vendredi 31 décembre 2010

L'Enquête, de Philippe Claudel


Le genre : roman français kafkaïen

L'histoire : l'Enquêteur est chargé d'aller dans l'Entreprise pour en apprendre davantage sur une vague de suicides qui a eu lieu parmi le personnel. La Ville se révèle étrange et hostile.

Mon avis : bof. On est en plein Kafka, avec son mélange de familiarité et d'absurde, sombre et dur. La vision du monde que propose Claudel dans cette probable allégorie est sans doute celle d'une société déshumanisée, où la fonction a pris le pas sur l'être, où la solitude est extrême, où l'environnement est dénaturé, etc. Probablement. Ce genre de discours devenu formaté ne m'émeut pas mais m'agace ; à force d'être bien pensant il en est creux. Si l'objectif du livre est simplement d'être fantastique, Kafka a fait beaucoup mieux, ne serait-ce que par son originalité. Bref, je n'ai pas compris l'intérêt et je n'ai pas aimé.

dimanche 26 décembre 2010

Rituel, de Mo Hayder


Le genre : roman policier anglais

L'histoire : Flea est plongeuse pour la police. Elle est hantée par la mort brutale de se parents, qui ont plongé dans un gouffre en Afrique du Sud. Une main coupée est retrouvée. Le policier chargé de l'enquête est lui aussi hanté, par la disparition de son frère.

Mon avis : TB. La preuve, une fois encore, qu'un bon roman policier tient à la qualité de ses personnages, plus encore qu'à son intrigue. Sans être impérissable, ce livre se dévore d'une traite et l'on y voit les personnages comme de vrais êtres vivants.

Suite(s) impériale(s), de Bret Easton Ellis


Le genre : roman américain contemporain sur la jet set californienne, l'alcool, les rapports humains...

L'histoire : Clay est scénariste. Il surfe dans un monde où les rapports sont superficiels. Il se croit suivi et s'attache à une jeune femme qui lui échappe.

Mon avis : bien que fascinée par American Psycho, subjuguée par Lunar Park, là... je n'ai rien compris. Ni l'histoire ni l'objectif. J'ai bien senti des ressemblances avec ce que j'ai déjà lu : le même milieu, la même obsession de la froideur, l'omniprésence de l'alcool, etc. mais cela m'est cette fois totalement passé à côté. Je n'y a rien vu, rien perçu. Le vide intégral.

mercredi 22 décembre 2010

La Carte et le territoire, de Michel Houellebecq


Le genre : roman français contemporain

L'histoire : parcours de Jed Martin, artiste, dans le monde d'aujourd'hui.

Mon avis : excellent. Pour deux raisons principales : pour l'humour de Houellebecq, et pour son écriture. L'aspect sociologique que l'on prête à ses romans me paraît fallacieux, même s'il n'est peut-être pas faux d'y voir une vision, voire une dénonciation de l'écrivain de notre société. Son roman s'ancre évidemment dans un monde très réaliste ! mais bref, ce n'est pas ce qui m'a le plus intéressée : c'est bien le cynisme, la dérision, que je trouve excellents. Et sans prétention justement. Et puis j'aime cette prose ample et limpide. Je ne me souviens pas avoir été séduite pareillement par ce que j'avais lu de Houellebecq jusque-là, mais je vais en relire. Même si je sais que c'est différent, et beaucoup plus sombre, j'ai envie de me replonger dans l'esthétique de cet auteur qui me semble inspiré ici par Bouvard et Pécuchet et par American Psycho (pas pour le meurtre, mais pour les digressions explicatives), tout en faisant quelque chose de très personnel, et oui, de très moderne. J'ai adoré !

lundi 20 décembre 2010

Avant le gel, de Henning Mankell


Le genre : polar suédois

L'histoire : Linda, la fille du commissaire Wallander, est sure le point d'entrer dans la police, alors qu'une tête de femme coupée, ainsi que ses deux mains jointes, sont retrouvées dans la forêt.

Mon avis : toujours génial ! Une relecture qui n'a rien perdu de son pouvoir d'envoûtement et de plaisir. On suit davantage la fille que le père, ce qui permet de voir le fameux Wallander sous un jour un peu différent. L'histoire est toujours aussi subtilement menée, ses personnages toujours aussi puissants et attachants. C'est peut-être l'humilité qui rend aussi fort le personnage de Wallander, et tous ses défauts : il n'est qu'un "bon policier", ainsi qu'il est décrit dans cet épisode. Et c'est ce qui fait toute sa grandeur. Du très grand polar, décidément.

dimanche 19 décembre 2010

La Favorite, de Yasushi Inoue


Le genre : roman historique et médiéval japonais

L'histoire : le récit est celui des amours de l'empereur Siuan-tsong et de Yang Kouei-fei, dans la Chine du VIIIe siècle.

Mon avis : déçue. Pourtant séduite par le sujet, mon intérêt s'est amenuisé de page en page, même si je suis arrivée jusqu'au bout. Trop de politique, pas assez de "couleur locale", pas la magie à laquelle je m'attendais, mais un récit que j'ai trouvé trop plat, sans souffle épique, sans le tragique annoncé en quatrième de couverture. Oui, on en apprend un peu plus sur les moeurs de la cour impériale de Chine à l'époque médiévale, mais pas tant que ça. Peut-être la restitution des événements historiques a-t-il pris trop le pas sur le lyrisme...

Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary, de Philippe Doumenc


Le genre : roman policier faisant suite à Madame Bovary de Flaubert.

L'histoire : des policiers enquêtent sur la mort d'Emma Bovary, un médecin présent ayant suspecté un assassinat.

