mercredi 31 août 2016

Baby love, de Joyce Maynard

Le genre : roman américain L'histoire : plusieurs jeunes filles d'une petite ville des Etats-Unis se retrouvent mères (ou enceintes) très jeunes, tandis qu'un couple et une jeune femme esseulée s'installent à proximité. Mon avis : bien. Ce roman propose toute une galerie de personnages dont on suit les histoires en parallèle jusqu'à se croiser. La narration est donc intéressante et bien menée. C'est aussi le tableau d'une certaine Amérique provinciale (des années 80, mais qui ne semble pas obsolète) et d'une jeunesse un peu perdue.

Souvenirs de la cour d'assises, d'André Gide

Le genre : compte rendu des affaires auxquelles André Gide a été confronté en tant que juré et analyse du fonctionnement de la justice. Mon avis : bof. Ce qui m'a étonnée d'abord, c'est la contradiction entre la préface - qui rend hommage aux acteurs du monde judiciaire - et la suite - où ces mêmes intervenants, le juge en particulier, sont dépeints sous un jour plutôt négatif. Ensuite, ce n'est pas tant le côté daté (1912) - car par bien des aspects le fonctionnement a changé, et par bien d'autres, non - qui a suscité ma déception, c'est plutôt le côté un peu disparate et un peu superficiel (pour peu que l'on se soit déjà intéressé aux questions que se pose Gide).

La Traque, de Herbert Lieberman

Le genre : roman américain sur les nazis réfugiés en Amérique du Sud après la guerre L'histoire : Grigori, ancien médecin nazi ayant commis des crimes atroces, a trouvé refuge au Paraguay, au milieu de la jungle. Il est traqué par des agents israéliens. Mon avis : Bien que le sujet soit intéressant et apparemment documenté tout en étant une fiction, j'ai eu du mal à suivre cette histoire. Peut-être justement parce qu'elle oscille entre documentaire et romanesque.

mercredi 24 août 2016

Lucy in the sky, de Pete Fromm

Le genre : roman américain sur l'adolescence et la famille L'histoire : Lucy a 14 ans et vit avec sa mère avec qui elle a une relation compliquée et un père absent qu'elle adore. Son seul lien véritable est avec un garçon de son âge, Kenny. Mon avis : très bien. L'histoire de cette jeune fille, de son éveil à l'amour, à la sexualité, de ses rapports avec ses parents, avec le monde, est très bien racontée, entre humour et tragique. Ce n'est pas du tout un roman pour adolescents bien que l'héroïne soit une adolescente.

mercredi 17 août 2016

La Nuit sera calme, de Romain Gary

Le genre : entretien de Romain Gary en 1974, alors âgé de 60 ans, avec un de ses vieux amis. Mon avis : excellent. Romain Gary revient sur son foisonnant parcours de diplomate, de journaliste, d'écrivain.Même si parfois je me suis un peu perdue dans les noms d'une époque un peu lointaine pour moi, beaucoup de ses propos sont brillants, très actuels, voire encore très novateurs quand il parle de féminité. Une lecture intelligente et passionnante. Extrait : “Il n’y a pas de démocratie, de valeurs concevables sans cette épreuve de l’irrespect, de la parodie, cette agression par la moquerie que la faiblesse fait constamment subir à la puissance pour s’assurer que celle-ci demeure humaine. Dès que la puissance cesse d’être humaine, elle interdit cette épreuve par le feu. [...] Les vraies valeurs résistent, les fausses se défendent par la censure, la prison, les hôpitaux psychiatriques...”

Le Prisonnier du ciel, de Carlos Ruiz Zafon

Le genre : roman d'aventures espagnol L'histoire : Daniel, libraire à Barcelone, reçoit la visite d'un personnage inquiétant, qui lui achète une édition rare et chère du Comte de Monte-Cristo, avec une étrange dédicace pour son ami Fermin. Mon avis : sympatoche. Cela se lit vite et agréablement, il y a un peu d'humour, un peu d'aventures, de romanesque à la "Papillon". De quoi passer un petit moment plaisant, ni plus ni moins.

Impurs, de David Vann

Le genre : roman américain sur la famille, la folie, l'argent. L'histoire : le jeune Galen vit seul avec sa mère. Il ne fréquente que sa tante, sa cousine provocante, et sa grand-mère riche et perdant la tête. Les rancoeurs accumulées entre les membres de cette famille finissent par éclater. Mon avis : c'est du David Vann, donc c'est très sombre. Pas d'espoir dans cette histoire tragique qui verse inéluctablement dans toujours plus de folie. Je ne peux pas dire que j'aie adoré.

