mardi 31 décembre 2013

Scènes de la vie d'un jeune garçon, de J.M. Coetzee

Le genre : récit autobiographique sud-africain L'histoire : un garçon blanc de dix ans vit à Worcester avec sa famille. A l'école, c'est un élève irréprochable ; chez lui en revanche, il est un despote qui voue un attachement féroce à sa mère et une haine profonde à son père. Mon avis : bien aimé même si mon premier enthousiasme s'est un peu essoufflé en cours de lecture. L'enfant personnage principal est d'une cruauté assez fascinante. Et le tableau de l'Afrique du Sud et notamment des scissions au sein de la population blanche entre afrikaans et anglais est intéressant.

dimanche 29 décembre 2013

L'Odeur de l'Inde, de Pier Paolo Pasolini

Le genre : récit de voyage Mon avis : dans les années 60, l'auteur se rend pour la la première fois en Inde avec Moravia et sa femme. Il fait de son périple ce court texte en fragments où il livre ses impressions contrastées sur les gens, la ville, les couleurs les odeurs, la religion, la pauvreté. Bien que lu d'un seul œil, malheureusement, il s'agit d'un beau texte, lyrique, un peu suranné, mais plein de sensibilité et de curiosité pour un pays déconcertant et fascinant.

jeudi 19 décembre 2013

Animaux solitaires, de Bruce Holbert

Le genre : polar noir américain, sur la violence, la famille... L'histoire : Dans l'Etat de Washington au début des années 30, l'ancien officier de police Russel Strawl repart en chasse pour trouver un meurtrier d'Indiens. Mon avis : très, très noir aussi. Et j'ai eu comme le précédent beaucoup de mal à accrocher, au point que celui-là, je ne l'ai pas terminé. Il n'est pourtant pas sans intérêt, dans sa peinture des paysages et de l'ambiance de l'époque, dans ses portraits de personnages taciturnes et torturés.

Pike, de Benjamin Whitmer

Le genre : roman noir américain sur la famille, la corruption... L'histoire : l'ex-truand éponyme retrouve sa ville natale, Cincinnati, et sa petite-fille après la mort de sa mère, à la suite d'une overdose. Pour comprendre comment celle-ci est morte, il enquête et se retrouve sur les traces d'une flic corrompu. Mon avis : très, très noir. De bout en bout, à chaque ligne. Même si les personnages sont intéressants et attachants, je n'ai pas vraiment accroché.

dimanche 8 décembre 2013

L'Obsédé, de John Fowles

Le genre : roman anglais sur la folie L'histoire : Le narrateur est un jeune homme qui voue un amour absolu à une jeune femme qu'il ne connaît pas. Lorsqu'il gagne à la loterie une grosse somme d'argent, il achète une maison dans un coin perdu, avec une cave qu'il aménage pour y garder sa bien-aimée. Mon avis : plutôt glaçant. Mais quand on a lu Claustria, on est un peu blindé par ce genre d'histoire. Ce roman a été écrit dans les années 60 : sans doute qu'à l'époque, il avait quelque chose de plus sulfureux qu'aujourd'hui. Je trouve qu'il aurait été intéressant de rendre le personnage encore plus ambigu, il aurait été encore plus dérangeant de le rendre à la fois un peu plus fou et un peu plus sympathique.

jeudi 5 décembre 2013

Pirates, de Michael Crichton

Le genre : roman d'aventures aéricain L'histoire : à la Jamaïque dominée par les Anglais au XVIIe siècle, les pirates sont légion pour s'emparer des navires espagnols et de leurs trésors. Le fameux capitaine Hunter rassemble une équipe pour s'emparer d'un navire chargé d'or et amarré dans une petite île réputée imprenable. Mon avis : sans intérêt. C'est l'équivalent d'un téléfilm du dimanche après-midi ou d'un film de seconde zone qui passe au cinéma l'été. Personnages caricaturaux sans épaisseur, décor aux couleurs criardes, aventure aux péripéties attendues, etc. Insipide.

Close to the bone, de William G. Tapply (VO)

Le genre : polar américain L'histoire : Brady Coyne est contacté par un de ses clients, un sénateur, pour défendre son fils qui a tué une femme dans un accident de voiture alors qu'il était ivre. Mon avis : Comme le dit un des extraits de presse qui orne la couverture, on se glisse dans un épisode des aventures de Brady Coyne comme dans une paire de jean bien taillée. C'est exactement ça.

vendredi 22 novembre 2013

22/11/63, de Stephen King

Le genre : roman fantastique L'histoire : En 2011, Jake, un professeur de littérature du Maine, est invité par un homme qu'il connaît à peine à voyager dans le temps : une brèche lui permet de se retrouver en 1958. Mon avis : ce type est un génie de la narration. Son pavé se lit avec une fièvre qui ne se tarit à aucun moment. On vit chaque instant de cette histoire à la fois rocambolesque et familière au même rythme que son personnage principal et avec les mêmes émotions. Certes, ce n'est pas un roman d'une extraordinaire finesse psychologique, ce n'est pas non plus un véritable roman historique qui nous fait revisiter le début des années 60 aux Etats-Unis et l'assassinat de Kennedy (quoique). Mais c'est quand même extrêmement bien ficelé. Je me suis régalée.

