lundi 19 décembre 2011

L'Ensorcelée, de Barbey d'Aurevilly


Le genre : roman fantastique normand du XIXe siècle

L'histoire : le narrateur traverse la lande de Lessay, dans le Cotentin, et son compagnon de voyage lui raconte l'étrange histoire, survenue quelques décennies plus tôt dans la région, d'une jeune femme ensorcelée par un prêtre énigmatique, ancien Chouan défiguré.

Mon avis : étudié à l'université, ce roman relu aujourd'hui m'a agréablement surprise. J'avais oublié le charme qui se dégage de cette histoire qui tient beaucoup à la fois à tout ce qui ne se dit pas, au mystère fantastique du récit, et à l'évocation de la nature, quasi épique. La langue est particulièrement belle pour évoquer les paysages : on est en plein romantisme. Mais l'auteur distille aussi ses opinions sur le monde (il est contre la république, et fait l'éloge de la chouannerie). Bref, c'est un roman riche et dense, envoûtant.

The Bean trees, de Barbara Kingsolver (VO)


Le genre : roman américain sur la famille et l'amitié

L'histoire : l'héroïne est une jeune fille qui a grandi avec sa mère au fin fond du Kentucky et qui s'est fait la promesse de le quitter dès que possible et de ne pas se faire engrosser comma la plupart de ses congénères. Sur la route de l'Oklahoma, une indienne lui confie une petite fille de deux ans.

Mon avis : déjà lu en français, ce roman lu cette fois dans sa langue originelle m'a émue à nouveau avec une force rare. C'est à la fois drôle, plein d'esprit, et très émouvant. On découvre l'Oklahoma et l'Arizona, on s'attache complètement au personnage principal et à sa petite fille et on suit cette histoire de bout en bout sans s'ennuyer une seconde. Ce bouquin est vraiment génial à tout point de vue.

lundi 12 décembre 2011

Le Léopard, de Jo Nesbo


Le genre : polar norvégien

L'histoire : deux femmes sont retrouvées noyées dans leur sang à Oslo. La police norvégienne envoie un de ses agents retrouver Harry Hole, à Hong-King, pour venir résoudre l'affaire.

Mon avis : un pavé, et un régal ! Je n'ai pas adoré les autres polars mettant en scène Harry Hole, mais celui-ci, oh que oui. Le personnage est attachant, l'intrigue complexe et haletante. Difficile de s'arrêter quand on a commencé, difficile de se lasser en cours de route. Certes, ce polar tient beaucoup aussi du thriller, compte-tenu de la dose non négligeable d'horreur dans l'histoire, mais l'intérêt essentiel n'est pas là : les péripéties sont très savamment distillées et on se laisse surprendre plus d'une fois. Excellent !

dimanche 4 décembre 2011

L'Homme ralenti, de J.M. Coetzee


Le genre : roman sud-africain se déroulant en Australie, sur l'infirmité, la solitude de la vieillesse, l'amour.

L'histoire : le roman s'ouvre sur l'accident de vélo dont est victime le personnage principal, un sexagénaire, lequel le voit amputé d'une jambe. De retour chez lui, il ne reprend goût à la vie qu'en tombant amoureux de son infirmière, une femme mariée d'origine croate.

Mon avis : bof. Le premier tiers est plaisant mais l'histoire tire en longueur et s'éparpille, comme l'intérêt de ma lecture. Jusqu'au moment où le personnage tombe amoureux, on est plutôt intéressé par ce qu'il traverse. Puis surgit un personnage étrange, celui de l'écrivain Elisabeth Costello, qui semble entraîner l'histoire dans un registre fantastique, ce qui n'aurait pas forcément été dénué d'intérêt. Mais finalement non, ou plutôt on ne sait pas vraiment. Et puis l'amour du narrateur pour son infirmière et pour sa famille, tourne en rond pendant des pages et des pages. Dommage.

mardi 29 novembre 2011

Désolations, de David Vann


Le genre : roman américain sur la famille, l'amour et l'Alaska

L'histoire : un couple de retraités s'attaque à la construction d'une cabane sur une petite île d'Alaska, ce qui réveille les tensions entre eux, tandis que leurs enfants eux-mêmes se débattent dans leurs propres histoires.

Mon avis : si ce roman ne vaut peut-être pas Sukkwan Island, il n'en reste pas moins que l'on y retrouve la même impression de désespoir à chaque page. Dans celui-ci, une sorte de chaos muet grandit lentement mais sûrement dans les âmes des principaux personnages. On se sent pris, comme eux, dans un engrenage lourd et inéluctable. On y découvre aussi la vie et les paysages en Alaska, ce qui ajoute un intérêt supplémentaire à ce roman.

jeudi 17 novembre 2011

Les Accomodements raisonnables, de Jean-Paul Dubois


Le genre : roman français sur l'amour, la famille.

L'histoire : le narrateur est un scénariste vivant à Toulouse. Sa femme, Anna, est psychiquement très malade, et il assiste impuissant, à sa profonde léthargie jusqu'au jour où il est amené à passer quelques mois aux Etats-Unis pour travailler.