Mon avis : je m'attendais au pire, évidemment. Mais c'est très plaisant ! On retrouve Flaubert sans que l'auteur ne cherche à l'imiter, on retrouve l'œuvre sans qu'il cherche non plus à la dénaturer, et c'est une jolie surprise. Au-delà de l'histoire, celle de l'enquête menée par un jeune policier, il s'agit d'un talentueux hommage au roman de Flaubert, à ses personnages et à son style.

samedi 18 décembre 2010

Ouragan, de Laurent Gaudé


Le genre : récit lyrique de l'ouragan qui a dévasté La Nouvelle Orléans.

L'histoire : au travers de plusieurs personnages dont les voix s'entremêlent, l'auteur raconte l'ouragan de l'intérieur.

Mon avis : bof. Je n'ai pas été sensible à la prose de Laurent Gaudé, qui de mon point de vue cherche la modernité et le lyrisme : mais peut-être est-ce simplement que je préfère une prose plus "classique". Je n'ai pas vraiment compris non plus l'objectif de l'auteur : cherche-t-il à raconter l'événement, et à en dénoncer certains aspects (le racisme et la ségrégation persistants aux Etats-Unis sont présents dans le récit), ou bien cet événement n'est-il que le prétexte pour camper des personnages et un style d'écriture (focalisations internes qui se succèdent et se mélangent, jusque dans une même phrase) ? Entre la volonté esthétique et le but réaliste, je n'ai pas perçu lequel dominait et cela aussi m'a dérangée. Bref, bof.

Dark Tiger, de William G. Tapply


Le genre : polar au grand air américain

L'histoire : dernière enquête de Stanley Calhoun, contraint par "l'homme au costume" de se rendre au nord du Maine pour élucider le meurtre d'un agent du gouvernement.

Mon avis: toujours aussi génial. Toujours cette impression d'espace, cette odeur d'aiguilles de pin, et ce personnage placide et attachant qu'est le héros. L'aspect polar est simple, sans prétention, mais non sans finesse. Il paraît que l'auteur a écrit d'autres romans policiers, sans ce héros (snif). Et qu'il a publié aussi des livres sur la pêche...

dimanche 12 décembre 2010

Le cerveau de Kennedy, de Henning Mankell


Le genre : roman suédois sur l'Afrique

L'histoire : une archéologue suédoise retrouve son fils mort dans son appartement à Stockolm, apparemment suicidé, mais elle n'y croit pas et part sur les traces de son passé et de sa personnalité.

Mon avis : Mankell le dit dans sa postface, ce roman est né d'un sentiment de colère. Celui qu'il a éprouvé en voyant ce qui se passe dans certains pays d'Afrique, et comment les Occidentaux y ont leur part. L'histoire de cette femme qui part autour du monde, et surtout en Afrique, au Mozambique (là où l'auteur vit), pour découvrir ce que son fils lui-même avait découvert, à savoir les ravages du sida et les agissements de certaines entreprises pharmaceutiques, est prétexte à révolte et dénonciation. Dans cette veine engagée, humanitaire, j'ai pourtant été moins touchée que par les incomparables aventures de Wallander...

samedi 11 décembre 2010

Dérive sanglante, de William G. Tapply


Le genre : polar au grand air

L'histoire : première aventure de Stanley Calhoun, qui s'est retiré dans le Maine après avoir été frappé par la foudre et perdu la mémoire. Son ami de pêche, le jeune Lyle, disparaît.

Mon avis : génial. Comme l'autre, "Casco Bay", dont j'ai parlé il y a quelques semaines, "Dérive sanglante" vaut moins pour l'intrigue policière que pour le souffle qui se dégage de cette histoire : on a envie d'aller dans le Maine, on a envie d'aller pêcher, on a envie de se promener dans les bois, etc etc. Et les personnages sont attachants, délicatement dépeints, sans trop de bavardage, avec ce qu'il faut de mystère et de familiarité pour qu'on ait l'impression de les connaître et de les découvrir. Une troisième aventure est parue cette année ! Mais c'est la dernière, car l'auteur est mort, merde !

dimanche 5 décembre 2010

Mrs Dalloway, de Virginia Woolf


Ce n'est pas le première fois, me semble-t-il, que j'entreprends de lire ce livre, mais là, je suis allée jusqu'au bout. Je ne peux pas dire que j'ai été séduite : j'ai eu au contraire beaucoup de mal à me concentrer, à m'y retrouver dans les personnages notamment. Les adjectifs qui me viennent néanmoins pour décrire mes impressions de lecture sont : lyrique, poétique et évanescent. Effectivement, il n'y a pas d'histoire, on est dans un tableau d'une époque, d'un monde, et de beaucoup d'individualités (et pas seulement de l'héroïne, comme je l'ai vu souvent écrit). J'ai aussi beaucoup pensé à Proust, les deux oeuvres me semblent très similaires dans l'esthétique et le propos. Mais la célèbre beauté de ce roman n'est pas tout à fait arrivée jusqu'à moi je crois.

L'anneau de Moebius, de Franck Thilliez


Le genre : polar français

L'histoire : Vic, nouvelle recrue à la Criminelle à Paris, se retrouve confronté à une série de meurtres horribles, tandis qu'un créateur de monstres pour le cinéma a d'étranges visions.