Contes et nouvelles de la campagne, de Maupassant

Le genre : histoires courtes ayant pour cadre le Pays de Caux Mon avis : délicieux. Maupassant dépeint dans cette vingtaine d'histoires une Normandie aussi belle que ses habitants sont cruels : il est puissant et lyrique pour évoquer le paysage, et le plus souvent corrosif pour dépeindre la paysannerie profonde. Si la majorité des récits sont plutôt cruels, certains ne sont pas dénués de tendresse. En tout cas, cela se savoure de bout en bout, sans ennui d'une seule seconde.

mardi 12 novembre 2013

Sur l'amour et la mort, de Patrick Süskind

Le genre : essai Mon avis : très bon. C'est un court essai, plein de références littéraires et plein d'humour , sur le sentiment amoureux et sa proximité avec la mort. Même si la réflexion que Süskind livre ici n'est pas originale, c'est néanmoins un très joli texte.

Le Contrat, de Donald Westlake

Le genre : polar américain L'histoire : deux écrivains qui se sont connus dans leur jeunesse se retrouvent. L'un a réussi, l'autre pas. Le premier, en panne d'inspiration, propose au second de publier sous son propre nom le roman que celui-ci vient d'achever. Il y met une condition : qu'il supprime sa femme. Mon avis : moyen. Pas déplaisant, aisé à suivre, voire même impeccable pour passer un dimanche après-midi d'automne pluvieux. Les personnages ont une certaine épaisseur, même si l'histoire n'est pas hyper crédible. Mais rien d'impérissable.

dimanche 10 novembre 2013

Les Aventures de Napoléon, de Cavanna

Le genre : biographie humoristique Mon avis : Le destin de Napoléon par Cavanna, ça vaut son pesant de cacahuètes. C'est même excellent parce que c'est irrésistible de drôlerie et d'esprit. De sa naissance à sa mort, Cavanna détricote le mythe Napoléon avec une verve très inspirée de bout en bout. Se lit d'un trait avec un sourire inextinguible et quelques francs éclats de rire.

The Seventh Enemy, de William G. Tapply

Le genre : roman policier américain L'histoire : Brady Coyne retrouve un ancien copain de lycée, devenu une vedette de la télévision, alors que celui-ci doit témoigner contre un décret demandant le contrôle des armes d'assaut. Au dernier moment, il fait le contraire, se déclare en faveur, et s'attire la colère d'un lobby très influent. Mon avis : toujours excellent. Du suspense, de l'humour, de l'émotion, du grand air. Un cocktail qui se renouvelle et se déguste toujours avec plaisir.

samedi 9 novembre 2013

Underground, de Haruki Murakami

Le genre : recueil d'entretiens Le sujet : les attentats au gaz sarin perpétrés en 1995 dans le métro de Tokyo par des membres de la secte Aum. Mon avis : excellent, voire indispensable. Murakami dit avoir éprouvé le besoin, quelques mois après les événements, de comprendre ce qui s'était passé mais aussi de comprendre l'âme du Japon contemporain. Et il a le grand art de servir son sujet avec une immense humilité, sans prétendre non plus à une totale subjectivité, mais avec une parfaite intelligence, tout en ayant toujours l'air d'un homme ordinaire. La première partie du livre, consacrée aux victimes, est étonnante : on revit à chaque témoignage, le récit de l'attentat selon des points de vue différents. Ce n'est pourtant jamais répétitif, jamais lassant. Ce qui m'a le plus étonnée, c'est que très peu sont dans la colère. On comprend que les victimes d'un attentat ne sont pas seulement les blessés, loin de là : mais tous ceux qui ont été choqués, voire traumatisés, directement et indirectement. Dans la seconde partie du livre, Murakami est allé à la rencontre de membres de la secte (qui n'est pas dissoute mais a pris un autre nom), certains qui l'ont quittée, d'autres non. Aucun ne cautionne les attentats, aucun n'était au courant, et tous évoquent la forme de bonheur, persistant, qu'ils ont trouvé en rejoignant la secte, au moins au départ, et qu'ils ne trouvaient pas ailleurs, dans la société actuelle. Murakami prouve, par ce livre, que la vision d'un monde manichéen est non seulement erronée, mais très dangereuse. Les attentats de Tokyo sont le signe d'un mal qui ronge la société d'aujourd'hui (et à mon avis, tout pays prétendûment civilisé aujourd'hui, pas seulement le Japon) à cause de ses choix. Notamment celui d'écraser l'individu et son besoin de spiritualité.

dimanche 3 novembre 2013

La Nuit du bombardier, de Serge Brussolo

Le genre : roman d'épouvante L'histoire : Après avoir assisté au viol dans sa mère puis l'internement psychiatrique de celle-ci, le jeune David est envoyé dans le pensionnat d'une petite ville où l'atmosphère est plus que lugubre. Un étrange phénomène survenu 40 ans auparavant semble avoir transformé la ville et ses habitants. Mon avis : bof. La première moitié n'est pas vraiment horrifique, mais fait davantage penser à une sorte de Harry Potter en version gothique. Puis le roman prend un virage vers la science-fiction et l'horreur tout au long de la deuxième partie. Les personnages sont intéressants, comme toujours chez Brussolo, malheureusement j'ai trouvé qu'il en faisait trop, beaucoup trop, dans l'épouvante, au point de la désamorcer. Décevant.