Mon avis : la quatrième de couverture affirme qu'il y a dans ce roman tous les ingrédients d'Une Vie française. Certes. Mais il y manque la magie et le souffle. J'aime beaucoup Dubois en général, mais force est de constater que tous ces romans ne se valent pas, même s'ils puisent aux mêmes sources. Celui-là est loin de mon panthéon : j'ai l'impression qu'il ne trouve jamais vraiment son propos, son histoire, son intérêt, comme un avion qui roule mais ne parvient pas à décoller.

samedi 12 novembre 2011

Au Pays des vivants, de Nicci French


Le genre : roman noir anglais

L'histoire : le récit s'ouvre sur la narratrice, enfermée, attachée, cagoulée, dans un endroit inconnu, par un homme. Terrorisée et incapable de se souvenir comment elle est arrivée là, elle finit par réussir à s'échapper.

Mon avis : excellent. C'est le meilleur ouvrage que j'aie lu de ces deux auteurs (puisque sous le nom Nicci French se cache un couple d'auteurs. Dès le début, on est immergé dans la tête de la narratrice et l'horreur qu'elle vit. La suite n'en est pas moins palpitante, angoissante et complètement prenante. Même si quelques détails à la fin ne sont peut-être pas tout à fait crédibles, voilà un récit parfaitement mené qui tient en haleine de bout en bout grâce à l'écriture qui rend totalement solidaire du personnage et de toutes les émotions qu'il traverse.

lundi 7 novembre 2011

Marina, de Carlos Ruiz Zafon


Le genre : roman fantastique espagnol

L'histoire : le narrateur est un jeune pensionnaire à Barcelone qui se lit d'amitié lors d'une de ses escapades avec une jeune fille, Marina, et son père.

Mon avis : pas mal. C'est un roman plutôt destiné aux adolescents, mais pas désagréable pour autant quand on est adulte. Il y a, comme toujours chez Zafon, une atmosphère sombre et hantée, mais aussi quelques pointes d'humour. L'histoire est assez abracadabrante et moyennement crédible, tandis que la relation qui lie les deux jeunes gens reste au contraire assez banale, mais le récit se lit sans déplaisir.

samedi 5 novembre 2011

Les Soldats de l'aube, de Deon Meyer


Le genre : polar sud-africain

L'histoire : un ex-policier taciturne est engagé par une avocate pour retrouver le testament d'une cliente, dont le mari a été assassiné.

Mon avis : bof. La particularité de l'écriture c'est que deux époques se croisent : celle du passé du personnage principal, qui raconte son histoire à la première personne, et l'intrigue policière, à la 3ème personne et avec toujours le même personnage central. Sans être totalement ennuyeux, ce récit m'a paru inutilement alambiqué et son héros pas tout à fait attachant. La question du bien et du mal, qui sous-tend les deux histoires mêlées, est un poncif qui alourdit l'histoire et son intérêt.

vendredi 28 octobre 2011

The Sopranos and philosophy : I kill therefore I am (VO)


Le genre : recueil d'essais sur la série Les Sopranos sur des questions philosophiques

Mon avis : très intéressant de bout en bout. Hormis peut-être un ou deux chapitres, l'ensemble se lit assez facilement et offre un éclairage philosophique sérieux sur de nombreux aspects. Le sujet qui revient le plus souvent, c'est l'attraction pour le mal. Comment se fait-il qu'on aime un "bad guy" comme Tony ?! Les différents auteurs des essais confrontent la série, ses thèmes et ses personnages à Platon, Descartes, Aristote... Et c'est même parfois drôle ! Les fans ont de quoi se régaler : on démontre, s'il en était encore besoin, que cette série est génialement construite. Même le langage est décortiqué dans ses spécificités. Tony en héros aristotélicien ? Mais oui, parfaitement.

Les Chaussures italiennes, de Henning Mankell


Le genre : roman suédois sur la solitude, la famille, l'amour

L'histoire : Fredrik Welin vit depuis plus de 10 ans sur une île isolée, après avoir quitté son métier de chirurgien. La femme qu'il a quitté sans explication 37 ans auparavant lui rend visite à l'improviste.

Mon avis : très beau. Il règne sur tout le récit un profonde mélancolie, une douce froideur qui donne envie de visiter la région où se déroule l'essentiel de l'histoire. Cette dernière se déploie de façon plus ou moins inattendue tout du long, sans se départir d'une impression de lenteur, jamais ennuyeuse. Le personnage central n'est pas complètement sympathique, mais on s'y attache. Il y a peu de personnages, mais l'on s'attache aussi à chacun d'eux, avec leurs énigmes et leurs traits de caractère saillants. Ce roman est fait d'une foule de détails un peu saugrenus - la fourmilière, les chaussures italiennes, un sabre samouraï, un hypocondriaque, etc - et de thèmes très ordinaires, comme l'amour, la maladie, la solitude, etc. L'ensemble crée un roman à la fois original et plein de familiarité et de justesse. Vraiment un très beau roman.

jeudi 27 octobre 2011

Indian creek, de Pete Fromm


Le genre : récit autobiographique

L'histoire : l'auteur et narrateur, tout jeune étudiant, accepte de passer sept mois d'hiver sous une tente au coeur des Montagnes Rocheuses.

