lundi 29 avril 2013

Extrêmement fort et incroyablement près, de Jonathan Safran Foer

Le genre : roman américain sur l'enfance, la famille, le 11/09/2011. L'histoire : Oskar, 9 ans, est un enfant génial, à la fois plein d'imaginaire et de douleurs. Son père est mort dans les attentats du World Trade Center. Oskar part à la recherche d'une clé lui ayant appartenu et qu'il a retrouvée par hasard. Mon avis : Un roman formidable. Parce que c'est profondément émouvant : le personnage d'Oskar dont l'on suit l'extraordinaire parcours pour surmonter le deuil de son père est bouleversant, sans qu'à aucun moment le roman ne verse dans le mélo. Et puis il y a toutes ces petites touches originales : les photos, les fautes, les choix typographiques. Le mélange d'humour, de fantasque et de tragique est savamment dosé. J'ai pleuré comme une madeleine.

Montaigne, de Stefan Zweig

Le genre : biographie Mon avis : Emouvant, car c'est un des derniers textes écrits par Zweig depuis le Brésil où il s'est réfugié avec sa femme, peu avant de se suicider avec elle, et qu'il y fait un parallèle entre l'époque de Montaigne et la sienne. Il montre, en laissant poindre le désespoir qui l'habite, combien aux promesses générées par de fulgurants progrès a succédé un âge noir où le mal triomphe. C'est aussi un texte intéressant pour l'aspect biographique, qui occupe la suite et l'essentiel de ce court ouvrage. Il dépeint l'homme qu'a été Montaigne, au travers de sa vie de reclus puis de voyageur et de maire, avec ses ambiguïtés (comme son goût pour la noblesse acquise par son père et son amour des hommes et des choses simples), et ses écrits bien sûr. Une seule chose m'a étonnée : Zweig n'évoque pas du tout l'amitié avec La Boétie. Cela n'en reste pas moins, ici encore, un ouvrage merveilleusement éclairant.

mardi 23 avril 2013

Impurs, de David Vann

Le genre : roman américain sur les liens familiaux L'histoire : Galen, qui a une vingtaine d'années, vit seul depuis toujours avec sa mère dans une veille maison de la campagne californienne. Leurs seuls sorties sont pour aller voir la riche grand-mère, souffrant de la maladie d'Alzheimer et vivant en maison de retraite, et pour la tante et sa troublante fille de 17 ans. Mon avis : très glauque. On assiste à la déréliction d'un jeune homme dans un climat familial malsain, à ses tentatives pour y trouver une forme de bonheur ou de plaisir, tandis que sa sexualité, frustrée, s'échauffe de la proximité de sa cousine. Comme à chaque fois chez David Vann, mais de plus en plus me semble-t-il, il n'y a aucun espoir dans le désespoir. Sa vision de l'humanité, en tout cas celle qu'il décrit est condamnée, et on le sait dès le début de chaque histoire.

Le Bonhomme de neige, de Jo Nesbo

Le genre : polar norvégien L'histoire : Harry Hole est confronté à d'étranges disparitions de femmes, avec un bonhomme de neige qui apparaît à chaque fois. Mon avis : bof. C'est long, complexe, et certaines péripéties sont sans surprise. Si le personnage de Harry Hole, avec ses problèmes d'alcool et ses ses problèmes sentimentaux, ne manque pas d'épaisseur ou d'intérêt, il ne suffit pas à conférer à ce roman une saveur qui le classerait selon moi dans les meilleurs polars.

mardi 16 avril 2013

Tuer le père, d'Amélie Nothomb

Le genre : roman sur la filiation, la famille. L'histoire : dans le Nevada, le jeune Joe, passionné de magie, est mis à la porte de chez sa mère et trouve refuge chez un grand magicien qui accepte de le former et de l'accueillir avec sa femme. Mon avis : Décidément, les romans d'Amélie Nothomb font bien pâle figure à côté de ses récits d'inspiration autobiographique. Ici, j'ai trouvé l'histoire peu crédible, les personnages surfaits, l'idée de fond à peine explorée(le lien entre le père et le fils). Cela apparaît très superficiel, surtout après avoir goûté à l'intelligence et à la profondeur de Biographie de la faim...

