dimanche 29 novembre 2009

Le Mur invisible, de Marlen Haushofer


Le genre : roman allemand semi-fantastique sur la nature.

L'histoire : une femme se retrouve brutalement isolée dans un chalet en montagne, seule avec quelques animaux, tandis qu'un mur invisible la sépare du reste du monde où la vie s'est arrêtée.

Mon avis : troublant. De bout en bout, pour plein de raisons, ce roman est énigmatique. Il est à la fois fantastique, et en même temps très réaliste à cause de l'omniprésence de la nature et des détails concernant l'organisation de la vie de cette femme pour survivre. Il ne verse pas dans la psychologie ou le lyrisme, comme pourrait le laisser imaginer la solitude de cette femme qui raconte son aventure. Il ne s'y passe pas grand-chose, et pourtant, un suspense étrange parcourt toute l'histoire. C'est un roman qui vous accompagne longtemps après sa lecture pour ce climat tout à fait original qui y règne.

mardi 24 novembre 2009

Tsubaki, d'Aki Shimazaki


Le genre : roman se situant au Japon (premier volet d'une pentalogie intitulée "Le poids des secrets"), sur la famille, après Hiroshima.

L'histoire : une femme accompagnée de son fils découvre par la lettre qu'elle lui a adressée, la véritable vie de sa mère, survivante de la bombe atomique, juste après la mort de celle-ci.

Mon avis : pas mal. Un peu comme chez Murakami, on est dans la sobriété, la pudeur et la sincérité. Je suis restée sur ma faim en ce qui concerne l'aspect historique, qui est peu décrit même s'il est évoqué en toile de fond, ainsi qu'en ce qui concerne la mentalité japonaise. Est-ce parce que l'auteure, d'origine japonaise, se serait occidentalisée elle aussi, en vivant au Québec (et en écrivant apparemment en français) ? L'histoire n'est pas hyper originale, ni franchement bouleversante... M'enfin, j'ai quand même envie de lire la suite !

Seul dans le noir, de Paul Auster


Le genre : roman américain sur l'amour, la famille et l'imagination.

L'histoire : un vieux critique littéraire insomniaque vit dans sa maison avec sa fille et sa petite-fille, unis tous trois par la perte de l'être qu'ils aimaient. Il passe ses nuits à imaginer des histoires.

Mon avis : pas emballée. J'ai lu pas mal de romans de Paul Auster, qui m'ont parfois enthousiasmée (M. Vertigo, par exemple) et parfois laissé seulement un souvenir très tiède. Celui-ci appartiendra à la deuxième catégorie. La première partie du roman avec le rêve d'une Amérique en guerre civile où le personnage sorti de l'imagination du narrateur doit tuer son créateur était une idée prometteuse, qui finalement est balayée en deux lignes ; et lui succède l'autobiographie du grand-père, soumis aux questions de sa petite-fille. Déception ! Je n'ai pas vu le fil directeur de ce roman, qui sans être déplaisant, loin de là, n'en reste pas moins sans envergure.

L'Elégance du hérisson, de Muriel Barbery


Le genre : roman français sur la différence.

L'histoire : celle d'une concierge d'une très grande érudition à l'insu de tous et d'une gamine précoce isolée dans sa famille bourgeoise.

Mon avis : mitigé. Disons que j'ai été séduite par la forme du roman, les deux monologues parallèles de ces deux femmes, ainsi que leurs personnalités, mais que j'ai trouvé l'idée mal exploitée : trop de bavardages, trop d'excès, trop d'explicites. J'aurais été plus émue si le roman avait été plus subtil, presque moins brouillon oserais-je dire ! Bref : dommage.

La Petite fille de M. Linh, de Philippe Claudel


Le genre : roman lyrique et sobre.

L'histoire : le vieux M. Linh s'est enfui de son pays avec la seule survivante de sa famille, sa petite-fille, un nouveau-né. Il se retrouve dans un camp de réfugiés et lors de ses promenades quotidiennes, il se lie d'amitié avec un homme qui lui parle dans une langue qu'il ne comprend pas.

Mon avis : poignant. Tout en délicatesse et sobriété (c'est sans doute ainsi que je qualifierais l'écriture de Philippe Claudel en général), cette histoire est simple, triste et profondément émouvante. Les deux personnages principaux, ces deux hommes tout à fait étrangers l'un à l'autre qui se lient d'une véritable amitié, ainsi que l'attachement puéril, qui pourrait être ridicule mais ne l'est jamais, du personnage principal pour sa petite fille, sont parfaitement bouleversants.

dimanche 22 novembre 2009

Les Amants du Spoutnik, de Haruki Murakami


Le genre : roman japonais contemporain, semi-fantastique.

L'histoire : le narrateur est un jeune homme amoureux d'une jeune femme qui rêve de devenir écrivain et qui tombe amoureuse d'une autre femme.