Mon avis : excellent. Ce récit témoignage d'une expérience qui a manifestement changé la vie de celui qui l'a vécu se lit passionnément, alors même qu'il ne s'y pas énormément de choses. L'auteur décrit avec beaucoup de simplicité comment il a vécu au jour le jour, émotionnellement et concrètement. Nulle emphase, juste un récit... juste. La quatrième de couverture parle d'une "drôlerie irrésistible", ce que je trouve très exagéré : simplement le narrateur ne se prend pas une seconde au sérieux, et se montre parfaitement honnête vis-à-vis de ses maladresses, de ses inquiétudes tout comme de ses joies. La valeur de ce récit, c'est peut-être qu'on a l'impression que le narrateur s'observe en permanence en essayant de revivre par le récit ce qu'il a vécu, d'en retrouver chaque seconde pour la revivre et la restituer le plus authentiquement possible, sans rien enjoliver ou dramatiser. Passionnant.

mercredi 26 octobre 2011

New York, chronique d'une ville sauvage, de Jérôme Charyn


Le genre : petit livre illustré sur l'histoire de New York (collection Découvertes Gallimard)

Mon avis : Court, dense et magnifiquement illustré, ce petit livre se lit comme un roman et retrace de façon éloquente l'histoire de New York, de sa fondation au XVIIe siècle par les Hollandais, à ses premières grosses vagues d'immigrants, les Anglais puis les Irlandais puis l'indépendance à la fin du du XVIIIe siècle, et toutes les périodes suivantes, marquées par de brutaux va et vient entre grande prospérité et profonde misère. Cet ouvrage, forcément peu approfondi, n'en est pas moins précis et clair et donne plein de pistes pour mieux comprendre toutes les spécificités de la ville, d'hier à aujourd'hui (même s'il a été publié en 1994). Passionnant.

dimanche 23 octobre 2011

La Maison du sommeil, de Jonathan Coe


Le genre : roman anglais

L'histoire : dans un même lieu, deux époques et des personnages se croisent. Celle de la pension où vivaient plusieurs étudiants, et celle où elle est devenue une clinique spécialisée dans les troubles du sommeil.

Mon avis : excellent. Pas de héros, ici, mais plusieurs personnages centraux dont l'auteur nous raconte le parcours au travers de deux moments à quinze ans d'intervalle. La narration est atypique, mais l'histoire également. Le thème du sommeil, et de ses troubles, est le fil directeur pour faire le portrait de personnages très différents les uns des autres, à la fois familiers et complexes. Il y est très subtilement question de sexualité et d'identité. Peut-être peut-on déplorer quelques moments et quelques portraits un peu inutilement excessifs, comme celui du très méchant docteur, mais globalement c'est un roman passionnant et très habilement mené.

La Promesse des ténèbres, de Maxime Chattam


Le genre : thriller franco(pour l'auteur)- américain (pour le lieu)

L'histoire : A New-York, un journaliste indépendant est amené, ayant été le témoin d'un suicide, à enquêter sur le monde de l'industrie pornographique la plus thrash.

Mon avis : Décidément, Chattam me déçoit de plus en plus. J'en viens à douter d'avoir tant aimé la Trilogie du mal et Le Sang du temps. On est dans l'horreur et le sordide, mais ce n'est pas ça qui ne va pas, c'est plutôt le fait qu'il n'y a vraiment que ça. Les personnages sont des créatures falotes et caricaturales, tout comme l'intrigue finalement. Le tic d'écriture le plus symptomatique de l'indigence fondamentale de ce thriller, c'est cette manie de faire quasiment de chaque phrase un paragraphe, comme pour faire croire que chaque phrase est une entité forte, pleine de sens et de suspense. Ce serait mentir de dire qu'on s'ennuie, on est dans un thriller. Et on en a pour son argent en terme d'horreurs et de sang et de trahison. Mais pour le reste, quel vide !

mercredi 19 octobre 2011

Dans ma peau, de Guillaume de Fonclare


Le genre : autoportrait d'un homme qui souffre

L'histoire : l'auteur et narrateur est atteint d'une maladie orpheline et incurable qui l'immobilise peu à peu et le fait atrocement souffrir dans tout le corps.

Mon avis : ce petit livre ressemble à quelque chose que l'auteur aurait écrit d'abord pour lui-même, pour survivre. Il y parle essentiellement de sa douleur physique, intransmissible, la prose apparaissant comme l'unique moyen d'en "parler". Il évoque aussi beaucoup les soldats de 14-18 : l'auteur est le directeur de l'Historial à Péronne, et il y est très attaché. Il explique pourquoi en évoquant plusieurs lieux et plusieurs histoires de ces hommes qui ont souffert, eux aussi, d'une autre manière. Il appert que le respect qu'il éprouve pour eux lui permet de moins mal endurer sa propre douleur. Il m'a semblé que cela manquait de structure, comme si le projet était véritablement né en cours de route. Enfin, la prose de ce livre est souvent très belle.

dimanche 16 octobre 2011

Jayne Mansfield 1967, de Simon Liberati


Le genre : évocation biographique de Jayne Mansfield

L'histoire : Le 29 juin 1967 une Buick bleue s'encastre sous un camion, tuant le sex-symbol le plus populaire et le plus controversé de l'époque, Jayne Mansfield.

Mon avis : dévoré en deux heures ! A partir de l'accident où elle a trouvé la mort, l'auteur revient sur l'incroyable personnage qu'a été Jayne Mansfield, surtout la période où elle a cessé d'être actrice pour devenir une caricature d'elle-même, d'une certaine forme de sex-appeal, et de décadence de l'Amérique. Sans jugement hâtif, sans racolage, Simon Liberati évoque les dernières années d'une vie où l'amour, la vulgarité, l'argent, l'extravagance ont dominé. Rejetée et méprisée d'une part, incroyablement populaire de l'autre, Jayne Mansfield se dessine intelligente, fragile et attachante. On sort de ce livre avec l'envie d'en savoir encore plus sur ce curieux phénomène et sur toute cette époque !