Zombi, de Joyce Carol Oates

Le genre : roman américain sur la personnalité d'un meurtrier L'histoire : le narrateur est un homme de trente ans, issu d'une famille bourgeoise, meurtrier en série. Mon avis : c'est moins ignoble que ne l'annonce la quatrième de couverture (record détenu pour moi à ce jour par Psycho de Bret Easton Ellis et Claustria de Régis Jauffret) mais c'est thrash. Car le récit est écrit à la première personne, dans un style singulier qui donne l'impression que le personnage est à la fois simple d'esprit, monstrueux et retors. Dans le genre portrait de l'intérieur d'un serial killer, ce n'est pas ce que j'ai lu de plus intéressant.

lundi 15 avril 2013

Biographie de la faim, d'Amélie Nothomb

Le genre : autobiographie L'histoire : Amélie Nothomb revient, avec pour fil directeur la question de la faim, sur ses années d'enfance au Japon, puis en Chine, à New-York et au Bengladesh. Mon avis : très beau. Encore un ouvrage que j'avais déjà lu mais que j'ai relu avec peut-être plus de plaisir encore. Ici, le ton d'Amélie Nothomb est un peu différent : plus dense, plus recherché. Moins léger. Certaines pages sont tout bonnement magnifiques, voire bouleversantes. Avec sa plume incisive ici plus lente, plus grave, elle aborde avec beaucoup de sensibilité, de pudeur, de profondeur et de simplicité des thématiques très personnelles. Sans doute un de ses meilleurs ouvrages.

Le Roi n'a pas sommeil, de Cécile Coulon

Le genre : roman français (se déroulant aux Etats-Unis dans les années 60) sur la famille, l'amour. L'histoire : Thomas Hogan, jeune homme taciturne de milieu modeste vivant dans un village américain avec sa mère qu'il adore, a commis l'irréparable. Comment en est-il arrivé là ? Mon avis : j'ai eu envie de lire ce livre après avoir entendu son auteure à la radio, dont j'ai aimé le ton. Le roman ne m'a pas emballée, mais il possède indéniablement un ton âpre qui en fait le principal intérêt. Son personnage énigmatique, à la fois attachant et repoussant, est au cœur de cette histoire sombre, qui dit combien certaines blessures profondes peuvent être invisibles et sources de grandes violences.

samedi 6 avril 2013

Magellan, de Stefan Zweig

Le genre : épopée biographique L'histoire : Zweig raconte ici l'histoire de Magellan et de sa prouesse, celle de faire pour la première fois le tour du monde. Mon avis : Même si je n'ai pas été happée comme ce que j'ai lu précédemment, sans doute pas de la faute de Zweig, ce récit est à nouveau époustouflant. L'auteur sait y dépeindre la personnalité d'un homme, ici froid, taciturne et inflexible, et une aventure hors du commun. Ce qu'a vécu Magellan, ce Portugais humilié par les autorités de son pays, ayant à faire face à l'hostilité de la plupart, mais poussé par une foi inaltérable en son projet, apparaît véritablement exceptionnel : c'est tout le talent de Zweig qui se déploie pour faire comprendre combien l'aventure conduite par cet navigateur était extraordinaire. Tragique aussi. Parfaitement documenté, ce récit se lit donc comme un livre d'aventures.

lundi 1 avril 2013

La Noce d'Anna, de Natacha Appanah

Le genre : roman français sur le temps qui passe, l'amour et les liens mère-fille. L'histoire : le jour où Sonia marie est sa fille est pour cette dernière l'occasion de se remémorer son parcours mais aussi d'observer les différences et les ressemblances entre elle-même et la jeune femme qu'elle a élevée. Mon avis : très bien. Sur un thème pourtant rebattu, l'auteur fait preuve d'une très grande sensibilité et on ne s'ennuie pas une seconde à lire ce court récit qui évoque plein de sujets avec délicatesse.

Dead Meat, de William G. Tapply (VO)

Le genre : roman policier L'histoire : Brady Coyne est cette fois invité dans le Maine pour aider un ami dont le terrain est réclamé par une communauté indienne. Mon avis : peut-être pas mon aventure préférée de l'avocat bostonien, mais toujours du plaisir à suivre son enquête, lente sans être jamais ennuyeuse, et finalement toujours surprenante.