vendredi 22 novembre 2013

22/11/63, de Stephen King

Le genre : roman fantastique L'histoire : En 2011, Jake, un professeur de littérature du Maine, est invité par un homme qu'il connaît à peine à voyager dans le temps : une brèche lui permet de se retrouver en 1958. Mon avis : ce type est un génie de la narration. Son pavé se lit avec une fièvre qui ne se tarit à aucun moment. On vit chaque instant de cette histoire à la fois rocambolesque et familière au même rythme que son personnage principal et avec les mêmes émotions. Certes, ce n'est pas un roman d'une extraordinaire finesse psychologique, ce n'est pas non plus un véritable roman historique qui nous fait revisiter le début des années 60 aux Etats-Unis et l'assassinat de Kennedy (quoique). Mais c'est quand même extrêmement bien ficelé. Je me suis régalée.

Contes et nouvelles de la campagne, de Maupassant

Le genre : histoires courtes ayant pour cadre le Pays de Caux Mon avis : délicieux. Maupassant dépeint dans cette vingtaine d'histoires une Normandie aussi belle que ses habitants sont cruels : il est puissant et lyrique pour évoquer le paysage, et le plus souvent corrosif pour dépeindre la paysannerie profonde. Si la majorité des récits sont plutôt cruels, certains ne sont pas dénués de tendresse. En tout cas, cela se savoure de bout en bout, sans ennui d'une seule seconde.

mardi 12 novembre 2013

Sur l'amour et la mort, de Patrick Süskind

Le genre : essai Mon avis : très bon. C'est un court essai, plein de références littéraires et plein d'humour , sur le sentiment amoureux et sa proximité avec la mort. Même si la réflexion que Süskind livre ici n'est pas originale, c'est néanmoins un très joli texte.

Le Contrat, de Donald Westlake

Le genre : polar américain L'histoire : deux écrivains qui se sont connus dans leur jeunesse se retrouvent. L'un a réussi, l'autre pas. Le premier, en panne d'inspiration, propose au second de publier sous son propre nom le roman que celui-ci vient d'achever. Il y met une condition : qu'il supprime sa femme. Mon avis : moyen. Pas déplaisant, aisé à suivre, voire même impeccable pour passer un dimanche après-midi d'automne pluvieux. Les personnages ont une certaine épaisseur, même si l'histoire n'est pas hyper crédible. Mais rien d'impérissable.

dimanche 10 novembre 2013

Les Aventures de Napoléon, de Cavanna

Le genre : biographie humoristique Mon avis : Le destin de Napoléon par Cavanna, ça vaut son pesant de cacahuètes. C'est même excellent parce que c'est irrésistible de drôlerie et d'esprit. De sa naissance à sa mort, Cavanna détricote le mythe Napoléon avec une verve très inspirée de bout en bout. Se lit d'un trait avec un sourire inextinguible et quelques francs éclats de rire.

The Seventh Enemy, de William G. Tapply

Le genre : roman policier américain L'histoire : Brady Coyne retrouve un ancien copain de lycée, devenu une vedette de la télévision, alors que celui-ci doit témoigner contre un décret demandant le contrôle des armes d'assaut. Au dernier moment, il fait le contraire, se déclare en faveur, et s'attire la colère d'un lobby très influent. Mon avis : toujours excellent. Du suspense, de l'humour, de l'émotion, du grand air. Un cocktail qui se renouvelle et se déguste toujours avec plaisir.

samedi 9 novembre 2013

Underground, de Haruki Murakami

Le genre : recueil d'entretiens Le sujet : les attentats au gaz sarin perpétrés en 1995 dans le métro de Tokyo par des membres de la secte Aum. Mon avis : excellent, voire indispensable. Murakami dit avoir éprouvé le besoin, quelques mois après les événements, de comprendre ce qui s'était passé mais aussi de comprendre l'âme du Japon contemporain. Et il a le grand art de servir son sujet avec une immense humilité, sans prétendre non plus à une totale subjectivité, mais avec une parfaite intelligence, tout en ayant toujours l'air d'un homme ordinaire. La première partie du livre, consacrée aux victimes, est étonnante : on revit à chaque témoignage, le récit de l'attentat selon des points de vue différents. Ce n'est pourtant jamais répétitif, jamais lassant. Ce qui m'a le plus étonnée, c'est que très peu sont dans la colère. On comprend que les victimes d'un attentat ne sont pas seulement les blessés, loin de là : mais tous ceux qui ont été choqués, voire traumatisés, directement et indirectement. Dans la seconde partie du livre, Murakami est allé à la rencontre de membres de la secte (qui n'est pas dissoute mais a pris un autre nom), certains qui l'ont quittée, d'autres non. Aucun ne cautionne les attentats, aucun n'était au courant, et tous évoquent la forme de bonheur, persistant, qu'ils ont trouvé en rejoignant la secte, au moins au départ, et qu'ils ne trouvaient pas ailleurs, dans la société actuelle. Murakami prouve, par ce livre, que la vision d'un monde manichéen est non seulement erronée, mais très dangereuse. Les attentats de Tokyo sont le signe d'un mal qui ronge la société d'aujourd'hui (et à mon avis, tout pays prétendûment civilisé aujourd'hui, pas seulement le Japon) à cause de ses choix. Notamment celui d'écraser l'individu et son besoin de spiritualité.

dimanche 3 novembre 2013

La Nuit du bombardier, de Serge Brussolo

Le genre : roman d'épouvante L'histoire : Après avoir assisté au viol dans sa mère puis l'internement psychiatrique de celle-ci, le jeune David est envoyé dans le pensionnat d'une petite ville où l'atmosphère est plus que lugubre. Un étrange phénomène survenu 40 ans auparavant semble avoir transformé la ville et ses habitants. Mon avis : bof. La première moitié n'est pas vraiment horrifique, mais fait davantage penser à une sorte de Harry Potter en version gothique. Puis le roman prend un virage vers la science-fiction et l'horreur tout au long de la deuxième partie. Les personnages sont intéressants, comme toujours chez Brussolo, malheureusement j'ai trouvé qu'il en faisait trop, beaucoup trop, dans l'épouvante, au point de la désamorcer. Décevant.

vendredi 1 novembre 2013

Une Panthère dans la cave, de Amos Oz

Le genre : roman israélien L'histoire : à Jérusalem à la fin des années 40 et du mandat britannique en Palestine, le jeune Profi, 12 ans, se lie d'amitié avec un sergent anglais, tout en faisant partie de la "Résistance", un groupe qu'il forme avec deux de ses camarades et qui combat à sa façon l'occupant. Mon avis : pas mal. Le ton, celui du jeune garçon, est à la fois léger et grave, ce qui confère à l'histoire cette double dimension. On perçoit la page d'histoire, grave, dure, avec le souvenir très proche des horreurs du nazisme et la persécution séculaire des Juifs, le climat tendu de ces dernières années de présence anglaise. Et en même temps il y a ce regard enfantin, la relative naïveté de cette jeune voix, et l'espoir de tolérance et de renouveau qu'elle représente.

Snake Eater, de William G. Tapply (VO)

Le genre : policier américain L'histoire : nouvelle aventure de Brady Coyne, l'avocat bostonien, cette fois amené à défendre un vétéran du Vietnam accroc au cannabis. Mon avis : toujours excellent. Tapply a l'art de mener une intrigue à un rythme parfait, en laissant la place nécessaire pour que se déploie la personnalité de son héros. J'adore.