Mon avis : sensiblement le même que pour les précédents. On verse ici un peu dans le fantastique, mais il y a toujours autant ce goût manifeste de l'auteur pour l'horreur. A noter que je n'ai pas lu mais écouté ce livre, que je n'ai pas beaucoup aimé l'interprète (j'ai oublié son nom), notamment lorsqu'il fait les voix féminines, et qu'il m'a semblé plus criant que l'écriture n'était pas très bonne, assez plate, voire faisant un usage fréquent de clichés. un jugement bien sévère ! Il n'en reste pas moins que ce fut une "lecture" distrayante, et que pour un polar c'est déjà bien !

samedi 4 décembre 2010

Le plus endroit du monde est ici, de Francesc Miralles et Care Santos


Voilà un très joli roman, qui fait du bien par où il passe... "Le plus bel endroit du monde est ici", de Francesc Miralles et Care Santos, a pour point de départ l'envie de suicide d'une jeune femme qui vient de perdre ses parents et que le hasard amène dans un café étrange, où elle fait la connaissance de Luca. Semi-fantastique, cette histoire toute en simplicité fait penser au film de Frank Capra, "La Vie est belle", où un ange réapprend à un homme désespéré la joie de vivre. On est dans le même esprit un peu féérique, où l'histoire invite à se sentir heureux, quoi qu'il arrive, en regardant autour de soi. Le sous-titre de ce roman espagnol est "une invitation au bonheur" : c'est exactement cela !

Critique publiée sur la page "livres" du site Paris-Normandie

vendredi 3 décembre 2010

Les Anges de la nuit, de John Connolly


Le genre : polar américain (écrit par un irlandais)

L'histoire : Louis et Angel sont un couple de tueurs qui sont en fait des gentils. Presque retirés du métier, ils sont amenés, plus ou moins malgré eux, à reprendre du collier.

Mon avis : du très bon polar, même si j ne le classerais pas non plus dans le top 10 du genre. J'y vois deux raisons pour en dire vraiment du bien : pour la profondeur des personnages, qui sont assez fouillés pour être intéressants et attachants. Et pour le non manichéisme, si tentant et si facile dans bon nombre de polars. Je ne connaissais pas encore cet auteur, mais je vais en lire d'autres. Même si j'ai, en 24h, déjà oublié l'histoire !

dimanche 28 novembre 2010

Les Morts de la Saint-Jean,de Hennig Mankell


Le genre : polar suédois

L'histoire : trois jeunes gens sont portés disparus puis retrouvés morts en pleine cambrousse, tandis qu'un des collègues de Wallander est lui aussi assassiné.

Mon avis : j'appréhendais un peu de relire un épisode de la série Wallander. J'en avais gardé un tel souvenir, que je ne voulais pas vivre le même genre de déception que celui éprouvé par exemple à la relecture de certains Ellroy,que j'avais pourtant porté au pinacle. Et bien non, aucune déception, au contraire. Je ne me souvenais pas de l'intrigue (de l'avantage de n'avoir pas de mémoire) et j'ai retrouvé l'intensité du plaisir : le goût de la Suède, la personnalité forte et fragile de Wallander, l'impression quasi physique de vivre ses inquiétudes, sa tension, ses découragements, ses montées en puissance. Waouh, c'est vraiment du très, très grand polar, c'est même pour moi le meilleur. Je vais relire d'autres ! Le dernier est sorti, snif.

vendredi 26 novembre 2010

Sukkwan Island, de David Vann


Le genre : roman américain

L'histoire : un père et son fils partent pour vivre une année dans une île déserte du sud de l'Alaska.

Mon avis : voilà un roman difficile à décrire. On m'en avait dit tant de bien, que je m'étais faite une fausse idée de ce livre : je le croyais très violent, très retors, peut-être même sordide et cauchemardesque. Mais ce n'est pas tout cela, et ce l'est quand même un peu... Il y a quelque chose de très ordinaire, dans la relation ratée entre le père et son fils, dans l'évocation de l'adolescence, du divorce, de la solitude ; et en même temps cette banalité tourne effectivement, mais sourdement, au cauchemar. C'est un livre étrange, et "marquant", comme le dit la 4ème de couverture.

jeudi 25 novembre 2010

Un Amour, de Dino Buzzati


On est loin du "Désert des Tartares" ! "Un amour" est le dernier ouvrage de Dino Buzzati : en 1963, il publie ce long récit qui raconte l'amour douloureux d'un homme vieillissant pour une jeune prostituée. A la fois intime et pudique, ce roman évoque avec une grande sensibilité les sentiments désespérés de cet homme, dépeint sans faux semblant. On pense un peu à Swann, amoureux d'une femme "qui n'était même pas son genre" : Antonio, le personnage de Buzzatti, est lui aussi amoureux malgré lui et sans plaisir : habitué à fréquenter les prostituées par commodité, parce qu'il est trop gauche pour séduire, il est le premier surpris lorsqu'il s'attache à l'une d'elles, danseuse de La Scala. Peu à peu, la passion le submerge, le domine et le fait souffrir. Quant à cette Laïde, l'objet aimé, elle est tour à tour banale, mystérieuse et cruelle. Ce récit fait d'un sujet simple quelque chose de subtil, et d'empreint d'une douleur lancinante.

Critique publiée sur la page livres du site de "Paris-Normandie".

lundi 22 novembre 2010

La Pelouse, de Frédéric Dard


Le genre : roman policier et d'amour

L'histoire : un homme en vacances sur la Côte d'azur s'éprend d'une Anglaise qu'il part rejoindre en Ecosse.

