

La Juive, de Colette Mainguy


Le genre : autobiographie

L'histoire : Colette Mainguy est journaliste au Nouvel Observateur. Elle retrace dans cet ouvrage son enfance et sa personnalité, qu'elle a redécouverts en analyse.

Mon avis : Ponctuée des interventions de son psychanalyste, le récit de Colette Mainguy est notamment marqué par le fait que depuis l'âge de 12 ans, elle se croyait Juive. Elle explique les liens difficiles avec les membres de sa famille nombreuse, la destruction d'elle-même qu'ont engendrée leurs rapports. On y voit aussi le déroulement d'une analyse. C'est le témoignage de quelqu'un qui a souffert de nombreux traumatismes et s'y est confronté.

Le Ciel sur la tête, de Nan Aurousseau


Le genre : roman français sur la vie en prison

L'histoire : une mutinerie chez les jeunes détenus éclate dans une prison. Ils sont envoyés au quartier disciplinaire. Chacun réagit différemment.

Mon avis : succession de portraits à l'intérieur d'une prison, des détenus au directeur en passant par un garde et un éducateur, ce récit poignant raconte le quotidien de ce qui se passe derrière les murs. Je n'ai pas trouvé cela aussi puissant que Bleu de chauffe, l'écriture me semblant s'être un peu affadie. Il ne s'agit pas d'un plaidoyer : ce livre a la force d'un documentaire bien fait qui ne donne pas de leçons mais montre du doigt ce que l'on cache habituellement.

mercredi 1 février 2012

Bienvenue au club, de Jonathan Coe


Le genre : roman anglais sur les années 70

L'histoire : Birmingham, dans les années 70, au travers d'une bande d'adolescents d'un lycée huppé, et de leurs familles.

Mon avis : bof. Les romans de Coe me semblent très inégaux. Celui-là, dans sa volonté de brosser un tableau des années 70, me paraît trop foisonnant, avec trop de personnages, trop de narrations différentes, trop de thèmes. Je ne suis pas sûre d'avoir touché du doigt l'ambiance de ces années-là : certes, il est question de l'apparition du punk et des vagues de grèves et des revendications sociales, de l'IRA, mais pas de façon approfondie. Les histoires personnelles prennent finalement le pas, et elles ne sont pas franchement passionnantes. Bref : bof.