dimanche 30 décembre 2012

Paperboy, de Pete Dexter

Le genre : roman américain de moeurs L'histoire : en Floride, dans les années 60, deux frères travaillant dans le journalisme acceptent de s'occuper d'un condamné à mort. Hillary van Wetter a tué un shérif mais reçoit le soutien d'une femme éprise de lui, que les journalistes ont décidé d'aider. Mon avis : pas aimé du tout. A aucun moment je ne suis parvenue à m'intéresser à l'histoire, aux personnages ou encore au style. Je n'ai pas vu ni même entrevu ce que l'on peut apprécier là-dedans ou à quel niveau on peut être accroché. Je suis péniblement arrivée au bout. Très déçue.

samedi 22 décembre 2012

Cinq ciels, de Ron Carlson

Le genre : roman américain sur l'amitié L'histoire : trois hommes de générations différentes et blessés chacun à leur manière se retrouvent sans se connaître en Idaho pour un travail de construction au bord d'un canyon. Mon avis : mitigé. C'est une belle histoire d'amitié entre trois hommes dont on apprend peu à peu l'histoire, au rythme de leur construction. Le tout jeune voleur, le menuisier bourré de culpabilité à cause de la mort de son frère et le vieil homme meurtri par la disparition de sa femme tissent des liens pleins de pudeur et de force. Mais les descriptions incessantes et ultra minutieuses de leur travail est abscons et pénible, et noient l'histoire.

Malaise dans la civilisation, de Sigmund Freud

Le genre : essai de psychanalyse sur la société des hommes Mon avis : passionnant. Il s'agit d'un ouvrage relativement court et assez ardu, dans lequel Freud s'interroge surtout sur la recherche du bonheur. Partant du constat que la religion est un leurre notamment parce qu'elle nie l'individualité en affirmant que le même bonheur est accessible à tous, il décortique nos tentatives pour être heureux, ainsi que ses obstacles. Il essaie de déterminer la notion même de civilisation et ses origines : le travail et l'amour. Il montre que la civilisation nécessairement réfrène à la fois notre sexualité, notamment en nous "obligeant" à la tourner vers les autres membres de la communauté, ce lien libidinal étant une condition sine qua non, et réprime également notre pulsion de mort afin d'éviter sa destruction (par le Surmoi, la conscience morale, le sentiment de culpabilité). Comme l'individu, la civilisation procède de ce combat entre les deux pulsions fondamentales : libido et mort. A lire et à relire.

vendredi 21 décembre 2012

Le Songe de Monomotapa, de Jean-Bertrand Pontalis

Le genre : réflexions personnelles et générales sur l'amitié Mon avis : pas transcendant, pas inintéressant non plus. Pontalis passe en revue, dans de courts chapitres, différents souvenirs d'amitié pour essayer d'en comprendre l'essence, sans vraiment y parvenir, mais ce n'était sans doute pas le but : amitiés d'enfance, amitiés imaginaires, amitiés fugaces, amitiés trahies, amitiés spontanées, etc. Le tout fait un livre plaisant, pour lequel on sent que l'auteur s'est fait plaisir en essayant de saisir les visages de ce phénomène humain tellement important dans la vie de chacun, mais dont on ne parle pas beaucoup et qui recèle bien des mystères et bien des beautés.

Le Laboratoire central, de Jean-Bertrand Pontalis

Le genre : recueil d'entretiens sur la pratique psychanalytique et notamment les liens avec l'écriture et la littérature. Mon avis : intéressant. Pas tous les entretiens, mais certains particulièrement. En général, le propos n'est as abstrus mais parfaitement accessible et Pontalis dit bien - et joliment - combien la psychanalyse est une pratique complexe, une expérience comparable à nulle autre, tant du côté de l'analyste que de l'analysé. Il parvient à décrire, ou à esquisser, ce qui est indescriptible. Ce ne sont donc pas les rapports entre psychanalyse et littérature que j'ai retenus de cet ouvrage, car c'est loin d'être le seul propos, ni à mon avis, pas le plus enrichissant.

samedi 15 décembre 2012

La Muraille de lave, d'Arnaldur Indridason

Le genre : roman policier islandais L'histoire : Sigurdur Oli, en l'absence du commissaire Erlendur, mène en solo une enquête à propos d'une femme assassinée, en lien avec un de ses amis de lycée. Mon avis : bof. Les adjoints d'Erlendur sont loin de le valoir. Même si ce dernier n'a rien d'un héros non plus, Sigurdur Oli n'a pas le charisme ni la sensibilité de son supérieur. Et j'ai eu du mal à accrocher sur cette enquête qui part dans plusieurs directions, qui ne m'a pas parue haletante mais parfois compliquée artificiellement, tandis que les errements du personnage principal à propos de son couple n'inspirent ni sympathie ni grand intérêt. Décevant.