vendredi 1 novembre 2013

Une Panthère dans la cave, de Amos Oz

Le genre : roman israélien L'histoire : à Jérusalem à la fin des années 40 et du mandat britannique en Palestine, le jeune Profi, 12 ans, se lie d'amitié avec un sergent anglais, tout en faisant partie de la "Résistance", un groupe qu'il forme avec deux de ses camarades et qui combat à sa façon l'occupant. Mon avis : pas mal. Le ton, celui du jeune garçon, est à la fois léger et grave, ce qui confère à l'histoire cette double dimension. On perçoit la page d'histoire, grave, dure, avec le souvenir très proche des horreurs du nazisme et la persécution séculaire des Juifs, le climat tendu de ces dernières années de présence anglaise. Et en même temps il y a ce regard enfantin, la relative naïveté de cette jeune voix, et l'espoir de tolérance et de renouveau qu'elle représente.

Snake Eater, de William G. Tapply (VO)

Le genre : policier américain L'histoire : nouvelle aventure de Brady Coyne, l'avocat bostonien, cette fois amené à défendre un vétéran du Vietnam accroc au cannabis. Mon avis : toujours excellent. Tapply a l'art de mener une intrigue à un rythme parfait, en laissant la place nécessaire pour que se déploie la personnalité de son héros. J'adore.

dimanche 13 octobre 2013

In treatment, lost in therapy, de Clotilde Leguil

Le genre : essai sur la série américaine In treatment. Mon avis : excellent. De façon très claire, l'auteure analyse les forces et faiblesses d'une série américaine consacrée à des séances de psychothérapie. Et cela peut se lire sans avoir vu la série. L'ouvrage a le mérite de critiquer de façon constructive et surtout de comparer les méthodes (américaine et française, autrement dit lacanienne) et de faire comprendre en quoi ce que montre la série ne relève pas d'une pratique psychanalytique. Elle montre néanmoins tout ce qu'elle a d'intéressant, sur les échecs de la psychothérapie, sur les difficultés à être praticien, sur le transfert. Même si on peut peut-être regretter des répétitions, cet ouvrage est très éclairant sur ce que sont et ne sont pas des séances d'analyse. Personnellement, j'ai adoré la série !

La Marque de Winfield, de Ken Follett

Le genre : roman américain L'histoire : en Angleterre, à la fin du XIXe siècle, des élèves sont les témoins de la mort d'un de leurs camarades. Quelques années plus tard, les protagonistes du drame se retrouvent : l'héritier d'une grande banque, son ami fils d'un milliardaire sud-américain, et le parent pauvre à l'intégrité sans faille. Mon avis : nullissime. L'équivalent d'un téléfilm du dimanche après-midi par temps de pluie. Le genre de truc à ficelles énormes qu'on regarde sans le voir, juste pour passer le temps. Les personnages sont archi caricaturaux, les péripéties ultra téléphonées, le tableau de l'Angleterre parfaitement insipide. Je l'ai lu pourtant jusqu'au bout (et c'est long), sans cesser de me dire que ce roman n'a aucun intérêt. Sauf de passer le temps, peut-être, si la télé est en panne et qu'il fait vraiment mauvais.

Texas forever, de James Lee Burke

Le genre : roman américain L'histoire : deux prisonniers s'échappent d'un pénitencier du Texas où ils subissent des sévices, en tuant un gardien. Commence alors une cavale où ils coirsent Indiens, Mexicains et soldats... Mon avis : bof. Je ne suis pas rentrée dans l'histoire mais force est d'avouer que ce n'est peut-être pas de la faute du bouquin mais d'un manque de disponibilité intellectuelle de ma part. Non pas qu'il en demande beaucoup. Mon avis, en bref, n'a ici aucun intérêt. J'ai vaguement perçu un souffle, le tableau d'une certaine epoque de l'Amérique mais cela m'est passé à côté. Et c'est sans doute dommage.

mercredi 25 septembre 2013

A l'image du dragon, de Serge Brussolo

Le genre : roman français de science-fiction / fantasy L'histoire : Le peuple du soleil a pour ennemi l'humidité, qui représente une menace de mort, et le peuple de la pluie, qui vit de l'eau. Nath, chevalier du soleil, est chargé d'une mission de destruction par le grand prêtre du feu. Mon avis : bof. Comme souvent, les personnages de Brussolo ont une épaisseur intéressante et familière et le monde qu'il dépeint témoigne d'une imagination originale. Mais cette fois, je n'ai pas été franchement interpellée ni par les uns ni par l'autre.