Terroriste, de John Updike

Le genre : Roman américain sur la radicalisation islamiste aux Etats-Unis. L'histoire : Le personnage principal est un adolescent américain, fils unique d'une Irlandaise et d'un Arabe disparu de la circulation. Le garçon s'est réfugié dans l'Islam, dans des valeurs de pureté et un rejet de l'Amérique. Peu à peu, il infiltre un réseau radical. Mon avis : Je n'ai pas beaucoup aimé. J'ai eu du mal à me concentrer sur l'histoire, sur les personnages. Sur un sujet aussi brûlant, a posteriori, l'auteur ne fait pas preuve d'originalité en montrant un gentil jeune homme un peu paumé, pas mauvais bougre, idéaliste plutôt que méchant, victime de plus mauvaises personnes que lui.

jeudi 11 août 2016

Lectures en vrac, suite

Vernon Subutex 1 et 2, de Virginie Despentes. Très bon. J'ai relu le premier volume avant d'entamer le second et ce fut un plaisir. Moins pour pour l'histoire, que pour la verve dont l'auteur fait preuve. Virginie Despentes a l'art de la formule, de l'image qui saisit. Coeurs perdus en Atlantide, de Stephen King : sans intérêt. On suit tour à tour les destins de plusieurs personnages dans les années 60, dont l'un est côtoie le paranormal. Déjà oublié. L'Attentat de Sarajevo, de Georges Pérec : bof. C'est le premier roman achevé de l'auteur, resté inédit très longtemps. Une histoire d'amour sans grand intérêt, sans grande originalité, sans style significatif. La Nostalgie heureuse, d'Amélie Nothomb : ordinairement, c'est quand Amélie Nothomb parle d'elle-même que je la préfère. Ici, elle évoque son retour, après 16 ans, au Japon, à la faveur d'un documentaire qui lui est consacré. Cela se lit facilement, mais je n'y ai pas retrouvé l'ironie charmante, la distanciation, la précision, le pétillement stylistique. Décevant.

lundi 25 juillet 2016

Dernières lectures en vrac...

Tous les démons sont ici, de Craig Johnson : nouvelle aventure du shérif Longmire, assez singulière puisqu'elle est le récit d'une traque en solitaire dans la neige. J'ai eu du mal à accrocher. Baise-moi, de Virginie Despentes : pas beaucoup aimé. C'est trash, en effet, et pas dénué d'émotion ni d'intérêt mais je ne suis pas sûre que ce soit un roman qui cherche à être "aimé". Deep winter, de Samuel W. Gailey : très bon. Roman américain qui met en scène une galerie de personnages puissants et émouvants, qui parle de l'amour, de la société. Les Clefs du pouvoir sont dans la boîte à gants, de Frédéric Dard : peut-être un peu moins bon que Y a-t-il un Français dans la salle, mais des lignes fulgurantes de justesse, d'émotion, d'intelligence, notamment quand affleure l'auteur. C'est baroque (il le dit lui-même), truculent, désespéré, acide, foutraque, ridicule, et bien d'autres choses encore. Apocalypse, de Giacommetti et Ravenne. Da Vinci Code à la française, pas très bon. Le Coup de vague, de Georges Simenon : l'histoire ordinaire et triste d'un jeune homme embarqué malgré lui dans l'histoire d'un village et de ses secrets de famille. Une belle écriture.

mercredi 1 juin 2016

Landfall, d'Ellen Urbani

Le genre : roman américain sur la famille et la relation mère-fille en particulier L'histoire : en 2005, au lendemain du passage de l'ouragan, Une mère et sa fille partent pour la Nouvelle-Orléans pour aider les sinistrés mais en chemin un accident conduit à la mort de la mère et d'une inconnue que leur voiture a percutée. Mon avis : bien. La narration est très bien menée puisqu'on suit les destins des deux mères-filles, en même temps qu'on remonte le temps. Cette histoire en dit long sur les différents liens qui peuvent exister entre une mère et sa fille et c'est aussi un regard sur l'ouragan Katrina et ce qui s'est passé à La Nouvelle-Orléans.