Outwitting trolls, de William G. Tapply (VO)

Le genre : roman policier américain L'histoire : l'avocat Brady Coyne est amené cette fois à aider la femme d'un ancien ami qui vient d'être assassiné dans une chambre d'hôtel de Boston. Mon avis : une nouvelle aventure de Brady Coyne, la dernière publiée avant la mort de son auteur (snif) en 2009. C'est toujours plein d'humour discret, l'intrigue est simple et bien menée, et l'essentiel de la saveur réside dans ce héros attachant. Décidément, à quand la traduction en français ?

vendredi 14 décembre 2012

Mémoires d'une jeune fille rangée, de Simone de Beauvoir

Le genre : autobiographie L'histoire : Simone de Beauvoir évoque son enfance, sa famille et son milieu, jusqu'à son obtention de l'agrégation à 21 ans. Mon avis : passionnante autobiographie, comme La Force de l'âge, pour les mêmes raisons. Pour le regard sans concession, et mêlant à la fois pudeur et sincérité, que l'auteur porte sur elle-même, sa personnalité, ses choix. Pour le tableau d'une époque, d'un milieu social. Pour tout ce que l'on comprend de la naissance de la femme Simone de Beauvoir, de la manière dont elle s'est peu à peu éloignée de sa famille, des valeurs bourgeoises, pour choisir la liberté, la littérature et la philosophie. Parce qu'elle ne cherche jamais à faire d'elle quelqu'un d'exceptionnel, on perçoit toute la singularité de Simone de Beauvoir.

mardi 4 décembre 2012

Mémoire morte, de Donald Westlake

Le genre : roman noir américain L'histoire : Paul Cole, acteur, se fait tabasser pendant une tournée au point que sa mémoire s'en trouve altérée : il tente de reconstruire sa vie passée et présente avec les lambeaux de souvenirs qui lui restent chaque jour. Mon avis : c'est un roman très noir. On est immergé dans l'esprit de ce personnage perdu qui tente vainement de se reconstruire, accumulant les espoirs et les échecs, les pas en avant et les pas en arrière. J'avais beaucoup aimé Le Couperet, mais j'ai moins apprécié celui-là, sans doute parce qu'il est trop désespérant. Mais je ne me suis pas ennuyée, attendant à chaque page que ce pauvre Paul Cole retrouve une vie...

dimanche 2 décembre 2012

Drood, de Dan Simmons

Le genre : roman historique et fantastique L'histoire : en 1865, Charles Dickens, mondialement célèbre, est victime d'un accident de train lors duquel il rencontre un personnage énigmatique et terrifiant, Drood, qu'il entreprend de traquer, en y associant le narrateur, Wilkie Collins, ami et confrère. Mon avis : quel pavé ! Près de 900 pages que j'ai mis un temps fou à lire et avec un peu de mal. J'aime beaucoup Dan Simmons et les qualités inhérentes à ses meilleurs romans sont là : une documentation impressionnante, un souci du détail, un art indéniable de la narration. Mais c'est trop long. Certes, on vit avec Dickens, on apprend une foule de choses sur lui, son œuvre, l'époque. Mais c'est beaucoup trop long même pour tout l'intérêt que l'on peut reconnaître à cet ouvrage.

samedi 24 novembre 2012

Trois Essais sur la théorie sexuelle, de Sigmund Freud

Le genre : essai de psychanalyse Mon avis : autre texte fondamental de Freud, ce triple essai évoque les déviances sexuelles, la sexualité infantile et la puberté. S'il est plus difficile que celui évoqué précédemment, il reste intelligible. Freud y met notamment en place une autre base aujourd'hui incontestée mais totalement novatrice à l'époque : celle de la vie sexuelle de l'enfant. Il définit entre autres la notion de libido, autrement dit de pulsion sexuelle, qui trouve son origine très tôt, et dont l'évolution complexe peut connaître des incidents de parcours qui créent névroses et perversions. S'il y a quelques archaïsmes concernant la psychologie féminine, ce texte qui a plus d'un siècle continue à être tout à fait moderne et mérite d'être lu pour qui veut comprendre comment notre être fonctionne, en faisant fi des préjugés de la morale qui aujourd'hui encore joue un rôle prépondérant sur notre façon de considérer notre sexualité.

Le Rêve et son interprétation, de Sigmund Freud

Le genre : essai de psychanalyse Mon avis : un an après la publication de L'Interprétation des rêves, Freud a publié ce petit livre-ci (rebaptisé Sur le rêve dans une traduction plus récente), considéré comme l'un des fondamentaux. Il explicite de façon très claire combien les rêves procèdent d'un mécanisme complexe mais analysable. Types de rêves, rêves d'enfants ou rêves d'adultes, impressions d'absurde ou d'éparpillement... Analysant ses propres rêves et reprenant de nombreux autres cas, il montre qu'un rêve n'est jamais anodin, combien au contraire il dit de choses sur notre être conscient et inconscient. Le rêve est selon lui toujours l'expression d'un désir, plus ou moins conscient, plus ou moins refoulé.

dimanche 18 novembre 2012

Corps étranger, de Didier Van Cauwelaert

Le genre : roman sur l'amour L'histoire : un critique littéraire parisien très célèbre pour sa plume assassine vient de perdre sa femme et le grand amour de sa vie. Surgit alors dans sa vie une étudiante belge, qui le contacte à propos d'un roman écrit avec sa femme sous un pseudonyme, 20 ans auparavant. Mon avis : l'histoire n'est pas très crédible de bout en bout, le ton oscille entre tragique, ironie, persiflage, sentimentalité. Je ne peux pas dire que j'ai aimé, mais il y a un style qui fait à lui seul l'intérêt de l'ouvrage. On est à la limite du pédantisme, mais il faut avouer que van Cauwelaert sait jouer de la plume et qu'il a le sens de la formule. On a du mal à savoir sur quel pied il danse finalement, et l'ensemble est un peu longuet, mais il y a... de jolies choses.