Mon avis : mitigé. Curieusement, j'ai le sentiment d'avoir moins aimé que le précédent que j'ai lu de cet auteur, et pourtant, les personnages et les lieux continuent à m'accompagner davantage... L'irruption du fantastique est paraît-il une marque de fabrique de Murakami (même s'il était absent de A l'ouest du soleil), et c'est a priori quelque chose qui m'intéresse, mais là, j'ai trouvé cela artificiel, voire sans intérêt. Mais la douceur de l'écriture et des personnages continue à être un aspect qui me charme.

jeudi 19 novembre 2009

L'Ange des ténèbres, de Caleb Carr


Le genre : thriller américain

L'histoire : à la fin du XIXe s., à New-York, un groupe d'amis se met à la poursuite d'une femme qui enlève et assassine des enfants. (Ce roman est la suite de L'Aliéniste)

Mon avis : remarquable ! C'est un pavé, dont on regrette pourtant qu'il se termine. Ici, pas trop de morbide, mais une intrigue menée sans temps mort, sur fond d'ambiance XIXe qui ajoute au charme de l'ensemble. Le psychologue, le jeune garçon des rues, le grand Noir silencieux, l'énergique femme détective, le duo de frères policiers chamailleurs et avant-gardistes, etc... Sans doute les personnages sont-ils une des raisons principales d'aimer ce livre et d'y voir une originalité dans un genre où la production ne manque pas.

mardi 17 novembre 2009

La Sorcière, de Marie Ndiaye


Le genre : roman français à la fois réaliste et fantastique.

L'histoire : une femme mère de famille, la narratrice, est une sorcière médiocre qui parvient tout juste à visualiser des scènes, en versant quelques larmes de sang. Ses filles tout juste initiées se révèlent en revanche très douées et s'éloignent d'elle.

Mon avis : sans intérêt. Le sujet me plaisait, surtout l'imbrication d'un élément fantastique dans un quotidien banal, mais j'ai trouvé le récit décousu pour ne pas dire carrément mal ficelé. La narratrice se met à faire une fixation qui tient les trois quarts du roman sur ses parents ; un des personnages du jour au lendemain est passé de la voisine envahissante à une riche directrice d'école privée ; on ne perçoit à aucun moment la personnalité des jeunes sorcières, ni celle du mari qui quitte sa famille. Bref, il me semble que le récit sur une bonne idée de départ ne tient pas son sujet de fond et part dans des tas de directions, ce qui rend l'ensemble sans consistance.

lundi 16 novembre 2009

Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil, de Haruki Murakami


Le genre : roman japonais contemporain, sur les sentiments amoureux tout au long de la vie.

L'intrigue : écrit à la première personne, ce roman retrace l'existence d'Hajime et de ses amours, de l'âge de 12 ans à 40 ans, en forme de boucle, puisque son premier amour revient dans sa vie au bout de nombreuses années.

Mon avis : sans avoir été littéralement passionnée, j'ai beaucoup aimé ce roman tendre et poétique, à la fois pudique et sans tabou. Mes premières impressions ont été qu'il était écrit par une femme (ce qui n'est pas le cas) et que l'écriture ne me semblait pas très japonaise (ce qui ne veut rien dire). C'est un roman à la fois triste et doux. Une chose est sûre : je vais en lire d'autres de cet auteur.

dimanche 15 novembre 2009

Quelques lectures ratées...

Lectures entamées et inachevées... parce que ce n'était pas le bon moment, parce que cela ne m'intéressait pas, parce que ces bouquins sont nuls !! (La dernière option me semble la moins probable). Peu importe... Brèves de mémoire :
- Les Corrections, de J. Franzen : roman américain sur une famille, ses mensonges, ses hypocrisies, ses dettes, ses intimités... Je n'ai pas dépassé les 30 pages.

- Le Seigneur de Bombay, de Vikram Chandra : un pavé impressionnant sur un flic de Bombay. J'avais envie de m'immerger dans l'atmosphère de la ville indienne, mais je n'ai pas dépassé les 80 pages. Snif. Dans le genre, Le Chant de Kali, de Dan Simmons, qui n'est pas son meilleur thriller, avait le mérite de faire plonger dans une culture à laquelle je ne connais rien personnellement, même si ce n'était pas très réaliste.

- Le Code Altman, de Robert Ludlum : ce qui se passe là est très étrange, car j'en suis à la moitié, de ce polar politique sans doute assez commun qui se passe en Chine, mais je serais bien incapable de dire ce qui s'y passe ! Je le lis d'un oeil, sans parvenir à me concentrer, sans m'y intéresser, sans vraiment chercher à comprendre...

Y'a des périodes comme ça...

mercredi 11 novembre 2009

La Chambre des curiosités, de Douglas Preston et Lincoln Child


Le genre : roman policier et un peu fantastique, américain, à l'ambiance très XIXe s. bien qu'il se passe à New York au XXe s.