Aucun de nous ne reviendra, de Charlotte Delbo

Le genre : témoignage autobiographique sur Auschwitz Mon avis : poignant. L'auteure ne fait pas de récit, mais livre sous la forme de chapitres parfois très courts proches du poème en prose, parfois plus narratifs, des souvenirs, des flashs, des impressions, sur le temps qu'elle a passé en déportation à Auschwitz. A la fois beau et glaçant.

dimanche 15 septembre 2013

Hell Bent, de William G. Tapply (VO)

Le genre : policier américain L'histoire : nouvelle aventure de lavocat bostonien Brady Coyne, qui voit ressurgir dans sa vie un de ses anciens amours, qui lui demande de s'occuper de s'occuper de son frère, reporter photographe revenu handicapé d'Irak. Mon avis : toujours la même chose ! Les aventures de Brady Coyne se lisent avec un plaisir sans faille. Même dans le désordre. On fréquente Brady comme un bon copain, son entourage familier est le nôtre : ses amis, sa secrétaire ou son chien... Et l'enquête se suit avec intérêt. What else ?

vendredi 6 septembre 2013

Exit le fantôme, de Philip Roth

Le genre : roman américain sur la vieillesse L'histoire : Zuckerman, écrivain de 72 ans, revient à New York où il a longtemps vécu, après avoir passé plus de dix ans dans une maison totalement perdue. Mon avis : pas aimé du tout. Entre le début et la fin, je n'ai vu aucune évolution, sauf mon ennui qui est allé croissant. Fuites urinaires, fantasmes amoureux, atermoiements divers : le propos tourne en rond. On sent beaucoup d'aigreur et de lassitude. Il paraît que Philip Roth est un très grand écrivain contemporain. Si c'est le cas, ce n'est en tout cas pas ce roman qui peut le prouver.

mercredi 28 août 2013

Dark horse, de Craig Johnson

Le genre : roman policier américain L'histoire : suite des aventures du shérif Longmire dans le Wyoming. Cette fois, il enquête hors de sa juridiction afin de faire la lumière sur le meurtre d'un homme dans un village reculé. Il ne croit pas à la culpabilité de sa femme, qui a pourtant avoué l'avoir commis. Mon avis : moins caustique que les précédents, ce roman vaut toujours pour son personnage principal cependant. Et puis pour ce tableau du fin fond du Wyoming, rude tant dans ses paysages que dans ses habitants.

Muscle Memory, de William G. Tapply (VO)

Le genre : roman policier américain L'histoire : Brady Coyne, l'avocat de Boston, accepte de s'occuper du divorce d'un ami. Sauf que sa femme est assassinée et ce dernier est évidemment accusé. Mon avis : toujours sympa, les aventures de Brady Coyne, même si peut-être celle-ci brille moins par son humour. Mais cela reste (facile et) plaisant à suivre et à lire.

mercredi 21 août 2013

Bordeaux-Vintimille, de Jean-Baptiste Harang

Le genre : récit qui retrace un fait divers L'histoire : en 1983, un jeune Algérien est battu puis assassiné dans le train par trois légionnaires. L'auteur, journaliste à l'époque des faits, retrace l'histoire aussi atroce qu'incompréhensible de ce crime. Mon avis : ce court livre appartient à la collection "Ceci n'est pas un fait divers", que je trouve en général intéressante. Celui-ci ne déroge pas à la règle même s'il ne retient pas l'attention pour son style ni vraiment pour sa profondeur. L'auteur s'attache à reconstituer l'enchaînement des faits, à dépeindre les acteurs du drame et à essayer de comprendre ce qui a pu pousser trois jeunes hommes à commettre un tel crime. Il évoque aussi l'inaction et le mutisme des passagers. Ce livre rappelle que ce type d'horreur existe.

Frontière barbare, de Serge Brussolo

Le genre : roman français de science-fiction L'histoire : David est un vétérinaire d'un genre n peu particulier puisqu'il s'occupe de monstres dangereux de l'espace. Il est marié à Ula, une femme avec des gènes extraterrestres qui lui donnent des appétits de violence de plus en plus irrépressibles. Mon avis : pas mal mmême si la deuxième moitié du livre m'a un peu déçue. Brussolo a l'art de camper des personnages fouillés, atypiques et familiers en même temps, en proie à des questionnements qui touchent le lecteur, dans un univers plein d'imagination. Mais la seconde partie de l'histoire à mon goût regorge à outrance d'inventions surnaturelles, au point que l'intrigue ralentit et finit de façon un peu plate.

Balzac, de Stefan Zweig

Le genre : biographie Mon avis : passionnant. Retracer la vie de Balzac a demandé à Stefan Zweig dix ans de travail, et ce n'était même pas tout à fait terminé à la fin de sa vie. Comme pour Marie-Antoinette ou Fouché, cette biographie est extrêmement documentée et donne l'impression au lecteur de connaître de façon intime le personnage. Personnage fascinant en l'occurrence : enfant maheureux, génial auteur, véritable fou aussi, amoureux ambigu, snob invétéré, bourreau de travail, Balzac fut un homme exceptionnellement complexe. Sans complaisance mais avec une passion manifeste pour l'investigation psychologique, Zweig donne à vivre le destin extraordinaire de l'auteur de la Comédie humaine.

vendredi 9 août 2013

Les quatre vérités, de David Lodge

Le genre :roman anglais L'histoire : un écrivain connu s'est fait éreinter par une journaliste. Un de ses vieux amis, écrivain lui aussi mais sombré dans l'oubli, décide de la rencontrer à son tour. Mon avis : bof. Un de ces romans qui se lit vite, sans passion et sans déplaisir, et qu'on oublie au bout de deux jours.