Une Mort très douce, de Simone de Beauvoir

Le genre : récit autobiographique L'histoire : Simone de Beauvoir raconte les dernières semaines de la vie de sa mère, alors qu'elle est à l'hôpital. Mon avis : C'est un court récit qui m'a fait l'effet de quelqu'un qui veut analyser ce moment de sa vie, pour ne pas l'oublier et pour tenter de le comprendre. Simone de Beauvoir dit bien d'ailleurs qu'elle n'a pas compris combien cette agonie et cette mort l'avaient bouleversée, et elle tente, me semble-t-il, de percer ce mystère (je n'ai pas eu le sentiment qu'elle y était parvenue). Elle revient sur cette relation distante, pleine d'incompréhension réciproque, avec le style qui la caractérise : beaucoup de pudeur et en même temps une franchise sans fard. Dans le genre, j'ai quand même préféré Rien ne s'oppose à la nuit, de Delphine de Vigan, qui va plus loin et m'a beaucoup plus émue. Mais c'est du Simone de Beauvoir : c'est très beau !

mercredi 14 novembre 2012

Sept Histoires qui reviennent de loin, de Jean-Christophe Ruffin

Le genre : nouvelles exotiques Mon avis : chaque nouvelle prend pour cadre une région du monde différente (Mozambique, île Maurice, France...) et possède sa propre tonalité. C'est donc un éventail de récits très variés, tous très agréables à lire pour des raisons différentes.

dimanche 11 novembre 2012

Coule la Seine, de Fred Vargas

Le genre : nouvelles policières Mon avis : Quand on aime Adamsberg et Danglard, on ne peut qu'apprécier ce court recueil de trois histoires fidèles au style et à la personnalité des héros. Personnages improbables, mystères singuliers, on est bien dans le même univers que les autres aventures de la série. Mais, peut-être à cause du format court, on oublie beaucoup plus vite ces aventures et on s'y attache moins. Le charme a à peine le temps d'opérer.

samedi 10 novembre 2012

Shantaram, de Gregory David Roberts

Le genre : roman d'aventures sur l'Inde L'histoire : le personnage principal, un Australien ancien héroïnomane qui s'est échappé de prison où il a été condamné pou vol à main armée, vient se réfugier en Inde, à Bombay. Mon avis : la vie de l'auteur a l'air très semblable à ce qu'il raconte dans ce roman, et on perçoit ici et là une envie de se faire bien voir, de se poser en héros aux nobles motivations, à l'âme trouble mais grande. A part cela, j'ai beaucoup aimé. C'est un pavé dense de près de 900 pages à l'écriture serrée, mais il est difficile de s'y ennuyer. Il paraît que cette histoire va être adaptée au cinéma ? Pas étonnant, car il y a beaucoup d'action, de rebondissements, de violence, en bref tous les ingrédients d'un roman/film d'aventures. Mais ce que j'ai le plus aimé dans ce récit, c'est le visage de l'Inde et des Indiens qu'il donne à voir. Je ne connais rien à cette culture, mais il émane du roman un profond amour et une fascination envoûtante pour ce peuple. Je ne sais pas si ce qu'il raconte est vrai, mais en tout cas, il m'a donné très envie de découvrir l'Inde un jour...

vendredi 2 novembre 2012

Claustria, de Régis Jauffret

Le genre : fiction documentaire ? L'histoire : L'auteur revient sur le fait divers qui a horrifié le monde entier, celle de ce père, en Autriche, qui a séquestré sa fille pendant 24 ans dans sa cave et lui a fait 6 enfants. Mon avis : atroce. A la limite du supportable et du lisible. Je me souviens avoir eu le même genre de réflexion après avoir vu le film de Haneke, La Pianiste : ce n'est pas une œuvre qu'on peut "aimer". C'est trop malsain, dérangeant. Pareil ici, surtout qu'il s'agit d'un fait réel. L'auteur se projette dans cette histoire, de façon morcelée, comme pour essayer de comprendre, en admettant que c'est impossible, ce qui s'est passé, pour cet homme, pour sa fille, pour sa mère qui vivait au-dessus, pour les enfants. C'est insoutenable. Immersion dans l'horreur absolue, ce récit a le mérite d'explorer ce que l'on voudrait croire impossible, irréel ; il n'est pas manichéen, il n'est pas complaisant, il n'est pas péremptoire. Simplement atroce pour qui veut regarder en face une histoire atroce.

