samedi 28 janvier 2012

La Bâtarde d'Istanbul, d'Elif Shafak


Le genre : roman contemporain sur les liens entre les Turcs et les Arméniens.

L'histoire : D'un côté une famille turque, stambouliote, composée exclusivement de femmes aux forts tempéraments, surtout Zeliha, celle qui est enceinte sans homme connu dans sa vie. De l'autre, la famille arménienne vivant aux Etats-Unis, traditionaliste et imprégnée de la douloureuse histoire des générations précédentes. Entre les deux, Armanoush, née du père arménien et d'une Américaine, et qui part en cachette à Istanbul pour connaître la famille de son beau-père et l'histoire de sa propre famille.

Mon avis : très très bien. Non seulement on en apprend énormément sur les cultures turque et arménienne, d'hier et d'aujourd'hui, mais c'est aussi plein d'humour. L'auteure a été poursuivie par la justice turque à la sortie du livre en 2006 mais a été acquittée. C'est dire combien son roman touche à un sujet brûlant, méconnu certainement par beaucoup. Il me semble qu'il n'y a aucun parti pris, hormis celui de la reconnaissance par l'Etat turc du génocide arménien, mais au contraire une mise en situation de ce qui est vécu aujourd'hui par ces deux nations, ces deux cultures. On y voit aussi tous leurs points communs, notamment en matière de cuisine ! C'est une belle histoire, dure et instructive, mais aussi très légère par bien des aspects.

lundi 23 janvier 2012

Au-delà du mal, de Shane Stevens


Le genre : thriller américain

L'histoire : Thomas Bishop est interné dans un asile psychiatrique depuis l'âge de 10 ans, après avoir tué sa mère qui le martyrisait. A 25 ans, il parvient à s'enfuir et entame sa carrière de serial killer, suivant en cela les traces de celui qu'il croit être son père, un violeur autrefois condamné à mort.

Mon avis : écrit à la fin des années 70, ce pavé de plus de 700 pages qui suit avec minutie le parcours d'un monstre, fut sans doute un des premiers d'un genre aujourd'hui prolifique. La galerie des personnages et des milieux qui gravitent autour du fil directeur constitué par le personnage central en fait un intérêt supplémentaire. Et certes, la noirceur est ici sans fard. Mais je ne serais pas aussi dithyrambique que ce que j'ai lu ici et là. En termes de profondeur psychologique, on a fait mieux depuis. Sans doute l'horreur qui est décrite dans ce roman suffisait-elle à le rendre exceptionnel à l'époque de sa sortie, mais il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui, au regard de la production, cet aspect-là ne le distingue plus vraiment, et l'on peut regretter que l'écriture soit somme toute, ordinaire. C'est bien construit et c'est bien noir cependant, et on ne s'y ennuie pas. Ames sensibles s'abstenir...

mercredi 18 janvier 2012

La Belle vie, de Jay McInerney


Le genre ! roman américain sur l'amour, la famille, l'après 11 septembre.

L'histoire : Deux familles new yorkaises, plutôt bourgeoises. La femme dans l'une, et l'homme dans l'autre se rencontrent après les attentats du 11 septembre, dans un camp d'aide sur le site de Ground zero. Et ils tombent amoureux.

Mon avis : très, très bien. D'abord parce que c'est une belle histoire d'amour, entre deux personnes mûres, avec une vie derrière elles. Et puis parce que l'histoire prend le rythme d'une fresque, avec pour toile de fond le New York d'avant et d'après le 11 septembre, sans en faire non plus une étude. On y perçoit l'impact pour les habitants de la ville, de l'intérieur. Ce roman parle de beaucoup de choses : non seulement de l'amour, mais de l'authenticité des rapports humains, du luxe, de l'argent, de la famille, de la sexualité, etc. C'est riche, dense, mais jamais confus, jamais moralisateur. Très bien, vraiment.

mercredi 11 janvier 2012

Malavita encore, de Tonino Benacquista


Le genre : roman français à la fois humoristique, américain et un peu noir.