Mon avis : j'ai lu ce livre parce que je suis tombée dessus dans ma bibliothèque et que je ne me savais pas l'avoir, et que je venais d'entamer deux moitiés du livre que j'avais abandonnés (un Bernard Knight et "Groom" de François Vallejo). Il me fallait du léger et du sûr. Hé bien on est là très, très loin de l'écriture des San Antonio, mais dans une intrigue classique, avec un style sobre. C'est bien ficelé, c'est plutôt tendre aussi, et cela se lit non sans intérêt, mais quand on connaît et qu'on aime la verve du commissaire, cela manque un peu de couleurs !

mardi 16 novembre 2010

La Chambre des morts / La Mémoire fantôme, de Franck Thilliez


Genre : polars sanglants

Mon avis : Une fois n'est pas coutume, je mêle deux romans dans une même critique, parce que je les ai lus coup sur coup, parce qu'ils se ressemblent dans le genre et pourtant j'ai été plutôt dégoûtée par le premier et littéralement happée par le second.
Tous deux mettent en scène un flic, Lucie Hennebelle, mère célibataire de deux jumelles, au passé trouble et à la volonté professionnelle ancrée très profond. Dans La Chambre des morts, des meurtres horribles sont commis sur des petites filles handicapées. Je n'irai pas plus loin dans la description de l'histoire : l'auteur n'épargne pas l'horreur, le sanglant, le sordide. Dans La Mémoire fantôme non plus ! Mais là, les personnages sont beaucoup plus attachants et on passe outre l'aspect horrifique : c'est cette fois une jeune femme à l'amnésie atypique qui est victime d'un "Professeur", meurtrier mathématicien au raffinement sanguinaire extrêmement recherché ; et Lucie acquiert une dimension plus forte, plus sensible que dans l'opus précédent. A ne pas mettre entre toutes les mains, c'est du lourd !

samedi 13 novembre 2010

Juliette, d'Anne Fortier


Rocambolesques, ces aventures de la descendante de la Juliette de Shakespeare a de quoi ravir à la fois les amateurs de la tragédie, puisque ce roman en traite largement, et les lecteurs d'aventures en général. Tout démarre aux Etats-Unis, lorsque Juliette et sa soeur jumelle, âgées d'une vingtaine d'années, perdent leur tante et tutrice : elles héritent d'un mystère qui les emmène à Sienne, en Italie, sur la trace de leurs parents morts, et d'une histoire de famille qui remonte au XIVe siècle, aux sources du mythe de Roméo et Juliette.
Si l'on peut reprocher aux deux héroïnes d'avoir été campées avec des peintures un peu trop criardes, il n'en reste pas moins qu'on lit leurs aventures avec plaisir : le rythme est soutenu, les rebondissements nombreux, l'humour distillé, et le fonds historique prégnant. 400 pages, certes, mais pour un voyage en Italie qui ne manque pas de sel.

Critique publiée sur la page "livres" de Paris-Normandie.

dimanche 7 novembre 2010

Les Carnets retrouvés (1968-1970), de Dang Thuy Trâm


Dang Thuy Trâm fut une jeune femme médecin qui, à 25 ans, ses études à peine terminées, fit le choix de partir dans le sud de son pays, le Vietnam, pour soutenir ses "frères" engagés dans la lutte contre les envahisseurs américains. Pendant deux ans, elle tint un journal intime, dans lequel elle raconte son quotidien : les morts, les doutes, les besoins d'amour, les amitiés profondes, l'attachement au Parti, etc.
Elle mourut, comme tant d'autres, tuée par une balle ennemie. Et, ironie du sort, c'est un Américain qui retrouva ses carnets, et fut à l'origine leur publication.
S'il est parfois difficile de se repérer dans les personnages parce que l'auteur les appelle tous ses "frères", cette lecture vous immerge sans fard non seulement dans la guerre du Vietnam, mais certainement dans le quotidien de toute guerre.

Critique publiée sur la page "livres" de Paris-Normandie

samedi 6 novembre 2010

La Mort heureuse, d'Albert Camus


Ce premier roman de Camus, inachevé et publié après sa mort, est considéré comme l'étape préparatoire de L'Etranger, et de fait on trouve un certain nombre de similitudes : le nom du personnage, (Mersault), Alger, le sentiment d'étrangeté éprouvé par le "non héros", etc. Mais c'est en même temps très différent : beaucoup plus bavard, surtout.
Je n'ai pas beaucoup aimé ni beaucoup compris, même si la sensualité présente fait partie à mon sens de l'intérêt principal de cette lecture ; mais cela m'a surtout fait apprécié encore plus L'Etranger, qui persiste à être pour moi un chef d'oeuvre parmi les chefs d'oeuvre. Par contraste, j'ai encore plus admiré le souvenir de la concision de l'écriture de L'Etranger, sa pureté, sa sobriété, son incroyable puissance.

Des Souris et des hommes, de Steinbeck


Un classique, parmi d'autres, que je n'avais jamais lu. Et que je connaissais peut-être quand même trop bien puisque je n'ai pas été bouleversée. Peut-être est-ce dû à la transposition dans une autre langue : le langage cru est difficile à transcrire, et manque de naturel. Quant à cette magnifique histoire d'amitié, je la connaissais, alors il n'y a pas eu de surprise ni d'émotion nouvelle. Oui, c'est beau. A lire quand on a 15 ans surtout, et à garder tel quel en mémoire. Aujourd'hui, c'était trop tard pour la magie.

vendredi 5 novembre 2010

Frédéric Chopin, l'âme du piano, de Claude Clément


Le genre : biographie

Mon avis : Avis mitigé. Si cette biographie se lit sans déplaisir, si même on en apprend beaucoup (en partant de zéro) sur la vie de Frédéric Chopin, ce livre à mon avis souffre d'un genre mal défini.
Je m'explique : si l'auteure est manifestement très bien documentée et que son récit est riche de détails et d'une connaissance de l'oeuvre de Chopin, on se sent à cheval entre la froide biographie chronologique, la tentation du romanesque ou encore celle de l'analyse approfondie de son art. Du coup, les trois dimensions cohabitent sans que l'une ou l'autre s'affirme franchement, et "l'âme de Chopin" nous échappe un peu...