Lacan envers et contre tout, d'Elisabeth Roudinesco

Le genre : essai sur Lacan, l'homme et son écho Mon avis : intéressant. Cet ouvrage tient davantage du portrait que de la biographie, cherchant à évoquer par petites touches la personnalité d'un homme qui a marqué les esprits et les marque encore. C'est trop décousu pour qu'on en apprenne beaucoup sur sa théorie, mais ce livre a le mérite d'offrir une approche singulière d'un homme complexe, paradoxal et riche.

lundi 5 août 2013

Shibumi, de Trevanian

Le genre : roman américain d'espionnage et de mœurs, sur l'Amérique et le Japon L'histoire : Nicholaï, enfant atypique et surdoué, a été recueilli et éduqué par un militaire Japonais lors de la première guerre mondiale, lequel l'initie au Go, un jeu japonais. En parallèle on nous raconte l'histoire de sa tentative de capture, quelques décennies plus tard, par un consortium américain, après qu'il est devenu un tueur hors pair. Mon avis : très bien, et assez étrange aussi. On est loin du roman d'espionnage traditionnel, car en réalité c'est un aspect très secondaire. Le véritable intérêt du roman réside dans la confrontation des cultures, notamment américaine et japonaise, et la critique violente de certaines forces au pouvoir, celles du profit, qui dominent le monde.Le personnage principal est peut-être un peu trop haut en couleurs pour être tout à fait crédible, l'intrigue de fond un peu tarabiscotée, mais peu importe : c'est un roman intéressant et intelligent.

jeudi 25 juillet 2013

Avant la nuit, de Reinaldo Arenas

Le genre : autobiographie L'histoire : Reinaldo Arenas, raconte sa vie, depuis son enfance dans la misère à Cuba jusqu'à son exil aux Etats-Unis. Mon avis : édifiant. L'auteur nous fait vivre le régime castriste de l'intérieur, et surtout ses atrocités à l'égard des intellectuels et des homosexuels. Reinaldo Arenas, écrivain, a été persécuté par le régime de son pays, non seulement pour ses moeurs, à l'instar de beaucoup d'autres, mais aussi pour ses révélations sur la face cachée de ce qui se passait dans son pays. Il s'est efforcé toute sa vie de diffuser à l'étranger la réalité du régime de Castro au travers de son œuvre et de sa propre histoire.

mercredi 17 juillet 2013

Les Gens heureux lisent et boivent du café, d'Agnès Martin-Lugand

Le genre : roman français sur le deuil et l'amour L'histoire : Diane a perdu un an plus tôt son mari et sa fille. Elle ne veut pas surmonter cette épreuve et part vivre en Irlande. Mon avis : pas mal. C'est une jolie histoire, bien menée et assez émouvante. Mais le style pèche un peu : beaucoup de clichés, de facilités à mon goût, de tentatives maladroites de faire de l'humour. Les personnages sont relativement caricaturaux et ne sont pas toujours très crédibles. J'ai néanmoins lu vite et sans déplaisir ce roman.

Un Secret, de Philippe Grimbert

Le genre : roman française sur l'amour, la famille et le poids des secrets. L'histoire : le narrateur raconte son enfance d'enfant malingre et solitaire, et le poids du secret de ses parents qu'il découvre peu à peu. Mon avis : très émouvant. Philippe Grimbert décrit avec beaucoup de sensibilité le parcours douloureux d'un enfant, écrasé pendant des années par l'histoire qui a précédé sa naissance et qu'il apprend peu à peu. C'est une belle histoire sur la nécessité du dire et aussi sur la vocation de la psychanalyse.

Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, de Jonas Jonasson

Le genre : roman humoristique suédois L'histoire : Allan Karlsson s'enfuit de la maison de retraite où il vit le jour de ses cent ans. Il entame un périple aussi rocambolesque que l'existence qu'il a menée. Mon avis : sympa. C'est complètement farfelu de bout en bout mais c'est un récit qui se lit avec plaisir, un vrai roman de vacances. On revisite un peu l'histoire du monde avec ce personnage décalé qui a côtoyé les grands personnages et traversé les grands épisodes du XXe siècle. Un roman qui ne se prend pas au sérieux et qui est tout à fait réjouissant.

samedi 29 juin 2013

Alexis ou le Traité du vain combat, de Marguerite Yourcenar

Le genre : récit épistolaire L'histoire : Au début du XXe siècle, le jeune Alexis écrit à sa femme pur lui expliquer pourquoi il la quitte. Mon avis : beau, comme tout ce qu'écrit Marguerite Yourcenar. Ce texte court en forme de longue lettre, écrit à l'âge de 24 ans, raconte le parcours d'un jeune homme à l'enfance triste, devenu musicien. Le mot n'est jamais prononcé mais il est homosexuel : il explique à la femme qu'il a épousée un peu malgré lui combien il a tenté de lutter contre ce penchant. Il lui raconte son errance intérieure jusqu'à l'irrémédiable rupture. Cela ne vaut pas les Mémoires d'Hadrien, mais rien ne vaut les Mémoires d'Hadrien. Une fois n'est pas coutume, voilà un lien pour écouter la voix merveilleuse de Marguerite Yourcenar parlant de ce livre à Bernard Pivot en 1979. Et cet autre, extrait de la même émission, où elle parle des Mémoires d'Hadrien. Que du bonheur.