La dernière séance, de Larry McMurtry

Le genre : roman américain sur la jeunesse dans une petite ville du Texas dans les années 50 L'histoire : Duane et Sonny, la vingtaine, sont deux copains qui vivent entre petits boulots et aspirations à l'amour dans un univers pauvre et étroit. Mon avis : très bien. Cette chronique d'une jeunesse a quelque chose de très ordinaire, comme un tableau d'une époque et d'un petit endroit du globe. Mais c'est aussi une histoire pleine d'émotions, grâce aux personnages qui, les principaux comme les secondaires, ont une vraie épaisseur dans leurs demi-teintes, dans leurs fêlures.

mardi 31 mai 2016

Y a-t-il un Français dans la salle ? de Frédéric Dard / San-Antonio

Le genre : roman français sur l'amour et la politique L'histoire : le Président Tumelat est un homme politique français puissant et sans scrupule. La mort de son oncle et l'héritage qu'il lui laisse menace sa position. Mon avis : excellent. C'est magistralement écrit, avec toute la verve des San Antonio et son génie de la comparaison et de la description, mais cette fois avec une histoire beaucoup plus ambitieuse sur l'amour et le pouvoir. Le roman est ainsi grave, voire dur, et intelligent, tout en étant drôle. Et il y a des étranges passages où l'auteur parle de lui et c'est proche du désespoir. Unique en son genre.

Barouf, De Max Obione

Le genre : roman policier français L'histoire : le journaliste havrais Bob Mougin enquête sur le parc éolien qui devrait s'installer dans la région de Fécamp et auquel s'oppose une poignée de locaux. Mon avis : sympathique. L'écriture est vive, rigolote, le personnage central attachant et le point de vue sur l'éolien atypique. Sous ses dehors légers, on apprend dans ce petit livre deux trois trucs sur l'énergie hydrolienne...

mercredi 18 mai 2016

En l'absence de Blanca, d'Antonio Munoz Molina

Le genre : roman d'amour espagnol L'histoire : Mario, un personnage plutôt terne, est fou amoureux de Blanca, une femme extravagante à la vie turbulente, qu'il parvient à épouser. Mon avis : bien. C'est le récit d'un amour absolu et donc tragique, ce qui est sans surprise, narré d'une façon élégante, avec des va-et-vient entre passé et présent. Je ne suis pas sûre de le garder longtemps en mémoire ni de l'avoir trouvé vraiment original mais j'ai bien aimé.

Poison city, de Tetsuya Tsutsui (2 tomes)

Le genre : manga japonais sur la censure de l'Etat L'histoire : un jeune mangaka est confronté avec son éditeur à la commission de censure récemment instituée au Japon, qui évalue la nocivité auprès de la jeunesse. Mon avis : très, très bien. C'est très finement raconté : on voit comment insidieusement, et sous des dehors bien pensants, une censure (à laquelle l'auteur a réellement été confrontée) peut s'opérer et faire des ravages. Ce n'est pas manichéen, mais au contraire riche de questionnements et d'alertes sur le monde dans lequel nous vivons et dans lequel nous choisissons de vivre. Je me mets au manga !

lundi 9 mai 2016

Le Gourmet solitaire, de Taniguchi et Kusumi

Le genre : manga japonais culinaire L'histoire : un homme erre dans Tokyo pour son travail et s'arrête pour déguster divers plats. Mon avis : super ! Et alléchant ! On découvre des plats, de recettes, presque des saveurs à suivre le parcours du personnage. Ce livre met l'eau à la bouche...

Certaines n'avaient jamais vu la mer, de Julie Otsuka

Le genre : récit historique américain L'histoire : des Japonaises ont quitté leur pays au début du XXe siècle pour se marier avec des compatriotes émigrés qu'elles partent retrouver en Amérique. Mon avis : bof. L'histoire, peu connue, dure et émouvante de ces femmes confrontées à la désillusion la plus cruelle, est intéressante mais le style (et/ou la traduction ?) n'accroche pas. L'auteur a en effet choisi le "nous" ou "elles" tout au long du récit, afin d'évoquer la pluralité des histoires et des témoignages recueillis sur la vie de ces femmes, sans s'attacher à un destin en particulier. Du coup, on se perd un peu.