lundi 1 novembre 2010

Les Pieds dans la boue, d'Annie Proulx


Avis aux amateurs de la vision d'une Amérique crue et vraie : ce recueil de nouvelles qui vous immergent au fin fond du Wyoming américain est plein de sueur, de poussière, de cruauté et de beauté.
Les onze petits récits contenus dans "Les Pieds dans la boue" (du nom de la première nouvelle) ont en commun de dresser le tableau d'une région où règnent la bestialité et la misère. Le regard que porte Annie Proulx n'en est pas pourtant moral ou douloureux, au contraire : c'est dur, mais c'est plein de puissance et de souffle. On perçoit la dureté du climat aussi bien que la rugosité des moeurs, mais on n'éprouve pas pour autant de dégoût ou de pitié. Telle une succession de documentaires magnifiés, l'auteur célèbre une région âpre et authentique, pleine d'excès, râpeuse comme du papier de verre, mais belle comme un incendie.
La dernière nouvelle est "Brokeback Mountain", cette histoire d'amour entre deux cow-boys, que le réalisateur Ang Lee a porté à l'écran.

Critique publiée sur la page "livres" de Paris-Normandie

lundi 25 octobre 2010

Easter Parade, de Richard Yates



Ce romancier très célèbre aux Etats-Unis et semble-t-il peu connu en France mérite de gagner ses lettres de noblesse chez nous aussi ! Dans ce roman (le cinquième) intitulé "Easter Parade", Yates raconte le destin parallèle mais divergent de deux soeurs, dans l'Amérique du milieu du XXe siècle. Marquées toutes deux par le divorce de leurs parents et par l'instabilité de leur mère pendant leur enfance, Sarah et Emiliy prennent néanmoins deux voies très différentes une fois parvenues à l'âge adulte : Sarah, l'aînée, se "range" et fonde un foyer modeste qui lui sert de bouclier et de repère. Emily, la cadette, fait des études et multiplie les liaisons plus ou moins éphémères. On suit leur existence de bout en bout, en observateur de leurs espoirs et de leurs désillusions.
Chronique douce-amère de toute une époque, mais aussi de la féminité, ce roman qui se lit d'un trait est à la fois limpide et émouvant, triste et cru. On ne verse jamais dans l'excès ni dans le banal, l'on s'accroche simplement à ces personnages ordinaires mais croqués avec tendresse et réalisme, qui cherchent simplement à vivre.

Critique publiée sur la page "livres" de Paris-Normandie

dimanche 24 octobre 2010

L'Oeil du lapin, de Cavanna


Le genre : autobiographie

L'histoire : Cavanna, après Les Ritals, reprend le récit de son enfance, de 4 à 15 ans, en se concentrant cette fois davantage sur l'image de sa mère.

Mon avis : j'adore ce mec. Au bout de la première page, j'étais déjà profondément émue. On est de bout en bout dans l'émotion la plus pure, la plus belle, jamais dans le misérabilisme, ni dans le facile ni dans le mièvre. Son père, parce qu'il ne peut manifestement pas être autre chose qu'immense, est bouleversant à chaque fois que Cavanna le fait parler avec son accent italien impossible, même si c'est parfois agaçant à lire. On ne peut qu'éprouver de l'admiration pour la force d'âme de sa mère. Bref, c'est débordant d'une violente tendresse. Ce type est un génie de l'écriture.

Au Pays de Dieu, de Douglas Kennedy


Le genre : récit de voyage

L'histoire : l'auteur a traversé le sud des Etats-Unis pour rencontrer les différentes congrégations religieuses, leurs dirigeants et leurs adeptes.

Mon avis : édifiant. Douglas Kennedy le dit en introduction, il a entrepris ce voyage dans les années 80 pour essayer de mieux comprendre la mentalité propre aux Américains et notamment leur rapport à la religion. Il rencontre ainsi toutes sortes d'églises et de croyants plus ou moins illuminés, émouvants, pathétiques ou effrayants. A côté de ce tableau, l'écriture est prenante, parce que l'auteur n'est jamais méprisant ou condescendant, même s'il ne cache jamais son athéisme, et qu'il fait preuve de beaucoup d'humour aussi, malgré le sérieux de son enquête. Littéralement passionnant.

mercredi 20 octobre 2010

Haine, de Anne Holt


Le genre : polar norvégien

L'histoire : une évêque est retrouvée assassinée à Oslo le soir de Noël, puis d'autres individus en apparence sans lien entre eux.

Mon avis : bof. J'ai mis beaucoup de temps d'abord à m'y retrouver dans les personnages : apparemment c'est la quatrième enquête de "Vik et Stubo", et il m' fallu un paquet de pages pour savoir qu'il s'agissait de l'inspecteur et de sa femme, sans parler des autres personnages. Quant à l'intrigue, le seul intérêt que j'y ai véritablement trouvé, c'est son évocation de l'homosexualité en Norvège. Sur le plan "sociologique", on perçoit comment vivent les homosexuels dans ce pays, c'est-à-dire de façon beaucoup plus libre que chez nous. A part ça...

samedi 16 octobre 2010

Le Soleil des Scorta, de Laurent Gaudé


Le genre : saga familiale dans un petit village italien au XXe siècle

L'histoire : la famille Scorta est née d'une histoire tragique et violente. Toute la descendance s'en trouve à la fois marquée, mais aussi porteuse d'une fierté de revanche.