lundi 29 octobre 2012

La Force de l'âge, de Simone de Beauvoir

Le genre : autobiographie L'histoire : Simone de Beauvoir, après les Mémoires d'une jeune fille rangée, évoque la période de 1929 à 1944, c'est-à-dire le début de son âge adulte, alors qu'elle vient de décrocher à 21 ans l'agrégation et devient enseignante, jusqu'à la Libération. Mon avis : excellent. Pour de multiples raisons : pour l'écriture, élégante et fluide ; pour le portrait de son auteure, à la fois simple, humble, dense, complexe et émouvante ; pour son tableau des années 30 et de la guerre, tableau historique et littéraire. Je ne connaissais pas vraiment Simone de Beauvoir et j'ai eu l'impression qu'elle me faisait des confidences à l'oreille pendant 700 pages. Ses interminables pérégrinations à pied en France et en Europe, sa relation singulière et pleine d'évidence avec Sartre, ses convictions et ses interrogations, sa propension au bonheur et ses questionnements sur la mort, son rapport à l'écriture romanesque et à la philosophie, tout est passionnant. C'est un récit foisonnant mais jamais lourd, qui donne à voir une personnalité à la fois très simple et très singulière, intensément riche.

mardi 23 octobre 2012

Les Vestiges du jour, de Kazuo Ishiguro

Le genre : roman anglais L'histoire : Dans les années 50, Stevens est majordome dans une illustre famille anglaise depuis toujours. Aujourd'hui au service d'un Américain, il a l'occasion de partir quelques jours pour la première fois de sa vie revoir une intendante avec laquelle il a longtemps travaillé. Le voyage est l'occasion de se remémorer sa vie et ses principes. Mon avis : excellent. La narration est originale, le style est d'une finesse extraordinaire et d'une grande puissance d'évocation, l'histoire étonnante, les personnages attachants. C'est un magnifique roman, qui, à travers la voix de son narrateur principal, laisse deviner plein de choses qui ne sont pas dites. Un des plus beaux livres que j'aie lus depuis longtemps.

dimanche 21 octobre 2012

Erasme, de Stefan Zweig

Le genre : biographie Mon avis : intéressant. Stefan Zweig évoque la figure d'Erasme, pour lequel il ne cache pas sa très grande admiration. Il le considère comme un des plus grands humanistes et cet ouvrage publié en 1934 a évidemment pour son auteur une importance particulière. A travers ce récit, on perçoit combien Erasme a été un profond pacifiste, quelle foi profonde il a mise en l'humain et en la liberté. On revit également la période bouleversante qu'a été le XVIe siècle et toute la place, un peu oubliée, que cet homme y a prise. Stefan Zweig, s'il fait de son sujet un vibrant éloge, n'en évoque pas moins ses faiblesses : dans son conflit avec Luther, Erasme aurait pu changer, grâce à l'extraordinaire poids qu'il avait auprès de tous les puissants de l'époque, le cours de l'Histoire et éviter la sanglante scission entre église catholique et Réformés ; mais il a peut-être poussé trop loin son credo, celui de n'appartenir à aucun parti. Une belle et importante histoire, agréablement racontée.

mercredi 17 octobre 2012

1Q84, Livre 3, de Haruki Murakami

Le genre : roman fantastique japonais L'histoire : suite et fin de l'histoire d'Aomamé et Tengo. Mon avis : il est le même que pour les deux précédents. Si j'ai lu ce dernier tome sans déplaisir, je n'y ai toujours pas trouvé la même magie que dans d'autres romans de Murakami. Certes, son univers est plus que singulier, et même envoûtant. Mais je reste déçue.

dimanche 14 octobre 2012

La Vérité sur Lorin Jones, d'Alison Lurie

Le genre : roman américain sur la peinture, l'amour, l'amitié, l'homosexualité féminine. L'histoire : Polly, bientôt la quarantaine, est un peintre raté qui s'est décidé à écrire la biographie d'un peintre mort en 1969, Lorin Jones, une femme géniale et méconnue. Divorcée, Polly accueille chez elle sa meilleure amie, une homosexuelle farouchement opposée à la gent masculine. Mon avis : pénible. C'est mon premier Lurie lu en version française, et même si je l'ai lu jusqu'au bout, cela a été au prix d'efforts et de nombreux moments de déconcentration. Le personnage principal est assez agaçant, les rebondissements attendus, et les thèmes abordés sans originalité. Je n'ai pas retrouvé l'humour et la profondeur de Foreign Affairs ni de Un été à Key West, loin de là. D'autres m'avaient déjà déçue en VO. Dommage.

vendredi 12 octobre 2012

Jusqu'à la folie, de Jesse Kellerman

Le genre : thriller américain L'histoire : Jonah, étudiant en médecine à New York, est témoin d'une agression. En voulant défendre la jeune femme, il tue accidentellement son assaillant. Mon avis : diabolique ! On n'est pas dans du grand art et on peut trouver des défauts à l'écriture de ce roman, mais il n'en reste pas moins qu'il poursuit son but : entraîner un lecteur haletant. C'est un pavé qui distille tout du long un bon panel d'émotions. Idéal pour un week-end automnal !

samedi 6 octobre 2012

La Fille du cannibale, de Rosa Montero

Le genre : roman espagnol L'histoire : la narratrice est une quadragénaire relativement ordinaire, dont le mari ennuyeux,simple fonctionnaire, vient d'être enlevé. Mon avis : bof. Il y a quelque chose de baroque dans ce roman qui tient à la fois du polar, du roman d'humour, du roman de moeurs et du roman historique. Le personnage principal n'est pas dénué de cachet, les deux compagnons qui viennent l'aider non plus, le vieux Félix, ancien anarchiste, et le fougueux Adrian. Mais bon, j'ai eu du mal à finir, peut-être parce que cela part trop dans tous les sens et que chaque aspect du roman, pris séparément, n'est finalement pas très original.