Hommes entre eux, de Jean-Paul Dubois


Le genre : roman français sur l'amour

L'histoire : Paul Hasselbank est gravement malade. Sa femme l'a quitté depuis plusieurs années et il se décide à tenter de retrouver sa trace, ce qui le conduit dans un petit village du Canada, en plein hiver.

Mon avis : ce n'est pas le meilleur (qui reste Une Vie française), mais on y retrouve le ton de Dubois quand il ne cherche pas à faire rire : c'est âpre, triste et juste. Le personnage principal est un homme qui souffre, physiquement et moralement et on le comprend sans s'apitoyer sur son sort. Son rival, l'homme des bois canadiens, est également attachant. Le fantôme de la femme qu'ils ont aimée tous les deux plane sur tout le récit. La fin est surprenante. Agréable.

vendredi 14 octobre 2011

L'Indien blanc, de Craig Johnson


Le genre : polar américain

L'histoire : troisième aventure du shérif Longmire, cette fois à Philadelphia, où il est en visite pour voir sa fille Cady en compagnie de son inséparable camarade indien. Mais dès leur arrivée, cette dernière fait l'objet d'une agression et se retrouve dans le coma.

Mon avis : très, très bon. Même si les deux premiers ne m'avaient pas enthousiasmée (pas autant en tout cas que la série de William Tapply, à laquelle il ne faut rien comparer en réalité), ce troisième volet m'a beaucoup plu. Il y a cet humour, qui fait le ton du livre, et qui persiste ici même si l'émotion est très présente également. J'avoue que je n'ai pas tout bien compris dans l'intrigue policière proprement dite, mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture. On lit Craig Johnson pour le style et pour les personnages, pour l'évocation de la culture cheyenne et de la vie dans le Wyoming. Et on n'est pas déçu.

lundi 10 octobre 2011

Nagasaki, d'Eric Faye


Le genre : roman français sur la solitude

L'histoire : A Nagasaki, un banal employé vivant seul dans une maison se rend compte peu à peu que quelqu'un vient chez lui en son absence.

Mon avis : court et cinglant. Cette histoire étrange, et en même temps profondément ordinaire, est apparemment tirée d'un fait divers japonais. La personnalité du premier protagoniste, puis de son "hôte" sont très simplement et judicieusement décrits. Ce récit parle de la solitude et de la notion d'intimité, avec beaucoup de justesse ; un peu à la japonaise pour ce que j'en sais. C'est triste et même cruel, ce tableau d'une, et même deux, misères banales. Un beau livre.

samedi 8 octobre 2011

L'homme qui marchait sur la lune, de Howad McCord


Le genre : roman américain

L'histoire : le narrateur est un marcheur énigmatique qui se parle à lui-même alors qu'il arpente encore une fois la "lune", grand espace américain inhospitalier.

Mon avis : voilà un récit étrange, porté par la voix unique d'un personnage qu'on a du mal à cerner, qui raconte son présent - son quotidien de marcheur aguerri -, son passé - dans les Marines, dans la guerre - et peu à peu sa personnalité - froide, asociale, mais pas complètement antipathique. L'atmosphère du récit est, comme le paysage qu'il traverse et comme l'âme du narrateur, atypique. Un livre à relire.

Les Racines du mal, de Maurice G. Dantec


Le genre : thriller d'anticipation

L'histoire : Un tueur totalement zinzin commet une série de meurtres atroces avant d'être arrêté et examiné par trois scientifiques qui se rendent compte, seuls contre tous, qu'il n'est pas coupable de tout...

Mon avis : beurk. J'ai lu un autre ouvrage de Dantec il y a quelques années et je crois bien qu'il m'avait laissé à peu de choses près la même impression : prétentieux, exagérément compliqué, voire retors, voulant faire dans le thriller éclatant de sang et de péripéties. Résultat: ce n'est pas toujours compréhensible, et on n'a même pas peur, malgré la débauche d'actions et d'horreurs. C'est un comble.C'est sans finesse, sans psychologie, et ça veut ressembler à un grand film américain à la pointe de la technologie.

dimanche 2 octobre 2011

Sunset Park, de Paul Auster


Le genre : roman américain contemporain sur l'amour, la famille

L'histoire : Miles Heller a brutalement quitté ses études et sa famille pour avoir une autre vie. Il rencontre une toute jeune femme avec qui il vit un grande histoire d'amour, mais leur relation est menacée.

Mon avis : ce n'est pas mon Paul Auster préféré, loin de là, mais on y retrouve une histoire prenante comme dans quelques-uns des meilleurs. Malheureusement, le parti pris narratif, à savoir démultiplier les points de vue, ne me semble pas particulièrement intéressant ici (et ne serait-ce point un effet de mode ? J'ai l'impression d'avoir lu cela plein des fois ces dernières années), et surtout la fin est pour le moins plate, pour ne pas dire ratée. On passe un moment agréable, mais pas impérissable.

dimanche 25 septembre 2011

Lolita, de Vladimir Nabokov (VO)


Le genre : roman américain sur une certaine forme de perversion

L'histoire : le narrateur, Humbert Humbert, raconte ett explique sa passion pour les jeunes filles, et notamment son grand amour pour Lolita, 12 ans.