Mon avis : j'avoue n'avoir pas été transportée. J'ai aimé la chaleur du soleil italien qui transpire dans les pages, et la sensualité de l'écriture. Mais dans le genre histoire d'une famille qui a la fièvre dans le sang, j'avais en mémoire le roman de Garcia Marquez, Cent ans de solitude, et même si je l'ai lu il y a longtemps, la comparaison involontaire ne va pas au bénéfice de Laurent Gaudé. Je l'ai trouvé moins épique que ce qu'il voudrait être. Mais ce fut une lecture fort agréable tout de même, n'exagérons pas !

lundi 11 octobre 2010

Casco Bay, de William G. Tapply


Le genre : roman policier sur fond de pêche à la mouche.

L'histoire : Stoney, guide de pêche dans le Maine, découvre un cadavre calciné avec un de ses clients, qui va très vite être retrouvé assassiné lui aussi. Son ami shérif le persuade de l'aider dans son enquête.

Mon avis : excellent. C'est du bon policier certes, avec un bon dosage de suspense, de crime, d'action, ni trop ni trop peu, et puis c'est un magnifique roman sur la pêche. Malgré les histoires de meurtres, plane tout au long des pages une douceur comme si on lisait cette histoire au fond d'une barque, par temps très calme, au milieu de la nature. C'est le deuxième épisode des aventures du héros, et je me délecte d'avance de lire le premier. A noter que ce livre est publié par la petite maison d'édition Gallmeister, dont j'ai rencontré le directeur il y a peu de temps : j'ai adoré l'entendre parler de sa manière de choisir des livres, qui sont toujours américains et parlent de la nature. J'ai choisi l'éditeur quand j'ai choisi de lire ce livre, et je ne le regrette pas.

dimanche 10 octobre 2010

De Beaux lendemains, de Russel Banks


Le genre : roman américain polyphonique

L'histoire : un accident de bus scolaire coûte la vie à une dizaine d'enfants et ravage la vie de toutes les familles d'un village américain. L'événement et ses conséquences sont successivement racontés par le chauffeur du bus, un témoin et parent d'un des enfants morts, un avocat, et une survivante.

Mon avis : bien. Pas impérissable, pas bouleversifiant, mais bien. Le choix des personnages qui prennent la parole m'a semblé judicieux, et l'on ne tombe jamais dans le larmoyant ni dans le caricatural ni dans l'ennui. L'événement est pourtant banal, et le récit ne tient pas par le suspense, mais l'auteur a su dépeindre à mon sens à la fois la tragédie intime de chacun et faire un tableau subtil d'une petite ville américaine.

samedi 9 octobre 2010

Danse, danse, danse, de Haruki Murakami


Le genre : roman japonais lyrique et fantastique

L'histoire : le narrateur est une jeune homme vaguement étrange, qui vite une sorte d'odyssée, à la recherche de lui-même.

Mon avis : du pur Murakami, avec sa dose de beauté, de mélancolie, de grotesque, d'énigmatique et j'en passe. Ce roman-ci es particulièrement plein de tout cela : on suit le narrateur, mais il rencontre diverses personnes, vit différentes relations (j'ai beaucoup aimé celle qui le lie à une enfant de 13 ans), progresse dans plusieurs endroits. Il est difficile d'en parler. Lire Murakami est une aventure unique en soi, c'est pénétrer dans un univers très personnel, à mi chemin entre le rêve et la réalité. Et avec une ineffable douceur constante.

mercredi 6 octobre 2010

Artères souterraines, de Warren Ellis


Le genre : roman américain déjanté

L'histoire : un détective privé paumé est recruté de force par la Maison Blanche pour retrouver une version "alien" de la Constitution.

Mon avis : Voilà un roman totalement décapant, "thrash" pourrait-on dire. L'humour, le sexe, le polar et le fantastique s'y mêlent joyeusement : les personnages et les situations tiennent autant de l'horreur que du grotesque. C'est inracontable, indescriptible, et franchement drôle. Certes, il faut accepter de se laisser embarquer, et avoir le coeur relativement bien accroché, et tout le monde ne s'y laissera pas prendre mais ceux qui oseront devraient passer un excellent moment !

jeudi 30 septembre 2010

La Distribution des lumières, de Stéphanie Hochet


"La Distribution des lumières" de Stéphanie Hochet est un roman qui a le défaut de partir un peu dans tous les sens : le narrateur premier est un italien qui fuit, écoeuré, la politique de Berlusconi pour se réfugier en France, malgré son amour immuable pour sa femme. Il y rencontre une jeune enseignante de musique dont il tombe amoureux. Les deux autres narrateurs sont une adolescente obsédée par cette dernière, et son jeune frère handicapé mental, facile à manipuler. La politique, la famille, le monde moderne, l'amour, le meurtre même, etc., l'auteur s'attache à de nombreux sujets, trop peut-être car au bout du compte, on ne sait pas bien quel est le but de l'auteur dans ce récit. Mais malgré cet éparpillement, ce roman se lit sans déplaisir et parle même assez bien de l'adolescence en particulier.

Critique publiée sur la page "livres" de Paris-Normandie.

mardi 28 septembre 2010

Le Contrat, de Donald Westlake


Le genre : thriller américain

L'histoire : Un auteur semi-raté retrouve une de ses anciennes connaissances, un écrivain devenu célèbre mais en panne d'inspiration à cause de son divorce. Ce dernier propose à son ancien ami de s'associer, et qu'il tue sa femme.