dimanche 30 septembre 2012

Fumiers et compagnie, de Tom Sharpe

Le genre : roman humoristique anglais sur la corruption de l'aristocratie L'histoire : le jeune Timothy Bright, fils d'une illustre famille anglaise à qui il doit d'être à la tête d'une banque a ruiné cette dernière et s'est mis dans de sales draps en se couvrant de dettes. Mon avis : plaisant. C'est totalement invraisemblable et déjanté, et pas franchement hilarant, mais on passe un bon moment avec cette histoire délirante où l'aristocratie anglaise, la police, Margaret Thatcher, et bien d'autres sont joyeusement pulvérisés à l'autel de l'humour british. On y boit beaucoup, on y parle cru, on y use de formules assez réjouissantes, bref, on s'y amuse.

Stoner, de John Williams

Le genre : roman américain sur l'humain, la solitude, l'amour de la littérature. L'histoire : Stoner est un fils de fermiers pauvres du Missouri qui entre en 1910 à l'Université. Il s'y découvre une passion pour la littérature qui va le conduire à l'enseigner. Mon avis : excellent. La force de ce roman qui nous raconte du début à la fin le parcours d'un homme ordinaire qui mène une vie ordinaire, c'est de nous attacher à ce personnage maladroit et attendrissant. On suit son destin et celui d'une époque, aux Etats-Unis, traversés par deux guerres mondiales. Le personnage est profondément banal et complètement singulier, plein de rudesse et plein de poésie. On ne s'ennuie pas une seconde, parce que l'intimité de Stoner est dite avec beaucoup de pudeur, de délicatesse, et de familiarité. Un très beau roman. Un joli extrait : "Au cours de sa quarante-troisième année, Wiliam Stoner apprit ce que d'autres, bien plus jeunes, avaient compris avant lui : que la personne que l'on aime en premier n'est pas celle que l'on aime en dernier et que l'amour n'est pas une fin en soi, mais un cheminement grâce auquel un être humain apprend à en connaître un autre".

vendredi 28 septembre 2012

Mon Doudou divin, de Katarina Mazetti

Le genre : roman suédois sur le rapport au divin et à diverses formes de spiritualité L'histoire : une jeune journaliste intègre incognito un stage avec cinq autres personnes, autour du thème de la recherche d'une divinité. Mon avis : très mauvais. Autant Le Mec de la tombe d'à côté et Le Caveau de famille, m'avaient plu, autant j'ai trouvé celui-ci parfaitement bête et absolument pas drôle.

dimanche 23 septembre 2012

Le Problème Spinoza, d'Irvin Yalom

Le genre : roman historique sur Spinoza et Alfred Rosenberg L'histoire : on suit en parallèle la vie de Spinoza, dans la Hollande du XVIIe siècle, alors qu'à 23 ans, il montre des idées jugées subversives pour sa communauté juive, et celle d'Alfred Rosenberg, au début du XXe siècle, alors que lycéen, il clame des idées antisémites. Mon avis : je ne vanterai pas plus la qualité de ce roman que celle des deux précédents, mais j'y ai trouvé le même intérêt malgré tout, à savoir susciter ma curiosité pour des personnages importants que je connais trop mal. C'est sans doute le but poursuivi par cet auteur, rendre accessibles des figures de la philosophie. S'y ajoute ici un autre personnage, l'idéologue nazi fervent partenaire de Hitler depuis ses débuts. Il ne me faut pas bouder mon plaisir ni dissimuler mes ignorances : ce livre est une nouvelle porte d'entrée vers les savoirs. Il y a là sans doute davantage de romanesque (pas très bon) que de philosophie ou d'histoire, mais cet ouvrage a le mérite de jeter des bases et de donner l'envie d'aller plus loin.

mardi 18 septembre 2012

L'Accordeur de silences, de Mia Couto

Le genre : roman mozambicain sur la famille et le Mozambique L'histoire : Mwanito, 11 ans, "l'accordeur de silences", vit depuis toujours dans un coin complètement isolé, coupé du monde, avec son père, son frère, son oncle et un soldat. Mon avis : voilà un roman que je pourrais pas dire mauvais mais qui m'a prodigieusement emm*** du début à la fin. Je peux comprendre qu'on y trouve de la poésie, ou une sorte de magie dans l'évocation des sentiments, ou encore quelque chose d'original dans le style. Mais rien de tout cela ne m'a touchée une seconde. Tant pis !

Le Choeur des femmes, de Martin Winckler

Le genre : roman sur les femmes et la médecine L'histoire : Jean Atwood, jeune interne de sexe indéterminé qui se destine à la chirurgie, se retrouve dans un service de gynécologie dirigé par un généraliste atypique. Mon avis : excellent. C'est un pavé qui se lit d'une traite, utile à bien des égards : pour les médecins, pour les femmes, pour les hommes. On peut certes lui reprocher une certaine caricature - non pas dans le tableau du monde médical, je n'y connais rien - mais dans le manichéisme des personnages principaux. Mais ce n'est pas important : le propos de fond est passionnant, il fait réfléchir et il apprend plein de choses sur des sujets importants comme la contraception, les rapports de pouvoir, le dessous de certaines pratiques qui nous paraissent "incontournables" etc. A lire !

samedi 15 septembre 2012

Les Heures, de Michael Cunningham

Le genre : Roman américain sur les femmes, et sur Virginia Woolf L'histoire : On suit "les heures" de trois femmes d'époques et de caractères différents, dont l'une est Virginia Woolf. Mon avis : bof. J'avais entendu beaucoup de bien de ce livre, dont la structure narrative est originale et intéressante, certes, mais je me suis plutôt ennuyée. Surtout à cause du style, et non à cause des portraits. J'ai trouvé cela assez maniéré, voire un peu artificiel.