30 ans célibataire un enfant permis B, d'Isaac Frelon

Le genre : récit semi-autobiographique d'un jeune homme en proie à ses errements sexuels et amoureux Mon avis : sympa. Je ne suis pas fan des récits qui tournent autour du nombril de celui qui écrit, mais tout l'intérêt de celui-ci est dans le style. L'auteur a l'art de la formule ! C'est plein d'auto-dérision et de cynisme.

Vous n'aurez pas ma haine, d'Antoine Leiris

Le genre : récit autobiographique L'histoire : l'auteur raconte sa soirée et les jours qui ont suivi les attentats de novembre dernier à Paris, au cours desquels sa femme a trouvé la mort. Mon avis : bouleversant. Le sujet l'est en soi, certes, mais l'auteur livre ce récit d'une façon pudique et crue en même temps, qui donne un peu à comprendre de l'intérieur ce que sont aussi ces actes de terrorisme pour les proches. A lire.

lundi 25 avril 2016

Je vous écris dans le noir, de Jean-Luc Seigle

Le genre : roman sur un fait divers, sur la condition féminine, l'amour, les années 50. L'histoire : au début des années 60, Pauline Dubuisson, tondue à la Libération à 17 ans, coupable de meurtre sur son ex-fiancé et condamnée à perpétuité, a été libérée et assiste au film de Clouzot, La Vérité, inspiré de sa propre histoire. Elle s'enfuit au Maroc où elle tente de vivre une autre vie. Mon avis : superbe. L'auteur réussit parfaitement à parler à la première personne d'une femme mais parvient surtout à évoquer le destin tragique de Pauline Dubuisson, à réhabiliter (enfin) la mémoire de cette victime d'une époque, de moeurs puritains, hypocrites et misogynes, de son père et de sa famille, de l'histoire, de la cruauté et de la bêtise humaine. C'est un livre magistral, subtil, tendre et dur.

En vieillissant les hommes pleurent, de Jean-Luc Seigle

Le genre : roman français sur la France dans les années 60, la famille, l'amour. L'histoire : Albert vit dans une petite ville de province et est ouvrier chez Michelin. Son fils aîné participe à la guerre d'Algérie tandis le cadet se passionne pour Balzac. Sa femme s'est éloignée de lui, sa mère se meurt, et il se sent de plus plus étranger au monde qui l'entoure. Mon avis : magnifique. Ce roman est bouleversant dans sa manière d'évoquer la solitude de cet homme simple et bon, dans sa peinture d'une modernité artificielle, d'une époque d'après-guerre qui a créé une fracture entre ceux qui l'ont faite et ceux qui n'y étaient pas, dans le récit pudique et sublime de la relation entre un père et son fils. Un des plus beaux romans que j'aie lus depuis longtemps, plein de vérités sur l'âme humaine mais aussi sur notre époque.

samedi 23 avril 2016

Mauvais fils, de George P. Pelecanos

Le genre : roman noir américain L'histoire : Chris est un jeune délinquant qui vit à Washington chez ses parents. A l'issue d'une énième frasque plus grave que les autres, il est envoyé dans une prison pour jeunes. Mon avis : très bien. L'histoire se concentre moins sur le côté noir que sur le parcours des personnages et en particulier la relation entre le père et le fils, très subtile, très émouvante. Le rythme est lent sans être jamais ennuyeux, sombre sans être tragique.

mardi 12 avril 2016

La Guérisseuse et le roi, de Barbara Wood

Le genre : fiction historique américaine L'histoire : au XVe siècle av. JC, dans le royaume d'Ougarit (Syrie) vit une famille qui a dû fuir Jéricho devant les Egyptiens. Leah, jeune fille, est à l'origine d'une querelle entre sa famille et celle du puissant Jotham, qui devait l'épouser. Mon avis : peu enthousiaste au départ (j'avais ce livre à lire dans le cadre d'une sélection où je fais partie du jury), j'ai néanmoins suivi sans déplaisir cette histoire. Si le style est inexistant, les personnages assez banals psychologiquement parlant, voire stéréotypés, cette aventure en forme de fresque fait voyager dans une Antiquité tout à fait exotique et riche de coutumes, symboles, traditions.