Chagrin d'école, de Daniel Pennac

Le genre : autobiographie sur le thème de l'école L'histoire : Pennac raconte son passé de cancre et son expérience de professeur Mon avis : C'est peut-être un peu long, et un peu trop décousu. Mais c'est bien agréable à lire. Pennac, avec beaucoup de sensibilité et de tendresse livre sa propre histoire de cancre, avec humour mais aussi et surtout en expliquant la douleur que cela peut être. Il retrace également son parcours de professeur, ses ambitions, ses relations à ses élèves, et tout ce que cela lui suscite comme réflexions sur le fonctionnement de l'école, de l'enseignement, de la société. Et ce n'est pas le même discours que le discours ambiant ! A lire donc pour avoir un regard un peu neuf, enfin, par rapport à ce que l'on a l'habitude d'entendre, un regard rafraîchissant et constructif.

lundi 24 juin 2013

L'Olympe des infortunes, de Yasmina Khadra

Le genre : roman sur les rapports humains et le rapport au monde contemporain L'histoire : une poignée d'hommes se sont exclus de la société pour vivre à l'abri dans une décharge publique près de la mer. Ac Le Borgne y a recueilli Junior le simplet, qu'il exhorte à détester le monde civilisé. Mon avis : bof. Cette histoire qui se veut une sorte de fable philosophique et humaniste ne m'a pas beaucoup touchée. Curieusement, je l'ai trouvée assez banale, voire sans surprise, alors que le point de départ a l'air original.

mercredi 19 juin 2013

Eloge de l'énergie vagabonde, de Sylvain Tesson

Le genre : récit de voyage Le propos : Sylvain Tesson raconte au jour le jour le voyage en vélo qu'il a fait en Asie Centrale en 2006, de l'Ouzbékistan à la Turquie, en suivant le trajet d'un pipeline. Mon avis : magnifique. L'auteur tient à la fois de l'aventurier, du géographe, de l'anthropologue, du philosophe et du poète. Sa manière d'appréhender la nature qu'il traverse m'a fait penser à ce que Freud appelle le "sentiment océanique". Sa façon de réfléchir sur le monde contemporain, nos moeurs, notre rapport à la terre est rafraîchissante. Il parle de tout, au fur et à mesure de ce qu'il découvre comme paysages et comme personnages, sans que cela ait jamais l'air décousu. A noter que Sylvain Tesson est également plein d'humour. Il nous rappelle la simplicité des choses et nous donne envie d'aventure. Voilà un livre qui fait du bien.

lundi 10 juin 2013

La Force des choses II, de Simone de Beauvoir

Le genre : autobiographie L'histoire : Simone de Beauvoir poursuit le récit de sa vie, ici les années 50. Mon avis : ce volet, écrit entre 1960 et 1963, alors que Simone de Beauvoir a un peu plus de 50 ans, est hanté par deux choses : la guerre d'Algérie et la mort. On suit quasiment au jour le jour les événements liés à l'indépendance de l'Algérie, qui ont profondément bouleversé l'auteur de bout en bout, pare que pour la première fois de sa vie, elle s'est sentie étrangère à ses compatriotes, et même hostile, en même temps qu'impuissante et complice malgré elle, ne serait-ce que par le fait d'être Française. Au cours de ces années, elle prend également conscience que Sartre peut mourir, et va mourir, un jour. Et qu'elle-même vieillit, autrement dit qu'une vie est passée, malgré elle, même si elle ne regrette rien. On est donc loin de l'euphorie, du bonheur des premiers temps de son autobiographie, mais le ton n'est pas désespéré ou larmoyant. Beaucoup de noms propres et de détails qui (me) sont inconnus rendent parfois, surtout au début, la lecture un peu pénible, mais globalement, c'est une belle lecture. (A noter cependant : un grand nombre, un nombre incroyable de fautes typographiques.)

Un long chemin vers la liberté, de Nelson Mandela

Le genre : autobiographie L'histoire : Nelson Mandela écrit son histoire depuis son enfance jusqu'à son élection à la présidence de l'Afrique du Sud. Mon avis : passionnant. Certains destins, sinon certains hommes, sont extraordinaires. et cela n'a d'égal que leur simplicité quand ils se racontent. C'est le cas avec Nelson Mandela, dont le parcours, depuis un village du Transkei, jusqu'à la transformation de son pays et la présidence, en passant par les années de lutte et de détention, est en soi fascinant. Mais il reste humble, sans manichéisme et sans commisération pour lui-même malgré ce qu'il a vécu, sans artifice, sans grandiloquence. Ce récit est également passionnant parce qu'il raconte l'Afrique du Sud et l'apartheid de l'intérieur, avec ses communautés si différentes et ce régime politique terrifiant. A lire !

dimanche 26 mai 2013

Au suivant de ces messieurs, San Antonio

Le genre : polar français L'histoire : le lendemain d'une monumentale gueule de bois, San-A est envoyé en Suisse pour tuer un homme et sauver la mise d'un de ses partenaires qui a infiltré une bande de malfrats. Mon avis : là aussi, cela faisait longtemps. Et ça fait du bien ! C'est du très bon San-Antonio, dans le sens où la verve de Frédéric Dard est à son comble. Le style fait mouche quasiment à chaque ligne. Jubilatoire !

