dimanche 31 janvier 2010

Le Baiser de la pieuvre, de Patrick Grainville


Le genre : roman français érotique sur le Japon.

L'histoire : sur une petite île du Japon vit un bel adolescent qui est fou d'un amour muet pour une jeune veuve qu'il épie la nuit, et qu'il surprend dans une étreinte voluptueuse avec une pieuvre mythique.

Mon avis : incroyablement sensuel de bout en bout. Prenant pour point de départ une célèbre estampe japonaise d'Hokusai intitulée "Le rêve de la femme du pêcheur", l'auteur a imaginé une histoire d'amour et d'érotisme assez fascinante. Dans ce village agricole japonais, tout est sensuel : les gens, les gestes, la terre, les animaux, l'air, la mer, etc ! Dans ce roman, on parle peu, on vit, on observe et on vibre. Beauté, désir, sagesse, animisme... On est plongé dans un Japon contemporain empreint de l'esthétique et des moeurs d'un Japon rêvé. Troublant.

samedi 30 janvier 2010

L'Ombre du vent, de Carlos Ruiz Zafon


Le genre : roman espagnol sur les livres et l'amour.

L'histoire : le narrateur découvre dans le "Cimetière des Livres Oubliés" un exemplaire d'un roman introuvable d'un auteur inconnu, Julian Carax, pour lesquels il se prend de passion.

Mon avis : très agréable à lire. J'ai vu deux intérêts principaux à ce roman : l'histoire, qui est originale, construite un peu comme un polar, qui frôle le fantastique, qui tient aussi du roman d'amour, et puis la truculence espagnole dans les dialogues et l'humour. Sans être un chef d'oeuvre de psychologie ou de style, voilà un roman qui est à la fois une aventure rocambolesque riche de péripéties, et une plongée dans un hispanisme coloré.

dimanche 24 janvier 2010

L'Arbre aux haricots, de Barbara Kingsolver


Le genre : roman sur l'Amérique, l'amitié, la famille.

L'histoire : une jeune fille née dans le Kentucky quitte un jour son comté pour un ailleurs inconnu. Sur le chemin, on lui confie une petite fille muette, avec laquelle elle va s'installer dans l'Arizona.

Mon avis : une merveille. Non seulement il s'agit d'un voyage au coeur des Etats-Unis, qui permet de respirer le climat, mais d'une histoire émouvante où l'humour et l'émotion se côtoient constamment. Il s'agit d'un roman très féminin parce qu'y dominent les portraits de femmes, et où la définition de "famille" trouve un sens profondément sain et vivifiant.

samedi 23 janvier 2010

Après le trépas, de Ed Mc Bain


Le genre : polar américain

L'histoire : une femme est retrouvée assassinée d'un coup de couteau. Tout fait penser à un cambriolage qui aurait mal tourné, d'ailleurs le voleur passe aux aveux. Mais en réalité ce n'est pas si simple.

Mon avis : du bon polar. Si certains épisodes de la série des enquêtes de Carella et consorts m'ont déçue, celui-là fait partie des bons (comme la majorité). Enquête bien menée, ironie récurrente sans être jamais lourde, et surtout ces personnages de policiers blasés, humains et émouvants. Cela se lit tout seul et avec plaisir. Que demander d'autre !

vendredi 22 janvier 2010

American tabloïd, de James Ellroy


Le genre : roman historique sur la fin des années 50 et le début des années 60, autour de Hoover et des Kennedy.

L'histoire : des plus hautes sphères du pouvoir au plus sordide bouge, des hommes complotent, se massacrent et cherchent le pouvoir.

Mon avis : touffus et abscons. Voilà des semaines que je suis sur ce roman, et je ne sais pas pourquoi (ni comment !) je suis arrivée au bout. Je ne peux pas dire que j'ai détesté, c'est surtout que j'ai peu compris : trop d'actions et de personnages. Mais on retrouve la veine Ellroy et ce qui me semble sa patte : dans ce monde où tout est gris, ces personnages si sombres qui parviennent à susciter de l'émotion, voire de la sympathie et de la commisération. Avoir le sentiment de pénétrer dans l'Histoire par la petite porte est grisant aussi : le charisme froid de Hoover, la lubricité vulgaire de JFK... La 4ème de couverture, celle-là, ne ment pas : c'est très dense !

dimanche 17 janvier 2010

Aparté

"Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous". Kafka

samedi 9 janvier 2010

Elégie pour un américain, de Siri Hustvedt


Le genre : roman psychologique américain.

L'histoire : à New-York, de nos jours, le narrateur, un psychiatre, doit faire face à la fois à la solitude, à un amour impossible, à la mort de son père et les histoires qui sont révélées, ainsi qu'aux tourments de sa soeur, veuve d'un célèbre écrivain.

Mon avis : bof. Voilà un roman très psychanalytique, qui mêle les analyses de différentes personnalités, de différentes relations, et les rêves. Pas inintéressant, mais je crois que ce qui m'a le plus gênée c'est de ne pas réussir à croire que le narrateur est un homme. En effet, ce roman est très manifestement d'inspiration autobiographique, et l'auteure est une femme, c'est la compagne de Paul Auster.

jeudi 7 janvier 2010

La Ballade de l'impossible, de Haruki Murakami


Le genre : roman japonais sentimental

L'histoire : un jeune homme retrouve une amie d'enfance qu'il aime d'un amour impossible. Ils ont été liés tous les deux par un ami commun qui s'est suicidé.

Mon avis : beau. Pas de fantastique dans ce roman-ci, mais toujours beaucoup de sensibilité et de douceur. La particularité de celui-ci, c'est de parler de troubles mentaux : la bien aimée du narrateur souffre de problèmes psychologiques énigmatiques, qui sont l'intérêt principal à mon avis de ce récit. L'amour aussi bien sûr, ses différentes formes, et puis la solitude, sont également des thèmes ici prégnants.

lundi 4 janvier 2010

Bandini, de John Fante


Le genre : roman réaliste américain sur la famille et la pauvreté.

L'histoire : le récit est centré sur le père et le fils aîné d'une famille d'immigrés italiens d'une grande pauvreté, pendant l'hiver.

Mon avis : dur et émouvant. Qu'il s'agisse du père maçon, brute fière, ou du fils, écorché vif, les personnages sont pleins à la fois de rusticité et de tendresse. Un certain maniérisme dans l'écriture du début s'estompe et l'histoire gagne en intérêt tout au long du roman : l'amour du jeune Bandini pour Rosa, la désertion du père, la colère de la mère... C'est un livre en crescendo dans l'émotion. Il s'agit d'une oeuvre de jeunesse de l'auteur, et d'inspiration autobiographique.