mercredi 6 avril 2016

Trois jours er une vie, de Pierre Lemaitre

Le genre : roman noir français sur la culpabilité L'histoire : Antoine vite dans un petit village avec sa mère et à l'âge de 12 ans il tue involontairement son petit voisin de 6 ans. Mon avis : c'est du Pierre Lemaitre et c'est très bien. L'auteur change un peu de registre mais il maîtrise à nouveau l'art du suspense et de la narration puisqu'on n'est plus dans le policier et les rebondissements, ni dans l'historique évidemment. Je dois avouer néanmoins - on devient malheureusement difficile quand on apprécie un écrivain - que ce n'est pas mon préféré.

lundi 28 mars 2016

Du sang sur la glace, de Jo Nesbo

Le genre : thriller norvégien L'histoire : Le narrateur, Olav, est un tueur à gages. Il s'acquitte consciencieusement des tâches que son patron lui confie jusqu'au jour où celui-ci le charge de tuer sa femme. Mon avis : bof. Si ce court roman se lit sans déplaisir, on a du mal à croire à ce tueur à gages au coeur tendre. Trop gentil et trop méchant à la fois.

Homesman, de Glendon Swarthout

Le genre : roman américain sur la solidarité et l'amour. L'histoire : Au milieu du XIXe siècle, dans un coin perdu des Grandes Plaines, une ancienne institutrice au grand coeur décide d'accompagner quatre femmes devenues folles que leurs maris renvoient à leurs familles. Elle se fait escorter par un bandit qu'elle a sauvé de la mort. Mon avis : très bien. L'histoire est inattendue, et saisissante de réalisme et d'émotion. Les personnages sont singuliers, denses et attachants. Et l'aventure qu'ils vivent est une plongée dans un espace et une époque, comme si on y était.

vendredi 18 mars 2016

Duma Key, de Stephen King

Le genre : roman d'épouvante américain L'histoire : Edgar Freemantle a fait fortune dans le bâtiment avant de subir un très grave accident dont il ressort par miracle, mais estropié. Il tente de recommencer une nouvelle vie sur une petite île de Floride. Mon avis : J'ai dévoré plus de la première moité de ce pavé avec délectation, en me disant que Sephen King avait décidément le génie de la narration et du rythme. Il n'est jamais meilleur je crois que quand il ne se passe presque rien. En revanche, quand le roman commence à verser dans l'action, le fantastique, eh bien c'est là que j'ai commencé à m'ennuyer et j'ai fini le livre avec un sentiment de déception bien amer.

Crime passionnel, de Ludwig Lewisohn

Le genre : roman de moeurs américain L'histoire : le narrateur est un jeune Américain dans les années 30 qui raconte (et dénonce) les aléas de la vie amoureuse de son milieu à cette époque. Mon avis : On est exactement dans la même veine que Le Destin de Mr Crump, autrement dit dans la dénonciation crue, glaçante et violente d'une société corsetée et hypocrite. C'est étonnant de modernité, d'audace et de justesse. La question de la sexualité en particulier, centrale, aussi bien masculine que féminine, y est abordée avec une grande intelligence, mais aussi avec pas mal de désespoir.

dimanche 28 février 2016

Viscères, de Mo Hayder

Le genre : thriller anglais L'histoire : dans un coin perdu de la campagne anglaise, tout près de l'endroit où deux jeunes gens ont été retrouvés atrocement mutilés 15 ans auparavant, une des familles pourtant touchée continue à vivre et font une découverte dans leur jardin qui leur rappelle le sinistre meurtre. Mon avis : la première moitié est tout à fait excellente, avec une tension montant crescendo et deux histoires menées en parallèle dont on se demande comment elles vont se rejoindre. La deuxième moitié en revanche, lors que l'intrigue commence à se dénouer est beaucoup plus rocambolesque, voire peu crédible.

Dernier jour sur terre, de David Vann

Le genre : reportage sur la personnalité et le parcours d'un tueur de masse aux Etats-Unis L'histoire : le 14 février 2008, un homme de 27 ans, étudiant, planifie et exécute une tuerie dans son université. David Vann, qui a hérité à 13 ans des armes de son père, lequel s'est suicidé, enquête sur le passé de cet homme et fait le parallèle avec sa propre histoire. Mon avis : mitigé. La démarche est intéressante, car elle constitue un travail journalistique comme on en voit peu, comme on en lit peu, qui va au-delà du sensationnel et de la surface pour poser des vraies questions et tenter de répondre sur un phénomène qui se répète. Il m'a semblé néanmoins que l'auteur n'était pas à l'aise avec son sujet (il le dit d'ailleurs), sans doute troublé par la proximité qu'il ressent, dont il parle pourtant, mais aussi par les témoignages qu'il a recueillis et par le poids de tout ce qu'il rapporte.