Mon avis : découvert quand j'avais une vingtaine d'années parce que c'était un des livres préférés de Gainsbourg, ce roman sulfureux a été pendant des années mon livre de chevet. Relu il y a quelques années, j'avais été stupéfaite d'y voir quelque chose que je n'avais pas du tout perçu auparavant : l'humour. Aujourd'hui que je le lis en anglais, il me semble redécouvrir une troisième fois cette oeuvre, et de comprendre notamment le style tout à fait particulier de Nabokov : du lyrisme échevelé, et en même temps beaucoup de cynisme et d'autodérision. On oscille constamment, comme le narrateur lui-même, entre dégoût et commisération, indulgence et condamnation, comédie et tragédie. C'est tout bonnement génial ! Difficile à lire en version originale, mais quand même magnifique...

Le Chant de Kali, de Dan Simmons


Le genre : thriller fantastique américain

L'histoire : un poète et journaliste littéraire américain se rend à Calcutta avec sa femme et sa fille pour rencontrer un poète indien censé être mort depuis huit ans.

Mon avis : excellent. Pour deux raisons principales : pour l'histoire bien sûr, le rythme, les péripéties, le suspense, étant sans faille. Et pour l'évocation de Calcutta : on se sent immédiatement oppressé, à l'instar du personnage, par la moiteur, la misère et l'étrangeté du monde interlope qui est génialement décrit. Après, il faut certes être friand d'un certain fantastique, même si l'auteur n'en fait pas des tonnes. De l'excellent thriller !

mercredi 21 septembre 2011

Netherland, de Joseph O'Neill


Le genre : roman américain sur l'expatriation, l'Amérique et l'Angleterre, et le cricket.

L'histoire : le narrateur est un analyse financier d'origine hollandaise qui vit à New-York avec sa femme et son fils quand surviennent les attentats du 11 septembre. Sa femme retourne vive à Londres.

Mon avis : je n'ai pas été fascinée, mais séduite par l'habileté avec laquelle le récit fait sans cesse des sauts dans le temps, en avant et en arrière, sans qu'on perde jamais le fil. Séduisante aussi est la mélancolie qui se dégage de l'ensemble, au travers du personnage et de son regard sur les villes qu'il évoque : Londres et New York. L'énigme qui est un des fils directeurs du récit, au sujet de l'ami du narrateur, Chuck, ne m'a en revanche pas franchement intéressée. En bref, un roman atypique par le mode de narration, et à l'atmosphère flottante, à l'image du personnage sans cesse balloté entre deux pays, aimant les deux et n'appartenant à aucun.

mardi 13 septembre 2011

Honteuse, de Karin Alvtegen


Le genre : roman noir suédois

L'histoire : D'un côté, Eva, qui découvre que son mari la trompe et sa vie s'effondre. De l'autre, Jonas, un jeune homme troublé qui passe son temps auprès de son amie plongée dans le coma.

Mon avis : excellent. C'est noir et glaçant à souhait. Les personnages sont tous entraînés dans une spirale vers le bas à laquelle le lecteur assiste... On est plongé tour à tour dans l'âme de chacun des trois personnages principaux : la femme, le mari, le jeune homme. Aucun n'est aimable, et pourtant on est pris par leurs tourments. Décidément, en Suède, il y a l'art du drame froid chez les écrivains.

Amazonia, de James Rollins


Le genre : thriller américain

L'histoire : une équipe de scientifiques et de rangers est dépêchée en plein coeur de l'Amazonie pour essayer de retrouver une autre équipe disparue depuis quatre ans mais dont un membre a refait surface, avec d'étranges symptômes...

Mon avis : ce bouquin ressemble à un "blockbuster" tel qu'on en voit plein notamment au cinéma l'été... C'est plein de monstres, d'attaques terrifiantes, d'hémoglobine, de trucs incroyables pour maintenir la tension. Pas crédible pour un sou, avec une pincée de pseudo-morale bien pensante (il faut faire attention à sa planète, hein). Bref, c'est mauvais et distrayant !

mardi 6 septembre 2011

On the couch, de Lorraine Bracco


Le genre : autobiographie

L'histoire : Lorraine Bracco, alias Jennifer Melfi dans les Sopranos, raconte ici sa vie, à la lumière de tout ce qu'elle a appris grâce à sa thérapie, qui a coïncidé avec son rôle de thérapeute.

Mon avis : mon premier livre lu en anglais ! (Il n'existe pas en français) En tant que grande fan des Sopranos, particulièrement séduite par le personnage de Jennifer Melfi, j'ai eu envie de lire ce livre. La femme, pleine de vie et d'humour qu'est Lorraine Bracco, raconte son parcours avec beaucoup d'humilité : ses débuts comme mannequin à Paris, ses histoires d'amour ratées et surtout celle avec Harvey Keitel et leur terrible séparation qui l'a plongée dans une profonde dépression. Son récit est ponctué de références à son rôle dans la célèbre série, parce qu'il a marqué un tournant dans sa vie personnelle et sa carrière. Ecrit pour désacraliser la psychothérapie et la prise d'antidépresseurs, ce livre est aussi l'occasion d'apprendre plein de choses sur les coulisses du cinéma américain, et sur les Sopranos, of course !

Skin, de Mo Hayer


Le genre : thriller anglais

L'histoire : suite de Rituel, ce récit plonge à nouveau le lecteur dans des histoires de meurtres aux sombres significations. On retrouve le personnage de Caffery et de Flea, la plongeuse, qui mènent des enquêtes et poursuivent leurs démons en parallèle.

Mon avis : la grande originalité, ce sont ces deux personnages principaux, qui évoluent en parallèle comme des doubles qui s'ignorent. En-dehors de l'intrigue, toujours bien ficelée et complexe, on s'attache à ces deux personnages torturés, qui ont une profondeur que l'on trouve rarement dans les polars. La fin est très belle.

