Les Chiens de l'hiver, de Dan Simmons

Le genre : roman fantastique américain

L'histoire : Dale Stewart, 40 ans après les événements étranges survenus lorsqu'il était gamin dans son village de l'Illinois, revient sur place et loue la maison de son copain Duane, mort dans des circonstances inexplicables à l'époque.

Mon avis : j'ai lu et relu Nuit d'été, dont Les Chiens de l'hiver est la suite, 40 ans après. Si le premier est excellent, le second l'est beaucoup moins. Cela tient peut-être au fait que le genre fantastique s'adapte mieux à des héros d'une dizaine d'années plutôt qu'à des quarantenaires divorcés sous prozac. Nuit d'été a un côté "club des Cinq" et leurs aventures sont rendues passionnantes pour cette raison ; là, le héros solitaire aux prises avec ses états d'âme est peu crédible dans le monde fantastique qu'il vient retrouver et qui me semble d'ailleurs moins riche et moins surprenant. L'intérêt des romans fantastiques de Dan Simmons par rapport à Stephen King c'est en général des personnages plus élaborés et un fonds culturel, et on ne peut pas nier que cela soit aussi le cas ici. Mais cela ne fait pas le poids !

Autoportrait de l'auteur en coureur de fond, de Haruki Murakami

Le genre : autoportrait

L'histoire : Murakami est un grand coureur de fond, une activité qu'il a découverte tardivement mais qui lui permet un équilibre de vie nécessaire à l'acte d'écrire. Il raconte plusieurs grandes courses auxquelles il a participé et y livre sa personnalité, son existence et sa philosophie de vie.

Mon avis : délicieux, comme du Murakami. La 4ème de couverture parle de traité de sagesse à la japonaise, c'est exactement cela même si à aucun moment l'auteur ne prétend être donneur de leçon, bien au contraire. Sa constante humilité sans affectation parcourt cette oeuvre intime. Je n'ai aucun goût pour la course et je n'en ai pas plus en refermant ce livre, mais ce n'est nullement le but. Ce livre s'adresse à ceux qui aiment l'auteur et ont envie de le retrouver plus intimement que dans ses romans, et à tous ceux qui voudraient comprendre une façon d'écrire. Le mystère subsiste, sur ce dernier point, parce que c'est indicible, mais on touche du doigt le travail d'un écrivain, une belle personnalité et une façon rafraîchissante de vivre dans le monde, qui n'exclut pas la mélancolie.

Le Château de sable, d'Iris Murdoch

Le genre : roman anglais sentimental

L'histoire : un professeur respectable d'une public school anglaise, marié et père de deux enfants, tombe amoureux d'une jeune peintre venue faire le portrait de son ami et ancien directeur de l'école.

Mon avis : très beau et délicieusement british. C'est un très belle histoire d'amour impossible, de passion partagée, sincère et pure comme toute jeune fille en rêve... mais ce n'est pas mièvre pour autant. On goûte aussi à une époque et un milieu, celui de la campagne anglaise dans les années 30 ou 50. J'ai particulièrement aimé un personnage de second plan, trop peu présent à mon goût, le vieux Demoyte, l'ancien directeur de l'école, à l'humour caustique. Il y a dans ce récit en même temps quelque chose de suranné et de rafraîchissant. Publié en 1957, ce récit est sorti en France en 1984 chez Gallimard mais apparemment n'a jamais fait l'objet d'une réédition. Il le mériterait pourtant !

Falaises, d'Olivier Adam

Le genre : roman français, sur l'enfance, la famille, la douleur

L'histoire : le narrateur est à Etretat avec sa femme et sa fille, là où sa mère s'est suicidée lorsqu'il était enfant, et il se remémore son parcours de vie.

Mon avis : dur et beau. Très très dur et très très beau ! La prose d'Olivier Adam est comme une lame, mais qui découpe des tranches fines, qui ne hache pas. C'est sans prétention et surtout sans pathos et c'est d'autant plus bouleversant. Car ce qu'il raconte est terrible : une vie brisée par une enfance entre une mère malade mentalement puis disparue, et ensuite un père dénué d'affection, et même constamment dans la violence. On pourrait facilement tomber dans le larmoyant, ou le sordide, mais non. Tout au long du bouquin je me suis demandé si cette histoire est autobiographique : si oui, je n'ai eu envie que d'une chose, lui faire un gros câlin !

L'Oiseau de mauvais augure, de Camilla Läckberg

Le genre : polar suédois

L'histoire : le sergent Patrik Hedström est sur le point de se marier, mais une enquête difficile s'annonce, à partir de la découverte du meurtre d'une femme. Celle-ci, qui a percuté un arbre au volant de sa voiture, présente une taux d'alcoolémie élevée alors qu'elle ne buvait pas.

Mon avis : de très bonne facture. Plusieurs histoires évoluent habilement en parallèle avant de se rejoindre. Même si ça ne vaut toujours pas Wallander ! c'est du très bon polar avec des personnages attachants, humains, et une intrigue réaliste qui ne joue pas à outrance des rebondissements mais avance subtilement. On est pris du début à la fin, sans temps mort.

Les Arcanes du chaos, de Maxime Chattam

Le genre : thriller

L'histoire : Yael est une jeune femme sans histoire travaillant dans un magasin de taxidermie à Paris, jusqu'à ce qu'elle commence à percevoir des ombres étranges dans les miroirs de son appartement. Elle rencontre le beau Thomas et les événements étranges se précipitent.

Mon avis : il s'agit d'une espèce de Da Vinci Code français, dans la mesure où il y a des thèses sulfureuses et très intéressantes qui font réfléchir sur notre société(sur un vaste complot militaro-industriel mené par une poignée d'Américains orchestrant tous les événements de la planète, jusqu'aux actes terroristes), mais également une intrigue abracadabrante, un style et des personnages relativement indigents. J'avais été enthousiasmée par la trilogie de L'Âme du mal, et plus encore par Le Sang du temps, mais là, franchement, oui c'est prenant comme un bon thriller, mais au niveau de l'écriture comme au niveau de la psychologie, c'est vraiment sans finesse ni envergure. Et c'est la deuxième fois que je le lis... (Désolé Fred !)

Disponible à la vente sur :
- www.lagalerne.com
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Signature à la librairie La Galerne au Havre le samedi 28 mai de 15h à 18h.

Un article sur un blog havrais :
http://jevisauhavre.hautetfort.com/archive/2011/05/18/isabelle-letelie.html