Avant d'aller dormir, de S.J. Watson

Le genre : thriller anglais L'histoire : la narratrice se réveille chaque matin avec un grand trou de mémoire à la place des 20 dernières années de sa vie. Mon avis : un point de départ original et un thriller qui se lit sans déplaisir. Un peu long peut-être. Mais l'intrigue est bien ficelée et le suspense présent. Sans être impérissable, voilà un roman qui a le mérite d'être original et de faire passer un bon moment.

mercredi 29 août 2012

Bye Bye Blondie, de Virgine Despentes

Le genre : roman français sur la folie, la jeunesse, l'amour. L'histoire : Gloria est une paumée sujette à de fréquentes crises de violence qui lui ont valu un séjour à l'HP quand elle avait 15 ans. Elle n'en est jamais vraiment sortie, d'autant qu'elle y a rencontré son premier grand amour et celui qui lui a brisé le cœur et les ailes. Quinze ans après leur séparation, ils se retrouvent. Mon avis : je crois qu'Apocalypse bébé reste pour l'instant mon roman préféré de Virginie Despentes mais celui-ci a une sorte d'énergie désespérée qui m'a également touchée. Tout repose sur le personnage pathétique et attachant de Gloria, aussi dur que fragile. C'est un très beau personnage je dirais. Et ce mélange de violence, de désespoir, d'ironie et de tendresse, est véritablement un cocktail atypique, réussi et terriblement efficace.

Le Chinois, de Henning Mankell

Le genre : policier suédois L'histoire : dans un minuscule hameau du Suède, quasiment tous les habitants sont retrouvés assassinés. Une policière coordonne l'enquête tandis que de son côté, une juge, parente éloignée d'une des victimes, se met elle aussi sur la trace du meurtrier. Mon avis : même si le commissaire Wallander continue à manquer, on est dans de l'excellent policier. Ce pavé se lit sans ennui et sans lassitude, avec l'avantage particulier de nous faire revisiter certaines pages de l'histoire de la Chine et des Etats-Unis, loin des clichés habituels.

dimanche 26 août 2012

Sévère, de Régis Jauffret

Le genre : roman français sur le pouvoir et le sexe. L'histoire : la narratrice est l'amante d'un puissant magnat français, qu'elle tue. Le récit mêle plusieurs époques : avant le meurtre, et après. Mon avis : le roman est précédé d'une belle préface de l'auteur sur les liens entre fiction et réalité. Car son roman est à l'origine tiré de l'affaire Stern. Je ne m'en souviens pas et cela n'a pas influencé ma lecture. Je n'ai pas aimé : trop sordide à mon goût. Amour et perversité sexuelle sont le thème du roman. Si le message du récit est que les deux sont compatibles, je veux bien le croire, mais ce n'est pas cette histoire qui m'en aura convaincue. Je crois que cela se voudrait émouvant, mais cela ne m'a pas émue. Certaines laideurs restent seulement laides. On est loin de "La Charogne" de Baudelaire ou des Chants de Maldoror.

Talking Through My Hats, de Lilly Daché (VO)

Le genre : autobiographie L'histoire : Lilly Daché, venue depuis la France à New York avec 13 dollars dans les années 20, est devenue une des plus célèbres fabricantes de chapeaux. Elle raconte son parcours jusqu'au milieu des années 50, date de la publication de ce livre, alors qu'elle au sommet de sa gloire. Mon avis : j'étais impatiente de lire cette histoire puisqu'il s'agit de ma grand-tante, dont je me souviens un peu et donc le destin m'a fascinée. Son livre dresse le tableau d'une époque, d'une civilisation et d'un rapport à la mode féminine, et son destin incarne parfaitement le mythe du "rêve américain" puisque partie de rien, elle a fait fortune jusqu'à faire construire son propre building près de Park Avenue. Je dois avouer néanmoins que le listing des célébrités qu'elle a fréquentées et nombre de pages sur les chapeaux m'ont un peu lassées. Il y a quelque chose de très démodé dans sa vision du monde et des femmes, mais, outre l'intérêt personnel que je porte à son histoire, c'est un témoignage intéressant sur le New York des années 20 à 50. Figure également dans les dernières pages le récit assez émouvant de son retour à Paris en 1945, tout juste libéré.

samedi 25 août 2012

Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows

Le genre : roman épistolaire américain sur la littérature, l'amour, la guerre. L'histoire : juste après la guerre, Juliet, une jeune auteure anglaise un peu fantasque cherche un sujet de livre et entre en contact avec une petite communauté rurale sur l'île de Guernesey qui forme un cercle littéraire. Mon avis : très bien. J'ai failli abandonner au bout d'une cinquantaine de pages, je trouvais cela un peu superficiel. Puis je l'ai repris et finalement je me suis pris au ton et à l'histoire. C'est à la fois drôle et émouvant. Et si ce n'est pas hyper fin, c'est en tout cas très plaisant et j'ai passé un excellent moment. Les personnages sont hauts en couleurs, le registre est souvent drôle, et les idées défendues inattaquables. Il y a finalement un peu quelque chose d'un conte de fées moderne dans cette histoire. Cela fait du bien par où ça passe.