Le Fils du vent, de Henning Mankell


Le genre : roman suédois sur l'Afrique, le choc des cultures, la famille.

L'histoire : A la fin du XIXe siècle, un entomologiste suédois part dans le désert africain à la recherche d'insecte et trouve un jeune garçon qu'il décide d'adopter et de ramener en Suède.

Mon avis : très émouvant. L'histoire est tour à tour racontée du point de vue de l'entomologiste et du jeune garçon. Sans jamais tomber dans la caricature ou l'excès de romanesque, on perçoit de façon très subtile toutes les difficultés que rencontre ce jeune Noir dans ce pays d'Europe du Nord. C'est un récit original et beau.

dimanche 28 août 2011

Le Jeu de l'ange, de Carlos Ruiz Zafon


Le genre : roman espagnol un brin fantastique sur la création littéraire et l'amour

L'histoire : à Barcelone, dans les années 20, le jeune David qui rêve de devenir écrivain parvient à se faire remarquer d'abord en écrivant un feuilleton pour un journal.

Mon avis : épique. C'est très espagnol, autrement dit très baroque (désolé pour le cliché), avec de multiples registres allègrement entremêlés. C'est très drôle (et c'est d'ailleurs l'humour que j'ai peut-être préféré) mais aussi très triste, voire tragique. Même l'aspect fantastique se fond bien dans le décor. Bref, ce pavé de 500 pages se lit comme une rocambolesque et truculente aventure.

samedi 20 août 2011

Le verdict du plomb, de Michael Connelly


Le genre : roman policier américain

L'histoire : Michael Haller, avocat, revient à son métier après un accident et une cure de désintoxication, et se retrouve en charge des dossiers d'un collègue assassiné.

Mon avis : bof. Le fameux et charismatique Harry Bosch est ici un personnage secondaire, et si l'on retrouve une intrigue bien ficelée, ménageant surprises avec rythme, l'ensemble reste assez terne. Je n'ai pas "lu" mais "écouté" ce livre, et pour cette raison peut-être, j'ai été frappée par la pauvreté stylistique de la narration. Il n'en reste pas moins que c'est un roman policier de bonne facture, qui fait passer un bon moment.

mercredi 10 août 2011

La Délicatesse, de David Foenkinos

Le genre : roman d'amour français

L'histoire : Nathalie et Francois vivent un amour simple et intense, jusqu'au jour où le destin en décide autrement.

Mon avis : très joli. L'auteur a l'art ici de mêler l'amour et l'humour, le triste et le joyeux, l'ordinaire et l'insolite dans un roman finalement très poétique et plein d'espoir. Il parle avec beaucoup de "délicatesse" de cette chose magique qui rapproche les êtres, sur ces petits riens qui séduisent ou agacent, sur tout ce qu'on n'explique pas dans le charme et le plaisir de l'amour.

dimanche 7 août 2011

Les Lames, de Mo Hayder


Le genre : thriller anglais

L'histoire : Sally est femme de ménage, Zoe est inspecteur de police, elles sont soeurs dans la même ville mais ne se voient plus depuis des années jusqu'au jour où une adolescente proche de la fille de Sally est assassinée et que Zoe enquête.

Mon avis : excellent. Tant au niveau du suspense, du rythme, que des personnages, tout est bien dosé et fait que l'on dévore ce thriller de la première à la dernière page. Les deux personnages féminins sont au coeur de l'histoire, ainsi que leurs liens : c'est ce qui fait sans doute l'originalité et la subtilité de ce roman.

mardi 2 août 2011


Le genre : roman anglais sur la musique et l'amour

L'histoire : William est un jeune musicien embarqué dans une sale histoire, et fou amoureux d'une jeune fille inaccessible.

Mon avis : bof. C'est mon premier Jonathan Coe, et je ne suis pas emballée du tout. Même si cette histoire se lit sans déplaisir, et que le personnage principal est attachant, on ne peut pas dire qu'il s'agisse d'un roman impérissable. Dans le même genre, Nick Hornby est quand même meilleur. Le parti pris ici de bouleverser la chronologie n'ajoute rien de bien intéressant ; quant à l'humour dont la quatrième de couverture vante les mérites, il y en a, certes, mais relativement peu.

Juliet, naked, de Nick Hornby


Le genre : Roman anglais sur la musique et l'amour

L'histoire : Duncan est un fanatique d'un obscur musicien des années 70. Il a entraîné dans sa passion sa compagne, Annie, jusqu'au jour où...

Mon avis : sympathique. Le comportement du fan est ici évoqué sans caricature, sans trop de ridicule non plus. Et puis c'est une belle histoire sur les hasards de l'existence, ses belles surprises, sur l'ordinaire et l'extraordinaire. Je n'ai pas été aussi convaincue et charmée que par La Bonté mode d'emploi et Haute fidélité, mais beaucoup plus que Vous descendez ?. L'humour de Nick Hornby persiste, et ce roman se lit avec beaucoup de plaisir, le sourire aux lèvres.

samedi 30 juillet 2011

Beatriz et les corps célestes, de Lucia Etxebarria


Le genre : roman espagnol sur l'amitié, l'amour, l'adolescence.

L'histoire : la narratrice, Beatriz, a quitté Madrid pour faire ses études à Edimbourg. Elle y a rencontré Cat, avec qui elle a tenté d'oublier Monica, son amie d'enfance. Le retour en Espagne est l'occasion des récits croisés des différentes étapes de sa vie.

