mercredi 30 janvier 2013

La Force des choses I, de Simone de Beauvoir

Le genre : autobiographie L'histoire : Simone de Beauvoir reprend son récit là où elle l'avait laissé dans La Force de l'âge, à savoir 1944 et la Libération de Paris, jusqu'en 1952. Mon avis : Dans ces années qui ont suivi la fin de la guerre, beaucoup de choses changement dans la vie de Simone de Beauvoir. L'euphorie de la fin de la guerre dure très peu de temps. Il n'y a plus la légèreté ni les grandes balades à pied. C'est l'époque où Sartre devient célèbre, et fréquemment vilipendé. C'est l'époque aussi où Simone de Beauvoir écrit Le Deuxième sexe et où elle vit une histoire d'amour, finalement amère elle aussi, avec l'Américain Algren. Le récit est toujours aussi intéressant même si la mention de nombreux personnages en permanence, inconnus pour ma part, brouille le tableau. Et le goût qu'il en reste est celui d'une certaine mélancolie.

vendredi 25 janvier 2013

Quand nous étions orphelins, de Kazuo Ishiguro

Le genre : roman anglais sur la famille, l'Angleterre et la Chine des années 30. L'histoire : Christopher Banks a grandi à Shangaï jusqu'à la disparition inexpliquée de ses parents. De retour en Angleterre, il est devenu un détective renommé. Mon avis : bof. J'avais été enthousiasmée par Les Vestiges du jour mais ce roman-là ne m'a pas convaincue. La partie historique n'est pas inintéressante : l'auteur nous donne un aperçu de cette époque de la Concession internationale de Shangaï, puis de l'invasion japonaise juste avant la seconde guerre mondiale. Mais je ne suis pas vraiment entrée dans l'intrigue, peut-être à cause d'un rythme que j'ai trouvé trop lent.

jeudi 17 janvier 2013

Je pense à autre chose, de Jean-Paul Dubois

Le genre : roman français sur l'amour L'histoire : Paul Klein, interné dans un hôpital psychiatrique à Jérusalem, revient sur l'ensemble de sa vie et ce qui l'a conduit là. Il évoque notamment sa relation avec son frère jumeau, son double physiquement et son contraire psychiquement, et les deux femmes qu'il a aimées. Mon avis : de l'excellent Dubois. Il suffit de quelques lignes pour qu'on soit pris par le ton, à la fois mélancolique et dérisoire, grave et subtil, cru et fin. Prenant, quoi. Une petite réserve : le personnage du frère et le complot final ne m'ont pas paru très crédibles. Mais il n'en reste pas moins que la narration, avec ses allers-retours entre passé et présent du personnage, est parfaitement menée pour créer suspense et intérêt, et que le personnage principal devient tout de suite proche comme s'il nous faisait sa confession à nous-même, lecteur privilégié. Sans oublier le titre, magnifique.

Bitch Creek, de William G. Tapply (VO)

Le genre : roman policier américain L'histoire : première aventure de Stanley Calhoun, réfugié dans le Maine après un accident qui lui a fait perdre la mémoire de son passé. Guide de pêche, il enquête sur la disparation d'un jeune collègue qui est aussi son meilleur ami. Mon avis : il est le même que lorsque j'ai lu ce livre dans sa traduction française, Dérive sanglante. C'est excellent, comme tout ce qu'écrit Tapply : il n'y a pas autant d'humour que dans la série des Brady Coyne, mais le personnage principal, le taiseux Stoney Calhoun, n'en est pas moins aussi attachant. Et on a une irrésistible envie de se mettre à la pêche et de visiter le Maine !

mercredi 9 janvier 2013

Un jour, le crime, de Jean-Bertrand Pontalis

Le genre : essai sur le crime, la violence, les meurtriers. Mon avis : l'auteur procède ici comme dans son ouvrage sur l'amitié, par courts chapitres qui essaient de saisir, de façon un peu décousue, au travers de souvenirs, de réflexions, de récits, une certaine réalité. Le résultat me paraît ici bien moins intéressant que dans Le Songe de Monomotapa. Le sujet me paraît survolé. Il est évidemment très difficile à comprendre, à définir, mais il ne m'est pas apparu que cet ouvrage invitait à voir les choses différemment ou à s'interroger un peu plus. Décevant.

samedi 5 janvier 2013

Le Destin de M. Crump, de Ludwig Lewisohn

Le genre : roman américain sur le couple et le mariage dans la société américaine des années 20. L'histoire : Herbert Crump, jeune homme issu d'une bonne famille mais d'un milieu modeste, musicien timide et solitaire, croise à 20 ans, pour son malheur, le chemin d'une femme mariée, mère de trois enfants, à laquelle il va se retrouver attaché. Mon avis : ce livre paru en France d'abord en 1926 parce que jugé trop scandaleux pour l'être aux Etats-Unis (jusqu'en 1947) est l'anatomie d'un couple infernal et surtout d'une femme diabolique dans une société puritaine. L'auteur nous décrit pendant plus de dix ans le cheminement de ces deux personnages et l'on sait dès le début qu'il n'y aura pas d'embellie, au contraire. En ce sens, c'est un roman assez terrifiant et osé (l'on se rend compte qu'il est bien plus aisé de faire des personnages beaux et sympathiques). Freud, comme Artaud et d'autres, le considérait comme un chef d'oeuvre. Il a le courage et l'audace de mettre le lecteur mal à l'aise en décrivant une situation sans issue avec un réalisme froid et minutieux.