King Kong théorie, de Virginie Despentes

Le genre : essai sur la condition de la femme aujourd'hui Mon avis : excellent. Au travers de thèmes précis (la prostitution, le viol, le porno...), Virginie Despentes livre ses réflexions sur les conditions de la femme. Elle livre beaucoup d'elle-même, de façon assez émouvante, mais sans réduire sa réflexion à son propre cas. C'est intelligent, et vivifiant. On n'est pas forcément d'accord, le plus grand mérite de ce petit livre c'est de remettre bien des idées reçues en perspective et d'inciter à se poser des questions. A lire et à relire.

dimanche 19 août 2012

1Q84 Livre 2, de Haruki Murakami

Le genre : roman japonais L'histoire : on continue à suivre les destins (qui se rapprochent) d'Aomamé la tueuse et de Tengo l'écrivain-nègre. Mon avis : une fois que l'on a accepté l'idée que les thèmes abordés par Murakami étaient entre autres les sectes et la pédophilie, et qu'on s'est accoutumé à la tueuse froide (c'est-à-dire en gros à tout ce à quoi on n'est pas vraiment habitué, si tant est qu'on puisse l'être par quelque chose chez Murakami), ce roman se poursuit sans déplaisir. Mon impression générale reste cependant la même : il n'y pas là la délicatesse magique qui règne dans d'autres de ses romans.

lundi 13 août 2012

Dans le café de la jeunesse perdue, de Patrick Modiano

Le genre : roman français L'histoire : une jeune femme, qui fréquente un bar de la capitale, est l'objet de la curiosité et de l'attention de toute une galerie de personnages qui chacun leur tour en dévoilent un moment ou un aspect. Mon avis : bof. S'il fallait donner une couleur à ce roman, je dirais gris, s'il fallait lui donner une consistance, je dirais celle du caoutchouc ou de la guimauve. Je n'ai pas détesté, je ne me suis pas ennuyé non plus, mais cette histoire a glissé sur moi sans m'accrocher.

jeudi 9 août 2012

1Q84 (livre 1), de Haruki Murakami

Le genre : roman japonais... inclassable L'histoire : Aomame est une tueuse d'hommes criminels pour le compte d'une vieille dame. Tengo est prof de maths et écrivain, il est engagé par son éditeur pour réécrire le roman d'une jeune fille de 17 ans. Mon avis : Si j'ai lu ce premier volet sans déplaisir, loin de là, je n'ai pas été séduite, charmée comme j'ai pu l'être pas d'autres romans de Murakami. Et je ne saurais expliquer pourquoi. Il y a pourtant une touche ténue de fantastique qui intervient de façon vraiment originale et une douceur dans le ton, qui étaient des qualités qui m'avaient fait aimer Kafka sur le rivage ou La Ballade de l'impossible. Peut-être est-ce dû aux deux personnages principaux, que je trouve moins intéressants, moins poétiques. Bref, bof. Mais je vais lire la suite.

jeudi 2 août 2012

No et moi, de Delphine de Vigan

Le genre : roman français sur l'adolescence, la famille et la différence L'histoire : Lou est une ado de 13 ans précoce et esseulée. Elle se lie avec une jeune SDF, No, pour les besoins d'un exposé. L'histoire : très bien. Même si je n'aime pas trop le ton "ado", le personnage est assez atypique et intéressant, tout comme l'histoire, pour que cette réticence de base ait été facilement surmontée. C'est une belle histoire, douloureuse mais sans pathos, et pas vraiment sur l'adolescence finalement, même si la narratrice a 13 ans. Il y a un subtil mélange de naïveté et de gravité, de suspense aussi. Un joli roman.

dimanche 29 juillet 2012

L'Affaire Galton, de Ross Macdonald

Le genre : policier américain L'histoire : le détective Lew Archer est engagé par un avocat pour rechercher un hériter de grande famille disparu depuis longtemps. Mon avis : sans intérêt. Je cherche de nouveaux auteurs de polars et je ne trouve pas chaussure à mon pied. Ce récit fait partie d'une série écrite dans les années 50-60. Je n'y ai rien trouvé de vraiment intéressant : ni dans le personnage principal, dont on cerne peu le caractère, ni dans l'intrigue, relativement convenue, ni dans le contexte, assez passe-partout.