Mon avis : intéressant. Les périodes se mélangent constamment, mais avec assez d'habileté pour qu'on ne perde jamais le fil. Le récit est centré sur l'histoire de la narratrice, sa vie de famille éprouvante, sa passion pour son amie Monica, la drogue et les trafics, puis sa vie en Ecosse, entre isolement et histoire d'amour. La quatrième de couverture parle d'humour, mais je n'en ai pas perçu beaucoup : c'est plutôt triste et sombre au contraire. On s'attache à cette femme pleine de colères, d'amours, et de solitude.

Hypothermie, d'Arnaldur Indridason


Le genre : polar islandais

L'histoire : le commissaire Erlendur poursuit en solo une enquête sur le suicide d'une femme obsédée par la vie après la mort, tout en étant happé par une disparition inexpliquée depuis plus de 30 ans.

Mon avis : les enquêtes d'Erlendur ont peut-être de moins en moins à voir avec le genre policier. En tout cas, ce n'est décidément pas le plus attachant dans ses histoires. Dans ce récit, on est plus que jamais plongé dans l'intimité du héros puisque son obsession est au premier plan : celle des disparitions. Il y a quelque chose de froid et de doux en même temps chez ce personnage minimaliste. Le roman est lent et puissant. Vivement le prochain.

samedi 23 juillet 2011

Une certaine idée du bonheur, de Rachel Kadish


Le genre : roman américain sur l'amour et le bonheur

L'histoire : la narratrice est une trentenaire prof de littérature à New-York. Elle rencontre George et c'est le grand amour.

Mon avis : plus de 500 pages pour raconter les états d'âme de Tracy, confrontée au bonheur. Je ne peux pas dire que je me suis ennuyée, c'est vrai qu'il y a de l'humour et de la justesse dans ce que la narratrice évoque face à l'amour, le mariage, la question du bonheur. Mais les personnages secondaires sont moins convaincants : artificiels et caricaturaux. On reste un peu sur sa faim sur la fameuse réflexion sur le bonheur que proclame la 4ème de couverture et qui est le sujet de prédilection de la jeune prof. Bref, pas désagréable, voire même plaisant, mais pas impérissable.

vendredi 22 juillet 2011

Le Mec de la tombe d'à côté, et Le Caveau de famille, de Katarina Mazetti


Le genre : romans suédois contemporains sur l'amour et la famille

L'histoire : Désirée est bibliothécaire, Benny est agriculteur. Ils se rencontrent et tombent amoureux, mais tout le reste les sépare.

Mon avis : réjouissant. Qu'il s'agisse du premier volet, centré sur la rencontre amoureuse, que le second, sur l'évolution de la famille, tout est à la fois drôle et juste. Les deux personnages, dont on entend les voix tour à tour, sont attachants, ne versent pas dans la caricature, et suscitent l'agacement aussi bien que la sympathie. C'est très moderne, dans la confrontation des mondes que chacun d'eux représente, et en même temps intemporel, dans la description des sentiments amoureux. Une belle découverte !

mercredi 13 juillet 2011

Dernière nuit à Twisted River, de John Irving


Le genre : roman américain

L'histoire : celle d'un homme et de son fils, dans une petite ville du Canada, obligés de fuir, et celle des générations suivantes.

Mon avis : lu que la moitié. Il me semble qu'ici John Irving se caricature lui-même. Autant j'ai adoré certains de ses romans, il y a longtemps, comme Une prière pour Owen ou L'Hôtel New-Hampshire, pour le côté rocambolesque, le mélange d'humour et d'épique, mais là, bof. Je n'ai pas réussi à me plonger ni dans l'histoire ni dans le ton : à qui la faute ?

jeudi 7 juillet 2011

L'Envers du music-hall, de Colette


Le genre : fragments autobiographiques sur le monde du music-hall au début du XXe siècle.

Mon avis : Colette a publié ce recueil de textes (initialement parus dans des revues) en 1913, alors qu'elle vient de passer 6 années dans le monde du music-hall. Elle est la première à évoquer ce monde sous cet aspect, c'est-à-dire celui des artistes, de leur quotidien, pas toujours rigolo. On croise dans cet ouvrage la fille-mère, la caissière, les machinistes, les chiens savants, etc. Elle y parle des soucis d'argent, du rythme au quotidien en tournée, de la solidarité, etc. Il y a beaucoup de tendresse, mais surtout un souci de réalisme pour évoquer ce monde où la vie n'est pas toujours rose. De très beaux textes.

dimanche 3 juillet 2011

Les Vrignes de la vigne, de Colette


Le genre : recueil

Mon avis : divers et souvent magnifique. Une dizaine de texte compose ce recueil publié en 1908, alors que Colette s'est séparée de Willy et affirme peu à peu son indépendance, notamment au travers de sa relation avec Missy et ses débuts au music-hall. Ce sont des textes très courts, et plusieurs sont tout simplement sublimes : la sensualité et la tendresse ("Nuit blanche"), la mélancolie ("Rêverie du Nouvel an"), l'humour ("De quoi est-ce qu'on a l'air"), l'évocation autobiographique (dans "Le Miroir", elle évoque le succès des Claudine), la musique ("Une dame qui chante"), les animaux ("Toby chien parle") sont autant de thèmes traités avec une intense subtilité, une véritable poésie. Du grand Colette.