L'histoire : suite de Malavita, ce roman poursuit donc les aventures de la famille d'Américains. Quelques années plus tard, le père ancien mafieux est devenu écrivain, la mère est un génial cordon bleu, le fils veut devenir menuisier, et la fille s'amourache d'un inventeur de jeux vidéo.

Mon avis : réjouissant. Si je ne m'estimais pas emballée par le premier opus, force est de constater qu'en réalité je me suis bien prise au jeu. Bien que caricaturaux, les membres de la famille Manzoni sont terriblement attachants, et l'humour de l'auteur plutôt délicieux. Ce n'est pas fin et riche comme les Soprano, mais c'est un peu le même genre de milieu. C'est drôle, léger, fantasque mais pas totalement abracadabrant non plus. Bref, une lecture fort agréable comme on n'en rencontre pas si souvent.

samedi 7 janvier 2012

Itinéraire d'un pêcheur à la mouche, de John D. Voelker


Le genre : récit autobiographique d'un hyper passionné de pêche à la mouche

L'histoire : l'auteur-narrateur est avocat mais nourrit surtout une passion pour la pêche à la mouche. Au rythme de court chapitres, il évoque de nombreuses anecdotes, rencontres, pratiques, toujours avec humour.

Mon avis : réjouissant. Je ne connais rien à la pêche, mais j'en rêve depuis longtemps. Dans ce livre bourré de dérision et en même temps empli d'un amour immodéré pour la pêche à la truite, on découvre un univers bien particulier qui a de quoi ravir ceux qui pêchent déjà comme ceux qui n'y connaissent rien. C'est drôle, c'est bien rythmé, c'est rafraîchissant, et une fois de plus (c'est publié chez Gallmeister) on a envie de connaître ces merveilleux coins de nature américaine. J'ai plus que jamais envie d'aller pêcher !

lundi 2 janvier 2012

L'Armée furieuse, de Fred Vargas


Le genre : roman policier français

L'histoire : dernière enquête en date de Jean-Baptiste Adamsberg, en Normandie, autour d'une légende médiévale et de meurtres.

Mon avis : ce qu'il y a de génial avec Fred Vargas, c'est que finalement, la résolution de l'enquête, on s'en fout un peu. On se fout également que plein de choses ne soient pas crédibles. Non, ce qui fait le sel et le miel des aventures d'Adamsberg, c'est la poésie, l'humour, les couleurs chatoyantes des personnages. Et "génial" n'est sans doute pas une hyperbole. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas replongée dans cet univers-là, et c'est avec une délectation renouvelée que je m'y suis à nouveau immergée. Génial, vraiment.

dimanche 1 janvier 2012

Foreign affairs, d'Alison Lurie (VO)


Le genre : roman américain contemporain sur l'amour et les différences entre les Anglais et les Américains.

L'histoire : Vinnie, 54 ans, et Fred, 28, sont deux professeurs américains qui viennent passer quelques mois à Londres. Elle est une habituée de la capitale anglaise : elle y a une vie sociale et professionnelle, et ne cherche plus l'amour. Lui, jeune et beau, est surtout déprimé par la rupture avec sa femme mais va néanmoins tomber amoureux d'une actrice en vogue.

Mon avis : great ! Involontairement, je suis tombée sur un livre difficile à lire en anglais, parce qu'avec énormément de vocabulaire. Nombre de subtilités ont dû donc m'échapper. Il n'empêche que j'ai compris et aimé l'histoire, originale, et même apprécié l'humour, qui n'est jamais très loin, même dans les moments dramatiques. C'est un roman riche, où chaque personnage est évoqué de façon subtile, où l'auteur évoque tout avec finesse, intelligence et sourire, aussi bien les différences entre les moeurs américaines et anglaises que le vieillissement ou les relations amoureuses. Vraiment excellent.