vendredi 26 février 2016

Trois hommes, deux chiens et une langouste, de Iain Levison

Le genre : roman américain sur l'Amérique pour la jeunesse moyenne. L'histoire : trois copains fumeurs de cannabis invétérés essaient de se sortir de leur misère sociale en échafaudant des délits leur permettant de devenir riches. Mon avis : très décevant, surtout au regard des précédent livres de cet auteur que j'ai lus. Ce n'est pas crédible et surtout, il m'a été impossible de bout en bout de vraiment identifier chacun des trois protagonistes, lesquels m'ont donc semblé sans réelle épaisseur. Ça se veut un peu drôle, et ça ne m'a pas fait sourire. Ça se veut cynique, et j'ai seulement été agacée.

lundi 22 février 2016

Les Vies multiples d'Amory Clay, de William Boyd

Le genre : roman américain sur le XXe siècle, la photographie, l'amour... L'histoire : Amory Clay naît dans la petite bourgeoisie anglaise et se destine à la photographie lorsque son oncle lui offre son premier appareil alors qu'elle est adolescente. Mon avis : très bien. Cette fausse biographie qui commence aux lendemains de la Première Guerre mondiale se suit avec beaucoup d'intérêt comme une fresque sur le XXe siècle puisque le personnage principal suit les grands événements. Mais c'est aussi une très belle histoire de femme, bien qu'écrite par un homme...

lundi 15 février 2016

Une Canaille et demie, de Iain Levison

Le genre : roman américain sur l'arrivisme et la société contemporaine. L'histoire : Dixon vient de commettre un braquage et se retrouve en fuite. Il trouve refuge dans une petite ville du New Hampshire, chez un professeur d'histoire qui voudrait être quelqu'un. Mon avis : après les deux ouvrages précédents de Iain Levison que j'ai lus, je dois admettre que celui-ci m'a un peu déçue. Un peu plus caricatural, un peu moins mordant, un peu moins cynique. Mais j'ai passé un agréable moment quand même.

Une Terre d'ombre, de Ron Rash

Le genre : roman américain sur la famille, l'ostracisme et l'amour L'histoire : Hank et Laurel sont frère et soeur et vivent dans un vallon très rural. Ils sont victimes de l'ostracisme de la communauté locale, notamment à cause de la tache de naissance de Laurel qui la fait passer pour une sorcière. Un jour, un étrange joueur de flûte fait son apparition. Mon avis : pas mal. L'histoire est triste, belle, avec des rebondissements. De là à parler de littérature policière (ce roman a gagné un grand prix dans cette catégorie), je ne comprends pas, mais ce n'est guère important. Sans être impérissable, cette histoire parle avec finesse de la bêtise, de la ruralité, de l'amour.

mardi 9 février 2016

Tribulations d'un précaire, de Iain Levison

Le genre : autobiographie américaine L'histoire : L'auteur raconte quelques-uns des petits boulots qu'il a effectués aux Etats-Unis et analyse ainsi le monde du travail. Mon avis : très bien. C'est noir, drôle, et intelligent. Qu'il soit pêcheur de crabes en Alaska, vendeur de poisson, chauffeur de poids lourd, le licencié en lettres montre comment le monde du travail contemporain, malsain, hypocrite et absurde, broie les petits ouvriers, les volontés, les ambitions, les rêves.

lundi 8 février 2016

Terreur, de Dan Simmons

Le genre : roman historico-fantastique L'histoire : en 1845 est lancée l'expédition Franklin, censée découvrir le passage du Nord-Ouest, mais les deux navires de la Marine royale anglaise se retrouvent bientôt pris au piège des glaces... Mon avis : long, très long (700 pages), dense et extrêmement documenté sur l'expédition, même si Dan Simmons en fait un roman et donc une interprétation. Nombreuses sont les zones d'ombre concernant ce qui est arrivé, malgré le fait qu'on a découvert en 2014 une des épaves (Arte a diffusé un excellent documentaire à ce sujet récemment). C'est donc long à lire... mais plutôt prenant. Si la lecture est peut-être pénible, c'est parce que ces 700 pages sont la narration d'un cauchemar ininterrompu, à multiples facettes. On est même à plusieurs reprises dans le film d'horreur. Une grande partie de ce qui est raconté est sûrement vrai, ce n'en est que plus poignant.