Kyoto limited express, d'Olivier Adam et Arnaud Auzouy


Le genre : méditation intime et poétique + photos

L'histoire : le narrateur revient à Kyoto, où il a connu le bonheur avec sa femme et sa fille et redécouvre divers aspects de l'univers de cette ville.

Mon avis : bof. On retrouve bien la tristesse inhérente à la prose d'Olivier Adam, sans véritable surprise. Mais il y manque cette fois à mon sens une histoire. On n'est pas dans le voyage proprement dit ni l'évocation véritable d'un lieu, ni dans un récit, et l'ouvrage perd de son intérêt. Quant aux photos, je ne suis pas très sensible au format en hauteur mais les triptyques sont magnifiques.

Les Particules élémentaires, de Michel Houellebecq


L'histoire : le récit retrace les destins parallèles de deux demi-frères, Michel, chercheur en biologie et Bruno, professeur de lettres.

Mon avis : ce n'est pas mon préféré, mais je reste sensible à l'originalité de Houellebecq, et au fait que le vrai discours se tient toujours en filigrane derrière le récit, affleurant plus ou moins. Et puis ce désespoir serein qui imprègne le destin de ses personnages. Ici, la récurrence des discours scientifiques m'a empêchée de m'immerger autant que dans les autres. Une citation : "la possibilité de vivre commence dans le regard de l'autre".

dimanche 26 juin 2011

Léviatemps, de Maxime Chattam


Le genre : thriller français

L'histoire : Paris, 1900. Guy est un écrivain qui a fui sa famille pour trouver refuge dans une maison close. Une prostituée est découverte assassinée dans un position diabolique. Il mène l'enquête.

Mon avis : bof. Décidément, je ne retrouve pas la fascination éprouvée pour la Trilogie du Mal et pour Le Sang du temps. Bien que l'histoire soit située dans le Paris du début du siècle, on ne se sent pas vraiment dépaysé et l'intrigue tient peut-être trop à cette ambiguïté entretenue entre fantastique et réalité macabre. Rien de déplaisant, mais rien d'inoubliable non plus.

La Ligne noire, de Jean-Christophe Grangé


Le genre : thriller français

L'histoire : Marc Dupeyrat, journaliste, cherche à comprendre les motivations d'un étrange tueur emprisonné en Thaïlande et se met à entretenir une correspondance avec lui en se faisant passer pour une femme.

Mon avis : tout à fait diabolique. Je ne suis pas une fan de Grangé, mais là, il faut avouer qu'il distille une ambiance méphitique de bout en bout qui tient franchement en haleine. C'est haletant et bien ficelé. On s'immerge dans le narrateur, lui-même fasciné par un tueur en série particulièrement diabolique. Disons que c'est sûrement cathartique !

samedi 18 juin 2011

L'Enfant allemand, de Camilla Läckberg


Le genre : polar suédois

L'histoire : Erica Falck part à la recherche de l'histoire de sa mère, liée à la seconde guerre mondiale, et au meurtre d'un vieil homme.

Mon avis : encore du très bon polar. On suit l'intrigue de bout en bout, toujours avec cette technique d'entremêler les récits sans que l'on s'embrouille jamais. Les anciens personnages sont agréables à retrouver, comme les nouveaux. Le style n'est pas exempt ici et là de quelques clichés, mais sinon c'est vraiment un récit à nouveau très agréable à lire.

lundi 13 juin 2011

Ballets roses, de Benoît Duteurtre


Le genre : retour sur l'affaire des "Ballets roses", scandale judiciaire de 1958.

L'histoire : l'auteur fait son enquête sur l'affaire dite des Ballets roses, qui a impliqué un haut fonctionnaire de l'Etat, André Le Troquer, dans une histoire de moeurs impliquant des mineures.

Mon avis : sans intérêt. L'auteur cherche à la fois son sujet et un style approprié tout au long de l'ouvrage. Ce livre appartient à la collection "Ceci n'est pas un fait divers", initié par Besson traitant de l'affaire Grégory : cela s'appelle L'Enfant d'octobre et c'est un livre bouleversant et magnifique. Ici, franchement, on n'apprend rien de bien intéressant en-dehors de ce qu'on aurait pu lire sur Wikipedia. En pleine tourmente DSK, on aurait eu de quoi se dire que les hommes politiques des années 50 avaient eux aussi de bien étranges rapports à la sexualité ! Et on peut d'ailleurs se le dire, mais on n'a pas besoin de lire ce livre. Entre les commentaires personnels sur tous les tons et les compte-rendus des faits, l'ouvrage ne trouve jamais ses marques.

vendredi 10 juin 2011

Le Potentiel érotique de ma femme, de David Foenkinos


Le genre : roman français contemporain, sur l'amour, à tendance humoristique

L'histoire : Hector est un homme relativement ordinaire sauf qu'il est un collectionneur compulsif.

Le genre : encore un auteur né en 1974 (comme Olivier Adam). Mais on n'est pas du tout dans le même genre, puisque l'intérêt principal ici, c'est l'humour décalé dont fait preuve David Foenkinos pour raconter le parcours de son personnage avec ses obsessions. Il y a de la légèreté, de l'esprit, de l'invraisemblable, dans toute cette histoire. On pourrait trouver ça ridicule, car le motif apparaît souvent dérisoire, mais c'est plutôt original, sans être révolutionnaire. Je n'ai pas ri aux éclats, et l'autobiographie fictive de Lennon, du même auteur, m'a semblé bien meilleure, mais la lecture n'est pas déplaisante.