Volte-face, de Michael Connelly

Le genre : roman policier américain L'histoire : l'avocat Mickey Haller est invité à devenir procureur, le temps de rejuger un criminel incarcéré 24 ans plus tôt et qui prétend être innocent. Harry Bosch mène l'enquête. Mon avis : voilà bien longtemps que je n'avais pas relu des aventures de Harry Bosch, qui fut pendant longtemps mon héros de polars préféré. Dans ce roman où il partage la vedette avec son demi-frère, on retrouve son talent et son côté ours qui font son charme. L'intrigue est bien menée et on passe agréablement son temps. Du bon polar sans qu'il y ait de quoi se relever la nuit.

Nietzsche, de Stefan Zweig

Le genre : panégyrique Mon avis : une fois n'est pas coutume, cet essai de Zweig m'a passablement ennuyée. On apprend peu de choses sur la vie de Nietzsche, hormis ses maladies et sa solitude. Ce texte est surtout un panégyrique à l'homme, plus encore qu'à l'oeuvre, avec beaucoup, beaucoup de lyrisme. Manifesté touché par le personnage et par sa personnalité hors norme, c'est surtout à cela que l'auteur consacre ce court texte, en cherchant à faire partager et comprendre son émotion. Mais sur le fonds, peu de choses finalement. Déception.

lundi 20 mai 2013

Lincoln, de Bernard Vincent

Le genre : biographie Mon avis : très intéressant. Il s'agit là d'une biographie très documentée, une véritable somme sur le parcours d'Abraham Lincoln qui permet de comprendre non seulement qui il était, mais aussi ce qui s'est passé pendant ce XIXe siècle aux Etats-Unis autour de la question de l'esclavage. Nulle hagiographie mais plutôt un souci du détail (et c'est souvent complexe quand il est question de la politique américaine) qui fait un livre dense sur une page majeure de l'histoire des Etats-Unis.

mardi 14 mai 2013

Une Forme de vie, d'Amélie Nothomb

Le genre : roman sur les liens épistolaires L'histoire : Amélie Nothomb raconte la correspondance fictive avec un soldat américain basé en Irak. Mon avis : ma période Nothomb se poursuit et mon avis est confirmé par cet opus sorti en 2010. L'aspect fictionnel ne m'a pas transcendée. En revanche ce que l'auteure dit de son lien avec ses correspondants, de cette part importante de sa vie qu'elle accorde à lire son courrier et à y répondre, sans en négliger les aspects surprenants ou fastidieux, est beaucoup plus intéressant. A noter la fin, très étrange, où elle dit que la compulsion d'écrire "signifie chercher désespérément la porte de sortie"...

City of glass (La Cité de verre), de Paul Auster (VO)

Le genre : roman américain inclassable L'histoire : Quinn, a écrivain new-yorkais qui en vit en reclus depuis la mort de sa femme et de son fils, reçoit une nuit le cou de fil de quelqu'un qui le prend pour un autre et lui demande de l'aide. Quinn décide d'endosser ce rôle. Mon avis : j'avais lu ce roman, en français, il y a longtemps. Je l'ai redécouvert en anglais. C'est très singulier, tant dans le ton que dans l'histoire et dans les impressions qu'il laisse. Je ne sais pas pourquoi, mais cela m'a fait penser à American Psycho, alors qu'il n'y a rien de la violence du roman d'Ellis. C'est inracontable, et c'est ce qui en fait toute la saveur.

lundi 6 mai 2013

De là, on voit la mer, de Philippe Besson

Le genre : roman français sur l'amour et sur l'écriture L'histoire : Louise est un écrivain connu qui a besoin de solitude pour écrire. Elle s'isole au début de l'histoire dans une villa en Italie, loin de son mari. Elle y fait la rencontre d'une jeune homme. Mon avis : bof. Il me semble l'avoir déjà dit mais je me suis lassée de la prose de Besson. L'histoire est ici assez banale et le style, toujours aussi versé dans la description de l'intime, ne compense pas ce manque d'originalité. Cela se lit sans déplaisir, mais l'émotion n'est pas autant au rendez-vous que ce qui est recherché.