Les Jolies choses, de Virgine Despentes

Le genre : roman français sur la jeunesse L'histoire : Claudine mène une vie dépravée à Paris en espérant percer quelque part. Sa soeur jumelle, Pauline, est son opposé. La première fait néanmoins venir la seconde pour profiter à son propre compte de ses talents de chanteuse. Mon avis : si en filigrane j'ai retrouvé quelque chose du mélange de brutalité, de crudité et de tendresse que dans Apocalypse Bébé, j'ai bien moins aimé celui-là. Pour une raison précise : la jeunesse branchée/dépravée, c'est un sujet qui m'ennuie profondément.

mercredi 25 juillet 2012

Les Mots pour le dire, de Marie Cardinal

Le genre : autobiographie et récit d'analyse L'histoire : l'auteur et narratrice raconte comment, de plus en plus menacée par la folie, elle finit par aller chez un psychanalyste, auprès de qui elle mettra 7 ans à se guérir. Mon avis : magnifique. Au Panthéon de tout ce que j'ai lu sur les récits d'analyse, ce livre est incontestablement dans le peloton de tête. Pour la beauté poétique de son écriture. Pour sa crudité, sa sincérité, son courage, qui ne le rendent pas moins beaux. C'est un livre bouleversant sur une femme à la reconquête d'elle-même, un somptueux éloge de l'honnêteté envers soi-même, et bien sûr une très belle pierre apportée à la psychanalyse.

lundi 23 juillet 2012

Une Veuve de papier, de John Irving

Le genre : roman américain sur les liens familiaux, l'amour, et la création littéraire. L'histoire : Eddie a 16 ans lorsqu'il passe l'été chez un auteur à succès et vit une histoire d'amour avec sa femme. La fille du couple, alors âgée de 4 ans, va devenir elle aussi un auteur connu, marquée, comme Eddie, par la disparition de sa mère à la fin de cet été. Mon avis : du grand Irving. Non seulement cet auteur a l'art des intrigues incroyables et crédibles, ordinaires et épiques, mais il y a chez lui un ton savoureux qui en fait au moins autant le prix. Ses personnages masculins, attendrissants à force de faiblesse, me font un peu penser à ceux de Woody Allen. Les femmes y sont tragiques et puissantes. Le mélange de gravité et de dérision me rappelle cette phrase de Ionesco : "Le comique est tragique, et la tragédie de l'homme, dérisoire". Il me semble que cela s'applique assez bien à l'univers d'Irving. C'est riche de plein de choses, aussi complexes que délectables. A lire !

La Parabole du tueur, d'Andre H. Japp

Le genre : policier français L'histoire : au nord-est des Etats-Unis, un enquêteur du FBI et une mathématicienne s'acharnent à traquer un tueur en série, pour des raisons qui leur sont à tous les deux très personnelles. Mon avis : bof. Mais à la décharge de ce livre, si je ne lui ai pas prêté beaucoup d'attention, c'est sûrement pour des raisons qui ne lui sont pas inhérentes, au moins en partie. Le duo d'enquêteurs, qui n'en est pas un car ils travaillent beaucoup chacun de leur côté et se méfient l'un de l'autre, est plutôt une idée intéressante. Les deux portraits ne sont pas non plus superficiels ou tout à fait ordinaires. Mais bref, je n'ai lu cela que d'un œil et il fera partie de ces policiers que j'aurai oublié le mois prochain.

vendredi 20 juillet 2012

Dead Winter, de William Tapply (VO)

Le genre : policier américain L'histoire : 8ème aventure de l'avocat Brady Coyne, qui vient cette fois en aide à un ami dont le fils est accusé du meurtre de sa femme. Mon avis : toujours excellent. L'intrigue se déploie avec lenteur mais sans ennui, le personnage principal est toujours savoureux, avec son humour pince-sans-rire et son amour pour la pêche. Il y a là vraiment un habile mélange d'aventure et de suspense, d'humour et aussi de gravité. C'est un excellent personnage, que celui de Brady Coyne, et une délicieuse série.

jeudi 12 juillet 2012

Brazzaville Plage, de William Boyd

Le genre : roman anglais avec pour cadre l'Afrique et les chimpanzés L'histoire : la narratrice, Hope, est une chercheuse venue en Afrique pour étudier le comportement des chimpanzés, et échapper à son ex mari. Mon avis : pas mal mais pas impérissable. On voyage en Afrique, en en apprend sur les chimpanzés et l'histoire en elle-même n'est pas inintéressante. Rein de bouleversifiant mais rien de désagréable. Un roman dont on n'a pas grand chose à dire à part qu'il nous fait passer le temps et qu'il nous emmène sur un autre continent.

lundi 9 juillet 2012

Fukushima, récit d'un désastre, de Michaël Ferrier

Le genre : récit de la catastrophe de Fukushima, pendant et après. L'histoire : le narrateur et auteur, professeur de littérature à Tokyo, est sur place lorsqu'en mars 2011 se produisent le séisme puis le tsunami. Il se rend sur place un peu plus tard. Mon avis : excellent. Et pour plusieurs raisons. D'abord parce que c'est un témoignage de l'intérieur de la catastrophe, et qui parcourt plusieurs mois. Ensuite pour son écriture éblouissante : c'est pris sur le vif, mais c'est aussi extrêmement poétique, plein d'amour pour le Japon, et puis drôle souvent, et aussi très littéraire (beaucoup de références et de parallèles explicites ou implicites à des œuvres, sans aucun didactisme). Et enfin pour la dernière partie, qui consiste en un violent, imparable et magnifique réquisitoire contre le nucléaire. En bref, c'est puissamment beau et intelligemment instructif. A lire absolument !