L'histoire : on découvre un charnier lors de la construction d'un immeuble à New-York. Ces meurtres remontant au XIXe s. font l'objet d'une enquête menée par une archéologue, un étrange inspecteur du FBI et un journaliste.

Mon avis : très bien. Sans tenir du chef d'oeuvre impérissable, ce polar tient en haleine tout au long des 800 pages. Ce qui m'a particulièrement séduite, c'est l'ambiance du XIXe s., puisque l'enquête s'intéresse à cette période. J'ai pensé à L'Aliéniste de Caleb Carr, que j'avais beaucoup aimé également, même si je ne me souviens plus très bien de l'intrigue.

samedi 7 novembre 2009

Soie, d'Alessandro Baricco


Le genre : court roman poétique, de voyage et d'amour

L'histoire : au XIXe s., dans un petit village de France spécialisé dans la culture des vers à soie, un homme est envoyé au Japon pour ramener des larves d'exception. Il effectuera quatre voyages, qui le marqueront à chaque fois un peu plus, à cause de la présence énigmatique d'une femme.

Mon avis : Déçu. Ce roman se veut poétique, pour son histoire brumeuse, son personnage central à la personnalité évanescente, pour son exotisme impressionniste, mais cela m'a laissée de marbre. Je n'ai pas vu l'intérêt de cette histoire, je n'ai pas été émue. Tant pis.

vendredi 6 novembre 2009

A moi pour toujours, de Laura Kasischke


Le genre : roman américain, féminin, psychologique et sexuel.

L'histoire : une prof d'université, plutôt jolie et heureuse dans sa vie malgré le départ de son fils, se prend la tête sur son pouvoir de séduction à partir du moment où elle reçoit des billets doux anonymes qui l'émoustillent plus que de raison.

Mon avis : c'est assez semblable à un long épisode de "Sex and the city", centré sur un seul personnage féminin, et surtout, sans le moindre humour. Bref, je suis allée au bout, histoire de, mais franchement, voilà un livre à ne conseiller éventuellement qu'à ceux qui veulent quelques scènes érotiques, elles-mêmes sans grande originalité. C'est psychologisant et terne, à la limite du prétentieux. Beurk.

mardi 3 novembre 2009

L'Evangile du serpent, de Pierre Bordage


Le genre : roman français d'anticipation, un peu policier, à prétention mystique.

L'histoire : 4 personnages, 4 évangélistes des temps modernes, voient leur destin se rapprocher de celui d'un nouveau Christ, un amazonien ayant grandi dans l'Aubrac, faiseur de miracles, de disciples et d'ennemis impitoyables.

Mon avis : l'idée était alléchante ! Un Nouveau Testament en version moderne ! Malheureusement, rien n'y est à la hauteur : pas de souffle épique, pas de réel mysticisme, et une philosophie totalement plate et convenue sur les méfaits de la société de consommation. Cela se lit néanmoins sans déplaisir, comme un polar, ou un roman d'aventures moderne, qui n'a que l'immense défaut de sa prétention.

lundi 2 novembre 2009

Horace, de Corneille


Eh ouais, un classique, un vrai, pire que Zola... Mais celui-là, je le connais et l'aime depuis bien longtemps. Pas la fin, ambigue et trop politique, mais la grande querelle entre les Horace et les Curiace ! entre l'extraordinaire Camille et son faux héros de frère ! entre l'intransigeante Camille et son trop doux fiancé !
- Albe vous a choisi, je ne vous connais plus.
- Je vous connais encore et c'est ce qui me tue.

Il y a peu de vers d'une force pareille, non ?
J'aime la complexité des sentiments de cette pièce, où les personnages principaux ne sont ni tout blancs ni tout noirs, ni totalement condamnables, ni totalement appréciables, où les dilemmes sont profondément et intensément humains. Et la langue !! D'une simplicité et d'une puissance magistrales...
Allez, je me tais, j'en parle trop mal.

dimanche 1 novembre 2009

Wilt, ou Comment se sortir d'une poupée gonflable et de beaucoup d'autres ennuis encore, de Tom Sharpe


Le genre : roman anglais loufoque

L'histoire : un prof de culture générale anglais, passif et empêtré dans sa vie professionnelle comme dans sa vie de couple, voit sa vie transformée lors de sa mise en accusation pour le meurtre de sa femme, après avoir coulé dans le béton une poupée gonflable.

Mon avis : Jusqu'à son arrestation, l'histoire de Wilt ne m'a pas vraiment amusée, mais le retournement de situation à partir de ce moment a rendu la lecture franchement rigolote. Si le couple Wilt apparaissait jusque-là tordu, tout à coup ce sont les autres, américains branchés, policiers et collègues du monde enseignant, qui se mettent à devenir franchement timbrés. C'est de l'humour anglais, grotesque, parfois douteux, mais sans prétention, et assez délectable. Si ça ne casse pas les briques, ça occasionne quand même un moment fort agréable !