Mon avis : même si ce n'est pas aussi bon que Le Couperet, on est un peu dans la même veine et ce roman se lit avec facilité et plaisir. Je ne saurai dire si c'est dû à l'auteur ou au traducteur, mais l'écriture en elle-même n'est pas terrible. En revanche, l'histoire se tient de bout en bout : c'est en même temps original et banal. De l'ordinaire surgit presque naturellement le crime et l'odieux ; en cela Donald Westlake est très fort. C'est l'assassin qui est finalement le personnage le plus sympathique !

samedi 25 septembre 2010

Objectif Paris, de Robert Ludlum


Le genre : thriller américain

L'histoire : l'institut Pasteur où était en train d'être mis au point le premier ordinateur piloté par ADN est l'objet d'un attentat. Divers agents s'attèlent à l'enquête aux enjeux mondiaux.

Mon avis : sans intérêt. Voilà un livre que j'ai lu péniblement en entier, sans jamais parvenir à un niveau véritable de concentration. Cela ressemble à ce que l'on appelle un "blockbuster" au cinéma : un film d'action insipide et facile, plein d'effets visuels, d'actions, de rebondissements et de bruits. La lecture réclamant un peu plus d'investissement personnel que le fait de regarder des images, la médiocrité est plus vite atteinte. Bref, on est là dans l'action à répétition, les explosions, les courses-poursuites, les meurtres, les menaces, etc etc. Nul.

samedi 18 septembre 2010

La Porte des larmes d'Abraham Verghese


"La Porte des larmes" d'Abraham Verghese est un magnifique roman sur l'Ethiopie, la médecine, et la famille. Il nous raconte la vie de deux jumeaux, nés de l'union improbable d'une religieuse indienne et d'un chirurgien anglais, dans un petit hôpital proche d'Addis-Abeba. Dès leur naissance, les enfants se retrouvent adoptés par un couple de médecins, leur mère étant morte et leur père, pris de folie, s'étant enfui.
Ce roman est passionnant pour le tableau de ce pays d'Afrique, plein de couleurs et de saveurs ; pour le portrait de cette famille recomposée débordante d'amour ; pour l'évocation précise et humaine du métier de chirurgien. L'auteur est un Indien né en Ethiopie, devenu médecin aux Etats-Unis : il a donc mis beaucoup de lui-même dans cette histoire, et c'est fait avec énormément d'émotion. A dévorer pour toutes ces raisons !

Critique publiée sur la page "livres" de Paris-Normandie

lundi 13 septembre 2010

Invisible, de Paul Auster.


Le genre : roman américain

L'histoire : le narrateur (initial) est un jeune étudiant aux velléités de poète qui rencontre un homme puissant et mystérieux : celui-ci lui offre la création d'un magazine littéraire.

Mon avis : excellent. Paul Auster est un narrateur génial : une fois de plus son récit captive moins pour l'intrigue que pour les trouvailles narratives. Mais il aborde aussi des sujets difficiles, comme l'inceste. Si "Seul dans le noir" m'avait beaucoup déçu, celui-ci m'a totalement emballée, tant il ménage de surprises. Difficile d'en parler sans en révéler trop ! En bref : à lire.

mercredi 8 septembre 2010

Porte-plumes au vent, de Michel Caffier


Le sujet de "Porte-plumes au vent", de Michel Caffier est indéniablement passionnant puisqu'il s'agit de raconter le parcours de cinq journalistes vénus de diverses régions de France pendant un demi-siècle, depuis le sortir de la seconde guerre mondiale. Evoquer la passion de ces reporters et vivre avec eux les grands événements, du procès Petiot au mariage de Lady Di en passant par le Tour de France et le retour de De Gaulle, était prometteur. Malheureusement, le récit s'embrouille très vite : les personnages souvent peu consistants se noient dans l'envie de parler de toute l'actualité, les dialogues pèchent par trop de saillies systématiques, et l'on perd le fil. Dommage !

Critique publiée sur la page "livres" de Paris-Normandie

dimanche 5 septembre 2010

Le dernier crâne de M. de Sade, de Jacques Chessex


Le genre : récit historique

L'histoire : Sade, interné à Charenton, vit ses derniers jours, partagé entre déchéance et ultimes débauches. Quelques années après sa mort, son crâne est prélevé, copié, et baladé.

Mon avis : un récit étrange. Il est constitué de deux parties distinctes : les derniers mois de la vie de Sade, puis l'enquête menée par l'auteur pour retrouver le crâne, plein d'une aura fantastique. J'y ai vu de la fascination pour l'horreur, du dégoût et de l'ironie, sans avoir jamais décelé quelle lecture était la bonne. Mais cette incertitude fait le sel de la lecture...

Un Soupçon légitime, de Stefan Zweig


Le genre : nouvelle

L'histoire : un couple de retraités s'installe dans la campagne anglaise ; un couple étrange ne tarde pas à rejoindre leur région isolée.

Mon avis : pas le meilleur Zweig, loin de là ! Il s'agit d'une petite nouvelle certes simple et efficace, centrée sur le personnage fantasque du voisin, plein d'un bonheur exubérant et insupportable. Ce qui pourrait facilement devenir une comédie se transforme en tragédie et à cet égard, il s'agit d'un récit habile. Se lit vite et bien !

samedi 4 septembre 2010

Etrangers, d'Anita Brookner


"Etrangers" est un roman sur la solitude. Il nous fait plonger dans l'âme d'un londonien septuagénaire : ce personnage banal, qui a eu une vie ordinaire, se retrouve seul dans une vie étriquée où il est tiraillé entre son envie de de changement et son malaise avec tout bouleversement de son quotidien. L'écriture est à l'image du sujet : lente, pleine de tergiversations, de pensées qui vont, viennent et tournent en rond. On peut s'ennuyer parfois, mais l'auteur parvient à nous faire ressentir ce que vit le personnage : un profond sentiment de solitude, d'inertie et d'écrasement dans ce monde à la fois familier et "étranger".