lundi 25 janvier 2016

Oh la vache ! de David Duchovny

Le genre : roman drolatique américain pro végétarien L'histoire : Elsie est une vache qui vit dans une ferme jusqu'au jour où elle découvre horrifiée ce qu'on fait subir à sa race. Elle décide alors de partir en Inde, où la vache est sacrée. Mon avis : très bon ! Ecrit à la première personne (par la vache) ce récit qui aurait pu être ridicule ou très enfantin est en réalité plein d'humour, d'esprit, d'auto dérision, et constitue un très agréable moment. Sans compter qu'il mène habilement une propagande contre l'exploitation des animaux à des fins alimentaires...

Arrêtez-moi là ! de Iain Levison

Le genre : roman américain sur le monde judiciaire et la société américaine contemporaine. L'histoire : Jeff Sutton est chauffeur de taxi à Dallas et un mauvais concours de circonstances l'amène à être emprisonné pour un crime qu'il n'a pas commis. Mon avis : excellent ! Le titre et très mal traduit en français car il donne un caractère jovial à un roman qui ne l'est pas du tout (titre original: The Cab driver). C'est en effet une féroce diatribe contre le système judiciaire américain et la société en général. Ce récit m'a d'ailleurs fait penser au Dernier jour d'un condamné, de Victor Hugo, dans le but qu'il poursuit, à savoir inviter le lecteur à se mettre dans la peau d'un condamné, ici à tort. C'est extrêmement bien mené, le narrateur est aussi ordinaire que consistant et attachant. Un très bon roman.

True grit, de Charles Portis

Le genre : roman américain d'aventures, type western L'histoire : la jeune Mattie Ross, la narratrice, veut venger son père qui a été tué, et engage un marshal pour poursuivre le criminel. Mon avis : pas aimé du tout. La faute à la traduction ? Toujours est-il que si l'histoire ne manque pas en soi d'intérêt, voire de souffle, le personnage principal est désincarné, sans crédibilité. Parce qu'écrit par un homme ? En tout cas, on n'y croit pas et ce qui aurait pu être épique, drôle, émouvant, est totalement absent.

L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dane armoire Ikea, de Romain Puértolas

Le genre : roman burlesque français L'histoire : Un fakir indien débarque à Paris pour se rendre à Ikea afin d'acquérir une planche à clous. Mais cela ne va pas se passer comme prévu. Mon avis: complètement déjanté, burlesque, iconoclaste. C'est assez british comme humour, assez absurde. Ca ne se prend pas au sérieux et ça ne fera pas rire tout le monde.

lundi 18 janvier 2016

Soundtrack, de Fukurawa Hideo

Le genre : roman japonais sur la société japonaise contemporaine, l'amitié, l'essence de la vie. L'histoire : Deux jeunes enfants survivent pendant deux ans sur une île déserte avant d'être ramenés à la civilisation. Mon avis : très bien. Il s'agit d'un roman très singulier, à la fois en termes d'histoire car il est à multiples facettes entre le récit de la survie sur l'île puis le retour dans une petite ville et ensuite Tokyo et ses mondes souterrains ; mais aussi en termes de style, car on suit plusieurs personnages, on oscille entre rêve et réalité parfois, entre réalisme et fantastique. C'est un roman étrange, dense et protéiforme.

lundi 4 janvier 2016

Kaïken, de Jean-Christophe Grangé

Le genre : polar français L'histoire : Olivier Passan, policier parisien, est à la poursuite de l'écorcheur, un tueur qui mutile et tue des femmes enceintes et leur bébé. Mon avis : très mauvais. C'est bourré de clichés, pseudo intellectuel, sans style, sans finesse, voire même sans surprise. Beurk.

L'Avortement, de Richard Brautigan

Le genre : roman d'amour L'histoire : un bibliothécaire trentenaire qui vit exclusivement dans son antre à recevoir des manuscrits impubliables à toute heure du jour ou de la nuit reçoit un jour la visite d'une femme exceptionnellement belle et malheureuse. Mon avis : très, très bien. C'est à la fois poétique, surréaliste, tendre et onirique, amer et léger. Brautigan est décidément un auteur singulier que j'aime découvrir, une nouvelle fois dans le décalage.