dimanche 28 février 2010

L'Elu, de Chaïm Potok


Le genre : roman américain se situant dans le milieu juif new-yorkais, entre la fin de la seconde guerre mondiale et la création d'Israël. Sur la judaïté, l'amitié, l'éducation.

L'histoire : le narrateur est un garçon juif de 15 ans qui se lie d'amitié avec celui qui manque de le tuer lors d'un match de base-ball et qui appartient à une autre communauté juive.

Mon avis : passionnant. Et ce pour plusieurs raisons : il s'agit d'une très belle histoire d'amitié entre deux garçons, mais ce roman aussi a une valeur historique importante. En effet, on voit se dérouler la fin de la guerre depuis les Etats-Unis, avec le regard de la communauté juive, avec toutes ses répercussions : quand on a "l'habitude" de connaître cette période du côté européen, on apprend beaucoup de choses. Et l'on apprend aussi énormément sur le judaïsme, ses différents courants, . A cet égard, le livre est peut-être un peu trop dense pour le profane en matière de réflexions religieuses sur le Talmud notamment. J'ai dévoré !

vendredi 26 février 2010

Sans feu ni lieu, de Fred Vargas


Le genre : polar français

L'histoire : un jeune homme un peu simplet accusé de meurtre vient trouver refuge auprès de Marthe, et Kehlweiler et "les trois évangélistes" enquêtent pour l'innocenter.

Mon avis : je parlais l'autre jour des polars "juste efficaces", et celui-ci est à ranger dans une autre catégorie, puisque les personnages vous accompagnent et qu'il y règne toujours une ambiance faite d'humour et d'étrangeté, voire de poésie. Même si celui-ci n'est pas le meilleur, ne serait-ce que parce qu'il manque le génial et original Adamsberg pour mener l'enquête, on est dans du polar intelligent, subtil et puissamment agréable.

lundi 22 février 2010

La Chambre écarlate, de Nicci French


Le genre : polar anglais

L'histoire : une psy est appelée à collaborer avec la police pour confondre un présumé assassin qui l'avait déjà attaquée.

Mon avis : efficace. Dans le vaste genre du polar, on trouve absolument de tout aujourd'hui. Du poétique, du métaphysique, du gore, du drôle, de l'historique, etc. Et puis du simplement polar. Celui-là, je crois bien que je l'avais déjà lu, mais je l'avais oublié, comme cela arrive souvent pour les polars de ce style là justement. On passe un bon moment de lecture facile et prenante, et on n'en garde rien. C'est bien ficelé, surprenant comme il faut, avec des personnages faciles à cerner sans être simplistes... Le seul véritable détail que je retiendrai ici c'est que l'héroïne n'arrête pas de boire !

vendredi 19 février 2010

Le Père des mensonges, de Brian Evenson


Le genre : roman américain proche du policier.

L'histoire : De nos jours, au sein de la communauté sanguiste, une congrégation chrétienne très conservatrice. Le personnage principal est le doyen de cette communauté, mais en réalité un tueur, protégé par sa hiérarchie afin de préserver sa réputation.

Mon avis : dérangeant et intéressant. Si l'intrigue ni le message de l'auteur ne brillent par leur originalité, ce roman se distingue par le style narratif : on est en effet immergé dans la pensée, les hallucinations et la psyché froide du personnage. D'où un sentiment de malaise, qui fait paradoxalement tout l'intérêt de ce livre ! L'auteur dénonce très manifestement l'hypocrisie d'une société qui se veut trop bien pensante, au point d'en devenir criminelle, mais là ne réside pas à mon avis la force de ce livre. C'est plutôt dans le personnage monstrueux qu'il nous donne à vivre de plus en plus de l'intérieur au fur et à mesure du récit, avec ses fantasmes et ses déformations de la réalité. Âmes sensibles s'abstenir !

samedi 13 février 2010

Kirinyaga, de Mike Resnick


Le genre : roman américain de science-fiction, sur l'Afrique.

