samedi 31 mars 2012

Tokyo, de Mo Hayder


Le genre : roman / thriller anglais

L'histoire : Grey, une jeune anglaise, débarque à Tokyo pour éclaircir un massacre inconnu qui l'obsède depuis son enfance, lequel s'est prduit dans la ville chinoise de Nakin en 1937. Elle est persuadée qu'un professeur vivant dans la capitale nippone possède un film du drame.

Mon avis : excellent. Voilà un roman d'une richesse rare : histoire, moeurs, société contemporaine... En outre, l'intrigue est menée de façon palpitante et le personnage central est à la fois subtil, dense et attachant. Il s'agit à la fois d'un thriller et d'une exploration de l'histoire du Japon et de la Chine, mais aussi d'un regard sur le Japon contemporain, tout en abordant des thèmes tels que la tolérance, la maladie mentale, etc. Un des meilleurs ouvrages que j'ai lus depuis longtemps !

dimanche 25 mars 2012

La Chambre de Mariana, d'Aharon Appelfeld


Le genre : roman sur la seconde guerre mondiale

L'histoire : dans une petite ville d'Europe de l'est, Hugo est un jeune garçon juif de 12 ans que sa mère confie à une prostituée dans une maison close pour qu'elle le cache.

Mon avis : pudique et émouvant. L'ensemble de ce récit est centré sur le personnage du jeune garçon, condamné à vivre dans un minuscule réduit et dont la vie est peuplée à la fois de ses rêves qui le renvoient à son passé, sa famille et ses amis, et de l'amour grandissant qu'il voue à Mariana, une prostituée alcoolique et malheureuse. Sans faire dans le pathos, cette histoire toute simple est aussi très puissante en émotion. La solitude vécue par cet enfant, le personnage poétique de Mariana, l'amour et la détresse de ces deux personnages... tout est subtil et poignant.

mercredi 21 mars 2012

Monstre sacré, de Donald Westlake


Le genre : roman (un peu policier) américain dans le monde du show-business

L'histoire : le personnage principal, un très célèbre acteur américain, répond à une interview et se remémore son existence.

Mon avis : sympa ! Le procédé d'écriture, l'alternance des époques, est intéressant, et il y a dans le récit à la fois du suspense et de l'humour. On passe un très agréable moment, à découvrir le personnage pathétique qui est au centre et qui permet à l'auteur de passer au vitriol le monde du spectacle hollywoodien. Et on tourne les pages aussi pour lever le voile sur l'énigme qui se dessine peu à peu. Très bien fait et très divertissant !

vendredi 16 mars 2012

Le Rabaissement, de Philippe Roth


Le genre : roman américain de moeurs, sur l'amour et la vieillesse.

L'histoire : le héros est un homme vieillissant, acteur brutalement déserté par l'inspiration et le talent, qui commence par déprimer et faire un séjour en hôpital psychiatrique avant de tomber amoureux d'une femme jusque-là homosexuelle.

Mon avis : bof. Il paraît que Philippe Roth, c'est génial... Ben, ce n'est pas ce roman qui m'en convaincra. Je l'ai lu en quelques heures et sans réel déplaisir, mais sans avoir été séduite une seconde. C'est l'histoire banalement triste des derniers sursauts d'un homme qui cherche à ne pas se suicider. Quelques personnages moins ordinaires ne permettent pas à ce roman fluide mais sans véritable relief de se démarquer pour une raison ou pour une autre.

dimanche 11 mars 2012

Comment Hitchcock m'a guéri, de Serge Tisseron


Le genre : essai de psychanalyse

Le sujet : le rôle des images dans le développement de la psyché

Mon avis : l'auteur ne parle pas beaucoup de Hitchcock finalement. La manière dont ses films ont permis de faire ressurgir la mémoire d'un traumatisme d'enfant l'amène à une réflexion sur le pouvoir des images. Il s'attache notamment à faire voler en éclats plusieurs idées reçues : l'influence sournoise des images sur les enfants, le pouvoir des jeux vidéo, l'influence perverse sur les adolescents, sa capacité d'annihilation de la pensée. Il explique qu'au contraire les images sont une force créatrice souvent très positive, qui nous renvoie aux premiers liens tissés avec la mère, et au développement des autres sens. L'image est un domaine essentiel de notre vie, plein de sensualité, très intime et très important. Intéressant.

Hope : a tragedy, de Shalom Auslander (VO)


Le genre : roman américain d'humour noir

L'histoire : Solomon Kugel s'est installé en pleine campagne avec sa femme, son fils et sa mère pour recommencer une nouvelle vie. Il découvre que quelqu'un vit dans son grenier : une vieille femme qui prétend être Anne Frank.

Mon avis : après La Lamentation du prépuce, dont l'humour juif est un régal, je voulais lire ce roman du même auteur, dans sa langue originelle. De fait, on retrouve le même humour typiquement juif, qui s'en prend surtout à l'holocauste au travers du personnage de la mère, laquelle se veut une rescapée pleine de cauchemars alors qu'elle n'a jamais vécu la guerre de près ou de loin. Je n'ai pas pourtant trouvé cela si subversif que cela pouvait le laisser entendre, je n'ai vu non plus de message implicite à propos d'une mémoire excessive de la Shoah. C'est juste férocement drôle, irrévérencieusement hilarant.

dimanche 4 mars 2012

La Psychanalyse d'Alice D., d'Alain Ksensée


Le genre : récit d'une analyse par un psychanalyste

L'histoire : l'auteur raconte le déroulement de l'analyse d'une patiente, Alice, une jeune femme.

Mon avis : intéressant. Il n'y a pas trop de jargon, même si le propos ne m'a pas toujours semblé très clair. Néanmoins, ce livre est intéressant en ce qu'il donne à voir ce que ressent le psychanalyste, sous la carapace de la "neutralité bienveillante" inhérente à son travail. L'intérêt principal de ce livre est non pas la figure du patient mais celui de l'analyste, en proie à des sentiments forts, à de nécessaires remises en cause, à des doutes, etc. Lui aussi est aux prises avec lui-même. L'analyse, le transfert et le contre-transfert sont décidément passionnants en ce qu'ils sollicitent pour tous les protagonistes des choses très profondes.

samedi 3 mars 2012

Un Lieu incertain, de Fred Vargas


Le genre : polar français

L'histoire : Adamsberg aux prises cette fois avec un horrible tueur qui pulvérise ses victimes, des pieds coupés devant un cimetière, des vilains vampires de légende... entre Angleterre et Roumanie.

Mon avis : encore et toujours savoureux. L'histoire est une fois de plus à la limite du vraisemblable, mais on s'en fiche. On retrouve avec délices les travers de chacun des personnages qui gravitent autour du si séduisant Adamsberg. Toujours étranges et poétiques, toujours délicieuses, les enquêtes de ce commissaire se dégustent comme une liqueur de cerise bue à petite gorgées devant un feu de cheminée.