mercredi 28 avril 2010

Du Brut pour les brutes, San Antonio


Quand on a du mal à lire des choses un peu sérieuses, quand on a envie de légèreté et de rigolade, rien de tel qu'un San Antonio. Un vieux, bien sûr. Celui-là date de 1960, et peu importe que je vous raconte l'histoire : dans les San Antonio, là n'est pas l'intérêt, mais dans cette langue inimitable et savoureuse. Le mieux, c'est encore d'en livrer des extraits.
J'aime tout particulièrement la manière dont il nous narre ses séances de galipettes, ici avec une demoiselle à particule :
"En moins de temps qu'il n'en faut à un vigile de la zone bleue pour relever le numéro de votre chignole, nous nous retrouvons sur un canapé voisin. La lutte est ardente et noire. Il est évident que la demoiselle née de, fait un peu de rebecca avant de se laisser oblitérer le blason. Y a des incidents de frontière et je suis obligé de parlementer à la douane, enfin elle se rend compte que mon passeport est en règle, et elle accepte que je lui joue Zazie dans le métro."

Quant à l'érudition littéraire de Bérurier, je la laisse à votre appréciation :
"ça s'appelle LE CIDRE : c'est un gonze qu'on appelle comme ça. Il est dingue pour une frangine qui se nomme Archimède. C'est espagnol et ça se passe dans l'ancien temps. Le dabe du Cidre a des crosses avec çui d'Archimède. C'est un vieux daron façon croulant. L'autre lui cloque une mandale sans s'occuper de ses crins blancs. Le Cidre prend les patins de son vieux. Il a une vache explication avec son futur beau-dabe et lui carre sa rapière dans le baquet. Du coup, ça complique les relations avec sa poule. On croit que l'Archimède va lui arracher les lampions avec ses ciseaux à broder, mais pas du tout : elle se le fait quand même qu'il a dessoudé son vioque. Et tu sais pourquoi ? Because elle l'a dans la peau, comme moi avec Berthe. Quand on aime on pardonne tout. C'est physique..."

Ah! ça me ferait presque regretter de ne plus enseigner, j'en aurais fait des trucs avec ça !

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