lundi 19 octobre 2009

Le Sang du temps, de Maxime Chattam

Sans être capable d'avancer des chiffres pour rendre mon assertion imparable, je dirais que le polar est le genre littéraire qui règne en maître au sein de l'édition mondiale depuis la deuxième moitié du XXe siècle. J'ai le sentiment que non seulement chaque pays a son auteur phare de romans policiers mais qu'on trouve toutes les époques et tous les pays sont le cadre d'une histoire, et même d'une série policière. Exemples les plus célèbres : l'Antiquité chinoise avec les enquêtes du Juge Ti et le Moyen-âge européen avec le moine Cadfaël.
Le dernier ouvrage de Chattam est à l'image de cette variété des contextes puisqu'il se passe à la fois dans l'Egypte des années 20 et à une époque très contemporaine. C'est la première qualité du roman : les deux histoires progressent parallèlement avec une grande fluidité. On lui a reproché sa lenteur : il est certain qu'on est loin de la frénésie dans l'horreur de la trilogie précédente, mais on ne s'y ennuie pas pour autant. Ce que j'ai surtout aimé dans ce thriller, c'est ce que je n'ai pas trouvé dans le Da Vinci Code lu juste avant : des personnages qui ont une consistance, une finesse psychologique, et puis un peu de poésie dans les atmosphères évoquées.
Longtemps je n'ai pas aimé les polars, qui se réduisaient dans mon esprit à des intrigues plus ou moins bien ficelées, et parfaitement dénués de qualité littéraire. Certes, on publie encore des Mary Higgins Clark ; mais il y aussi des Maxime Chattam. Et là, le polar est hissé au rang d'oeuvre littéraire.

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