lundi 9 juillet 2012

Apocalypse bébé, de Virginie Despentes

Le genre : roman français sur l'adolescence d'aujourd'hui, et la sexualité L'histoire : la narratrice principale, Lucie, travaille pour une agence parisienne spécialisée dans la surveillance des adolescents. Valentine, la gamine de 15 ans dont elle s'occupait, a disparu : elle est chargée de l'enquête et s'associe alors avec une spécialiste, appelée La Hyène. Mon avis : cela faisait quelque temps que je voulais lire un ouvrage de Virginie Despentes, dont l'apparence à la fois fragile et intelligente m'avait émue lors d'une émission de télévision. Je n'ai pas été déçue : si on peut trouver bien des défauts à ce roman (trop rocambolesque, personnages pas toujours crédibles), il n'en reste pas moins qu'il y a là un mélange de brutalité, de mélancolie et de douceur qui lui confère un charme certain. Je n'ai pas trouvé cela thrash (un adjectif qu'on colle généralement à Virginie Despentes) même si c'est loin d'être naïf ; c'est souvent drôle, mais assez désespéré aussi. J'en garde une impression de tendresse féminine et d'inquiétude concernant l'adolescence d'aujourd'hui.

samedi 7 juillet 2012

Un Rêve américain, de Norman Mailer

Le genre : roman noir américain L'histoire : A New York, Stephen Rojack, obscur professeur paumé, a épousé une fille de riche avec qui il a une relation violente et sporadique. Un soir de dispute, il l'étrangle et maquille le meurtre en suicide. Mon avis : indescriptible. Donner des bribes de l'histoire ne prépare en rien à cette lecture. La prose de Mailer fait penser à de la poésie violente : on peut penser à celle de Houellebecq, à Lautréamont, à Bret Easton Ellis aussi. C'est fantastique au sens littéraire, halluciné. C'est fréquemment incompréhensible. Bref, cela ne ressemble à rien d'autre que je connaisse, je ne peux pas dire que j'ai aimé mais je peux comprendre qu'il ait été considéré comme un auteur novateur, important, voire bouleversant.

dimanche 1 juillet 2012

Le Livre noir de la psychanalyse (collectif)

Le genre : recueil de textes contre la psychanalyse et les psychanalystes et pour les thérapies cognitivo-comportementales Mon avis : pas franchement convaincant. Le ton est puant, d'abord, ce qui n'incite pas à adhérer, sauf pour ceux qui sont déjà des anti-psychanalystes et qui s'y retrouvent forcément. Sur le fond, il y a sans doute des questions qui méritent de retenir l'attention : pourquoi cette exception française de la psychanalyse ? Pourquoi a-t-on tant de mal à accorder une légitimité à autre chose ? Ce comportement conservateur est très français, me semble-t-il, mais c'est un autre débat. L'essentiel des arguments en revanche me paraît très excessif : si toute idolâtrie est évidemment suspecte, tout jeter aux orties me paraît tout autant crétin. Je veux bien croire que Freud n'est pas à prendre au pied de la lettre pour tout, que certains psys sont des charlatans honteusement enrichis, que la psychanalyse a sans doute du mal à évoluer. Mais pour ce que j'en sais, nombre d'allégations de ce livre sont fausses. Et surtout : sous couvert d'ouvrir l'esprit (ce qu'affirme l'introduction), je trouve son propos très péremptoire et accumulant nombre de clichés. Quant aux TTC, elles répondent au besoin contemporain de rapidité, d'efficacité, de résultat : des arguments spécieux qui sont pour moi très suspects également. Je crois en la psychanalyse et ce livre ne m'a pas fait douter ; je suis ouverte à d'autres formes de thérapies psychologiques, et ce livre ne m'a pas pas convaincue de leur suprématie.

A Fine Line, de William G. Tapply (VO)

Le genre : policier américain L'histoire : l'avocat Brady Coyne est cette fois confronté au meurtre d'un de ses amis, un passionné d'oiseaux, en possession de lettres anciennes d'une grande valeur. Mon avis : très bon. Décidément, les aventures de cet avocat bostonien me plaisent, d'autant que j'arrive à les lire (c'est en anglais et non encore traduit en français) assez aisément. Le personnage est attachant, plein d'humour et c'est sans doute ce qui fait l'intérêt principal, même si l'intrigue est bien ficelée aussi. Very pleasant !

mardi 26 juin 2012

La Méthode Schopenhauer, de Irvin Yalom

Le genre : roman américain sur la philosophie de Schopenhauer et sur la psychothérapie L'histoire : Julius est psychiatre et il vient d'apprendre qu'il va bientôt mourir. Il recontacte un patient qu'il a suivi pendant trois ans et auprès de qui la cure analytique n'a eu aucun effet. Celui-ci est sur le point de devenir psychothérapeute. Mon avis : distrayant. Comme pour le précédent que j'ai lu, Et Nietzsche a pleuré, il y a un aspect didactique qui me semble un peu fumeux (j'ai d'ailleurs relevé une erreur, alors que je ne suis pas spécialiste de Schopenhauer). C'est truffé de citations et le récit est même entrecoupé des épisodes de la vie de Schopenhauer, et il serait faux de dire qu'on n'y apprend rien quand on part de rien. Mais c'est un peu prétentieux. Et le personnage censé être l'inconditionnel du philosophe pessimiste n'est pas très crédible. En réalité, ce qui m'a le plus intéressée, c'est la description des séances de thérapie de groupe (ce qui représente une grande partie du roman). Quant à la vulgarisation de la philosophie, c'est vraiment le mot.

mardi 19 juin 2012

Testament à l'anglaise, de Jonathan Coe

Le genre : roman anglais sur la famille et le pouvoir L'histoire : la famille Winshaw règne sur l'Angleterre, via ses nombreux membres corrompus et sans scrupules. Un jeune homme dépressif est chargé d'en écrire la biographie. Mon avis : si je crois avoir préféré La Maison du sommeil, ce roman d'une grande complexité dans sa structure mais limpide à lire est prenant et intéressant de bout en bout. Les narrateurs se succèdent, comme les époques, mais on s'y retrouve avec beaucoup d'aisance, ce qui est sans doute sa plus grande originalité et sa plus grande réussite. Mais en plus de cela, les personnages sont attachants, et le tableau de l'Angleterre et des jeux de pouvoir valent aussi la lecture.

vendredi 15 juin 2012

Follow the sharks, de William G. Tapply (VO)

Le genre : roman policier américain L'histoire : l'avocat Brady Coyne est amené à enquêter sur le kidnapping d'un jeune garçon, fils d'un ex joueur de baseball dont il a été l'agent et l'ami. Mon avis : William G. Tapply est le merveilleux auteur de la trilogie mettant en scène Stanley Calhoun (Dérive sanglante, Casco Bay et Dark Tiger), publiée chez Gallmeister, mais il a aussi écrit une longue série de romans policiers mettant en scène un avocat, Brady Coyne. Ceux-ci ne sont pas (encore ?) traduits en français, bien qu'ils aient été écrits dans les années 80. L'impression que j'ai eue n'a pas été aussi enthousiaste que pour les trois romans que j'ai lus en français, mais la lecture a néanmoins été fort plaisante : on est dans un genre policier traditionnel, avec un personnage principal fouillé, humain, drôle. Je ne vais pas hésiter à en lire d'autres !