Critique publiée sur la page "livres" de Paris-Normandie

vendredi 3 septembre 2010

Le Serment des limbes, de Jean-Christophe Grangé


Le genre : polar/thriller français

L'histoire : Matthieu, commandant à la crim' à Paris, est confronté au suicide inexplicable de son collègue et ami d'enfance. Son enquête l'emmène rapidement sur les traces du Diable.

Mon avis : je n'ai pas lu, mais écouté ce livre. Près de 23h d'écoute ! Il s'agit d'un thriller dense et plein d'action, un de ceux qu'on lit sans penser à autre chose mais qu'on a tendance à oublier une fois refermé, même si tout repose sur le fantastique : le diable et tous ceux qui en sont fanatiques est le coeur de l'intrigue. On voyage en Europe, on grimace de dégoût, on s'interroge, on s'étonne.... Pas mal ficelé, honnête dans son genre, mais pas impérissable. Idéal dans les bouchons ! Ou bien au fond de son lit un jour de pluie...

Imhotep, l'inventeur de l'éternité, de Christian Jacq


Le genre : roman historique

L'histoire : celle de l'ascension d'Imhotep, simple ouvrier d'origine modeste, jusqu'aux plus hautes sphères du pouvoir, de ses capacités phénoménales et de son invention suprême, celle de la pyramide.

Mon avis : certes, c'est romancé. Certes, l'écriture est relativement ordinaire. Mais quel voyage ! Pour qui souhaite se plonger dans l'Egypte antique, son atmosphère, ses moeurs, sa grandeur, ce roman est un régal. On côtoie Djéser et la vie de cour comme le quotidien des égyptiens avec leurs croyances. Une lecture facile et agréable.

jeudi 26 août 2010

Dans la peau, de Nicci French


Le genre : thriller anglais

L'histoire : une jeune institutrice est harcelée par un homme qui lui envoie des lettres d'amour et de mort. Puis une autre...

Mon avis : excellent. Ecrit à quatre mains, ce thriller qui raconte l'histoire de trois femmes menacées par le même tueur est tout à fait prenant. Une fois de plus, les bons récits à suspense résident à mon sens dans l'art de la lenteur, plus que dans l'accumulation des rebondissements. Ici, sans jamais s'ennuyer une seconde, on est immergé dans l'esprit et la vie de ces femmes malmenées par un tueur insaisissable. Même si le dénouement n'est pas tout à fait crédible, ce récit a le mérite de tenir en haleine tout au long.

lundi 23 août 2010

Anaisthêsia, d'Antoine Chainas


Le genre : roman noir

L'histoire : un policier noir, rendu insensible à la douleur à la suite d'un accident de voiture, pourchasse une tueuse en série.

Mon avis : extrêmement glauque. On est immergé dans la tête de Désiré, ce flic semi-corrompu, qui ne ressent plus de douleur ni de sentiment nu d'émotion. Tout est sordide et sombre dans cette histoire qui ne cherche, comme son héros, aucune compassion. C'est tellement glacé que c'en est dérangeant : un livre vraiment étrange, qu'on ne peut pas aimer à proprement parler. Que l'on peut trouver intéressant, peut-être. Mais je crois que je vais l'oublier bien vite : on n'y apprend rien, on n'y est que plongé dans un monde triste et cruel.

mercredi 18 août 2010

La Race des sorcières, d' Anne Carmignac

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“La Race des sorcières”, d’Anne Carmignac (le titre n’est pas très évocateur du récit) est un livre de femmes en ce que non seulement on est plongé dans l’âme de la narratrice, mais que l’on y rencontre plusieurs autres portraits de femmes, toutes confrontées à la figure masculine.
Si le début a quelques airs des romans de Françoise Sagan, ambiance bourgeoise, alcool, humour, détachement, frivolité, hédonisme…, le récit verse bientôt dans quelque chose de bien plus sombre, voire sordide. Le personnage principal, Anne Hasquelle est une psychanalyste (peu crédible) qui épouse un vieil homme qu’elle n’aime pas particulièrement et voue immédiatement une passion totale au fils de celui-ci, un jeune homme volage et superficiel. Le mari de l’héroïne meurt et elle se trouve confrontée aux différentes femmes de l’homme qu’elle aime. Ce roman triste n’est sans doute pas aussi mystérieux ni émouvant qu’il le voudrait.

Critique publiée sur la page "livres" de Paris-Normandie

Je vais bien, ne t'en fais pas, d'Olivier Adam


Le genre : roman français contemporain

L’histoire : Claire, caissière à Paris, est une jeune fille paumée, hantée par la disparition de Loïc.

Mon avis : très sombre. Le personnage que l’on suit est quelqu’un de désespéré, à l’existence affreusement triste et résignée. Pour cette raison sans doute me sens-je incapable de dire que j’ai aimé ce roman. Même s’il se termine de façon optimiste, il me semble qu’il y a dans l’histoire de cette jeune femme hantée par la disparition de l’homme qu’elle aimait par dessus-tout, maladroitement choyée par ses parents, évoluant un peu comme une machine dans une existence ordinaire qui la broie, une vision très désabusée de notre société. Un roman un peu étrange, qui s’imprègne dans l’âme.

mardi 17 août 2010

!!!


http://www.paris-normandie.fr/article/livres/a-la-decouverte-dun-havre-insolite

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