Crime passionnel, de Ludwig Lewisohn

Le genre : roman sur l'amour et la société américaine du début du XXe siècle L'histoire : le narrateur est un jeune homme ordinaire qui aspire à l'amour et à la sexualité mais se retrouve aux prises avec l'hypocrisie de son temps et de son milieu. Mon avis : étonnant d'actualité quand on sait que ce roman a été publié en 1930. Il traite avec énormément d'intelligence et de finesse de la question de la sexualité pour les hommes mais aussi pour les femmes, du poids de l'éducation et du milieu, des préjugés, du mariage et du sentiment amoureux. C'est moins sombre que Le Destin de Monsieur Crump, c'est plutôt une étude au travers de l'histoire de plusieurs couples qui vivent ces questions de façon différente. Véritablement intéressant.

lundi 29 avril 2013

Extrêmement fort et incroyablement près, de Jonathan Safran Foer

Le genre : roman américain sur l'enfance, la famille, le 11/09/2011. L'histoire : Oskar, 9 ans, est un enfant génial, à la fois plein d'imaginaire et de douleurs. Son père est mort dans les attentats du World Trade Center. Oskar part à la recherche d'une clé lui ayant appartenu et qu'il a retrouvée par hasard. Mon avis : Un roman formidable. Parce que c'est profondément émouvant : le personnage d'Oskar dont l'on suit l'extraordinaire parcours pour surmonter le deuil de son père est bouleversant, sans qu'à aucun moment le roman ne verse dans le mélo. Et puis il y a toutes ces petites touches originales : les photos, les fautes, les choix typographiques. Le mélange d'humour, de fantasque et de tragique est savamment dosé. J'ai pleuré comme une madeleine.

Montaigne, de Stefan Zweig

Le genre : biographie Mon avis : Emouvant, car c'est un des derniers textes écrits par Zweig depuis le Brésil où il s'est réfugié avec sa femme, peu avant de se suicider avec elle, et qu'il y fait un parallèle entre l'époque de Montaigne et la sienne. Il montre, en laissant poindre le désespoir qui l'habite, combien aux promesses générées par de fulgurants progrès a succédé un âge noir où le mal triomphe. C'est aussi un texte intéressant pour l'aspect biographique, qui occupe la suite et l'essentiel de ce court ouvrage. Il dépeint l'homme qu'a été Montaigne, au travers de sa vie de reclus puis de voyageur et de maire, avec ses ambiguïtés (comme son goût pour la noblesse acquise par son père et son amour des hommes et des choses simples), et ses écrits bien sûr. Une seule chose m'a étonnée : Zweig n'évoque pas du tout l'amitié avec La Boétie. Cela n'en reste pas moins, ici encore, un ouvrage merveilleusement éclairant.

mardi 23 avril 2013

Impurs, de David Vann

Le genre : roman américain sur les liens familiaux L'histoire : Galen, qui a une vingtaine d'années, vit seul depuis toujours avec sa mère dans une veille maison de la campagne californienne. Leurs seuls sorties sont pour aller voir la riche grand-mère, souffrant de la maladie d'Alzheimer et vivant en maison de retraite, et pour la tante et sa troublante fille de 17 ans. Mon avis : très glauque. On assiste à la déréliction d'un jeune homme dans un climat familial malsain, à ses tentatives pour y trouver une forme de bonheur ou de plaisir, tandis que sa sexualité, frustrée, s'échauffe de la proximité de sa cousine. Comme à chaque fois chez David Vann, mais de plus en plus me semble-t-il, il n'y a aucun espoir dans le désespoir. Sa vision de l'humanité, en tout cas celle qu'il décrit est condamnée, et on le sait dès le début de chaque histoire.

Le Bonhomme de neige, de Jo Nesbo

Le genre : polar norvégien L'histoire : Harry Hole est confronté à d'étranges disparitions de femmes, avec un bonhomme de neige qui apparaît à chaque fois. Mon avis : bof. C'est long, complexe, et certaines péripéties sont sans surprise. Si le personnage de Harry Hole, avec ses problèmes d'alcool et ses ses problèmes sentimentaux, ne manque pas d'épaisseur ou d'intérêt, il ne suffit pas à conférer à ce roman une saveur qui le classerait selon moi dans les meilleurs polars.

mardi 16 avril 2013

Tuer le père, d'Amélie Nothomb

Le genre : roman sur la filiation, la famille. L'histoire : dans le Nevada, le jeune Joe, passionné de magie, est mis à la porte de chez sa mère et trouve refuge chez un grand magicien qui accepte de le former et de l'accueillir avec sa femme. Mon avis : Décidément, les romans d'Amélie Nothomb font bien pâle figure à côté de ses récits d'inspiration autobiographique. Ici, j'ai trouvé l'histoire peu crédible, les personnages surfaits, l'idée de fond à peine explorée(le lien entre le père et le fils). Cela apparaît très superficiel, surtout après avoir goûté à l'intelligence et à la profondeur de Biographie de la faim...

Zombi, de Joyce Carol Oates

Le genre : roman américain sur la personnalité d'un meurtrier L'histoire : le narrateur est un homme de trente ans, issu d'une famille bourgeoise, meurtrier en série. Mon avis : c'est moins ignoble que ne l'annonce la quatrième de couverture (record détenu pour moi à ce jour par Psycho de Bret Easton Ellis et Claustria de Régis Jauffret) mais c'est thrash. Car le récit est écrit à la première personne, dans un style singulier qui donne l'impression que le personnage est à la fois simple d'esprit, monstrueux et retors. Dans le genre portrait de l'intérieur d'un serial killer, ce n'est pas ce que j'ai lu de plus intéressant.