L'histoire : en 2123, le narrateur, un vieil africain d'une ancienne tribu, part retrouver ses valeurs ancestrales non polluées par l'Européen sur une planète où il exerce le rôle de sorcier et de gardien des traditions auprès de sa communauté.

Mon avis : un peu répétitif, mais intéressant. Dans ce roman de science-fiction, très peu de vaisseaux spatiaux et de technologies époustouflantes. Il se passe dans le future, mais conte l'histoire du rejet du développement et du "progrès". Le narrateur défend des valeurs fondées sur la tradition, la coutume, comme garants de la stabilité et du bonheur, ce qui n'est pas possible. Dans le style, j'ai pensé à Ravage de Barjavel ; mais si l'idéologie manifeste dans ce roman d'anticipation m'a franchement dérangée, ici, tout en défendant le même type de valeurs, il m'a semblé qu'il y avait davantage à réfléchir, et beaucoup même.

vendredi 12 février 2010

Le Passage de la nuit, de Haruki Murakami


Le genre : roman japonais, poétique, sur la solitude, les rencontres, la nuit à Tokyo.

L'histoire : le roman se déroule sur une nuit, marquée au début par la rencontre dans un bar entre une jeune fille qui lit un livre et un jeune étudiant venu dans le quartier pour jouer du trombone avec son groupe. En parallèle on suit Eri, la soeur de la jeune fille, qui dort tout le temps, avec l'oeil d'une caméra.

Mon avis : agréable. Ce roman énigmatique, à l'atmosphère nocturne et étrange, voit se croiser des personnages très différents, le temps d'une nuit. Il règne comme d'habitude chez Murakami une douceur et une tristesse, même si la fin laisse planer une impression positive. Les individus sont attachants, et se laissent découvrir par petites touches, tandis que les "seconds rôles" (mais le roman emprunte beaucoup à l'écriture scénaristique) sont hauts en couleur mais sans outrance : la prostituée malmenée, l'ex-catcheuse au grand coeur, le gang des proxénètes chinois... Subtil et doucereux.

La Méthode Coué, de Hervé Guillemain


Essai historique tout à fait sérieux sur une méthode thérapeutique, l'ouvrage part de ce constat paradoxal de la renommée d'Emile Coué et de la connotation dérisoire de sa pratique qui consiste en l'autosuggestion. On y apprend grâce à un travail de documentation extrêmement précis mais accessible à tous, le succès premier de ce pharmacien de Nancy, dont la théorie s'est exportée rapidement notamment aux Etats-Unis. Si en France elle a connu son heure de gloire aux lendemains de la Première Guerre Mondiale, qui y a puisé son besoin d'optimisme et de foi en la nature humaine, elle a rapidement été discréditée par la tradition cartésienne de l'hexagone. De l'autre côté de l'Atlantique, et auprès des femmes en particulier, la méthode Coué a néanmoins connu un succès durable.
L'ouvrage a le mérite de dresser une histoire méconnue et de réhabiliter une méthode dont on ne peut nier qu'elle a, même si effectivement en France, elle n'a pas l'aura scientifique pour être reconnue, une importance incontestable et qui a droit de cité auprès des autres thérapies.

mardi 2 février 2010

Les Cochons au paradis, de Barbara Kingsolver


Le genre : roman contemporain sur l'Amérique et l'identité indienne, la famille et l'amour.

L'histoire : ce roman est la suite de L'Arbre aux haricots. Trois ans après, l'héroïne et sa fille sont contraintes de fuir pour échapper à une avocate qui menace d'arracher Turtle à sa mère adoptive pour la rendre à la tribu cherokee.

Mon avis : toujours réjouissant. Si ce deuxième volet est peut-être plus triste que le premier et qu'il n'a bien sûr pas le charme de la nouveauté, il reste délicieux à lire, émouvant et drôle. On plonge davantage dans la culture indienne que dans le premier, et l'intérêt "historique" s'en trouve renforcé. Dommage qu'il n'y ait pas encore de suite !